À l’occasion du quatrième anniversaire de la fusillade de masse la plus meurtrière de l’histoire du Canada, survenue à Portapique en Nouvelle-Écosse, le ministre provincial de la Justice a affirmé qu’il croyait que la violence conjugale n’était pas une épidémie.
La Commission des pertes massives a examiné les circonstances de la tragédie qui a entraîné la mort de 22 personnes les 18 et 19 avril 2020. En mars dernier, elle a publié son rapport et formulé 130 recommandations afin d’éviter qu’un massacre ne se produise. reproduire.
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Les proches des victimes de la fusillade de masse de 2020 à Truro, en Nouvelle-Écosse, le 30 mars 2023, lors du dévoilement du rapport final de la Mass Casualty Commission, qui a examiné les circonstances de la tragédie.
Photo : La Presse Canadienne / Darren Calabrese
Les auteurs du rapport appellent à des changements en profondeur, notamment dans les méthodes de la Gendarmerie royale du Canada, afin de mettre fin aux violences conjugales, qualifiées d’épidémie.
Le président de la Commission a ensuite expliqué que les faits montrent clairement que ceux qui commettent de tels actes de violence ont souvent des antécédents de violence domestique
.
La compagne du tireur de Portapique avait subi des violences plusieurs années avant le drame.
« Un problème, pas une épidémie »
Mais le ministre de la Justice n’est pas d’accord avec la Mass Casualty Commission.
UN [épidémie]on les voit partout tout le temps, je ne pense pas que ce soit le cas. […] Personnellement, je pense que c’est un problème, mais pas une épidémie
a expliqué Brad Johns, lors d’une conférence de presse.
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Brad Johns est le ministre de la Justice de la Nouvelle-Écosse.
Photo : Radio-Canada / Robert Short
Il a fait ces commentaires jeudi, à l’occasion du quatrième anniversaire des meurtres de Portapique.
Selon lui, les organisations travaillant dans le domaine pourraient être en désaccord avec lui, ce qu’il respect
mais le ministre de la Justice a mis le doigt sur le problème.
Il y a de plus gros problèmes. Nous avons des problèmes avec les armes, avec la drogue, avec la violence en général.
Le ministre s’excuse
Quelques heures après ces commentaires, le ministère de la Justice a publié une déclaration attribuée à Brad Johns reconnaissant que ses paroles étaient erroné et peut avoir causé des souffrances
.
L’omniprésence de la violence domestique et les dommages qu’elle cause dans nos communautés ne doivent jamais être minimisés et je suis sincèrement désolé que mes commentaires l’aient fait. Ce gouvernement, mon ministère et moi convenons que la violence domestique est une épidémie
il est écrit.
Repris par le Premier ministre
Suite aux commentaires de Brad Johnsle Premier ministre Tim Houston a tenu à revenir sur les propos de son ministre.
Je veux être très clair sur la position du gouvernement concernant la violence conjugale. C’est une question que nous prenons très au sérieux
a-t-il assuré.
La violence domestique est une épidémie en Nouvelle-Écosse et au Canada, et la Commission a été très claire sur le rôle qu’elle a pu jouer dans la tragédie survenue en 2020. Nous ferons tout notre possible pour éviter qu’une telle tragédie ne se reproduise.
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Le Premier ministre Tim Houston a critiqué son ministre après ses propos sur les violences domestiques.
Photo : Radio-Canada / Jeorge Sadi
Tim Houston a souligné que le gouvernement a prévu une enveloppe de 7 millions de dollars pour 16 organismes communautaires qui œuvrent à prévenir la violence intrafamiliale.
Ce n’est que le début. Nous continuerons de travailler avec nos partenaires du gouvernement fédéral pour y parvenir.
a poursuivi le Premier ministre.
Il prévoit s’entretenir avec son ministre de la Justice pour savoir ce qui l’a poussé à tenir ces propos, sans préciser si ces propos auraient des conséquences.
L’opposition demande la démission du ministre
Le chef de l’opposition libérale, Zach Churchill croit que Brad Johns devrait subir des répercussions. Selon lui, les propos du ministre de la Justice sont assez dégoûtant
.
Les excuses ne suffisent pas
, il croit. Il l’appelle à démissionner ou à être démis de ses fonctions.
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Le chef libéral Zach Churchill affirme que l’équipe progressiste-conservatrice au pouvoir semble être de la vieille école.
Photo : Radio-Canada / Jeorge Sadi
Un avis partagé par le chef de NPDClaudia Chender.
Que le ministre de la Justice, qui est à bien des égards responsable de la mise en œuvre des recommandations de la Commission des pertes massives, niant l’existence de l’épidémie de violence domestique signifie qu’il n’est plus apte à diriger ce ministère
la juge Claudia Chender.
Selon un rapport d’Anjuli Patil, avec des informations de Jean Laroche et Michael Gorman, Radio-Canada