il veut collecter l’urine pour produire de l’électricité

Transformer l’urine en électricité, c’est le projet un peu fou et ambitieux d’un jeune Morbihannais. Louison Jannée, 21 ans, est étudiante ingénieur à l’Université de Lorient. L’idée lui est venue lors de l’installation d’urinoirs pour femmes au festival du Pont du Rock à Malestroit. Entretien.

En parallèle de vos études, vous avez créé votre entreprise dans le but de récupérer l’urine pour la transformer en électricité. Pouvez-vous nous expliquer comment est née cette idée ?

Je suis responsable développement durable au festival Au Pont du Rock, à Malestroit (56). Mon problème était le suivant :Comment gérer le flux, notamment chez les femmes, dans les toilettes ?«J’ai donc opté pour urinoirs féminins. Suite à cela, un deuxième problème s’est posé : «Comment recycler et gérer ces urines ?« .

L’idée n’est pas nouvelle, mais souhaitez-vous la développer de manière plus ambitieuse ?

Des urinoirs féminins existent mais je voulais voir le côté un peu plus ambitieux. Par exemple, WC Loc, tout le monde sait pour les chantiers ou même les toilettes publiques, mais ils ne proposent pas alors une valorisation des urines. De mon côté, l’innovation est justement du côté de la collecte et de la valorisation des urines.

Pour concrétiser ce projet, vous devez lever des fonds pour fabriquer une pile à combustible microbienne. Quel est le principe de cette pile à combustible ?

Dans l’urine il y a une grande quantité d’urée qui peut être introduite dans la pile à combustible. Grâce à un transformation chimique, l’urée se transformera en électrons. La batterie va en effet se nourrir de bactéries puis émettre des électrons. Alors produisez de l’électricité. C’est la première partie. L’urine peut également être transformée en hydrogène. Mais il faut choisir : c’est soit l’électricité, soit l’hydrogène, tu ne peux pas faire les deux.

Ce procédé a-t-il déjà fait ses preuves ?

Oui, c’est un chercheur anglais qui est à la base de cette innovation. Il l’a testé, mais il recycle aussi les excréments dans ses cabines. Son système était testé dans un festival et cela a permis deéclairer et de recharger les téléphones portables Par exemple. Mais cette stack n’est pas encore optimisée à 100%, ce qui est mon objectif

Justement, à quoi pourrait servir concrètement cette électricité ?

Actuellement lors des festivals, nous faisons appel à des prestataires pour des bornes de recharge pour téléphones portables. Mais les batteries externes sont un peu nocives pour l’environnement, elles sont à base de Lithium-ion. La pile à combustible serait une bonne alternative. Demain, on pourra aussi imaginer, en accumulant ces piles, alimenter une scène par exemple, ce qui est plus énergivore.

Un représentant d’ENGIE, présent la semaine dernière à la remise des prix Agitator pour laquelle vous venez de remporter, semblait très intéressé par votre projet. Est-ce un bon début ?

C’est l’un des acteurs. De la les propriétaires d’entreprise sont intéressés par mon projet. Dernièrement, il y a même acteurs publics et politiques qui se sont manifestés. C’est prometteur mais il reste à voir comment ils peuvent m’aider à partir de maintenant.

En supposant que vous obteniez les fonds nécessaires, quels seraient vos projets à long terme ?

L’objectif final est de créer la cabine d’urinoir féminin avec le système de pile derrière. De cette façon, mon client peut l’utiliser et utiliser directement l’électricité qu’il a produite. La première étape serait donc la commercialisation de cabanes. La deuxième étape serait la valorisation des urines, comme c’est le cas en agriculture notamment avec, par exemple, Toopi Bio (qui recycle, transforme et valorise l’urine humaine en produits destinés à l’agriculture). C’est grâce à ces deux étapes que j’aurai équité.

Louison Jannée récupérée la semaine dernière le prix étudiant entrepreneur pour son système urine-électricité lors des Oscars du Morbihan.

Interview retranscrite par Mikaël Le Gac

 
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