En déposant mardi son budget annuel, la ministre des Finances, Chrystia Freeland, a fait du logement une priorité.
En Ontario, le gouvernement Ford a tenté de faire la même chose dans son propre budget du 26 mars et avec son plus récent projet de loi visant à réduire les formalités administratives pour construire davantage de logements.
Même si les deux gouvernements partagent le même défi, la manière dont ils tentent de résoudre la crise du logement divise.
« Comme un certain nombre de Canadiens à travers le pays », le ministre ontarien des Affaires municipales et du Logement, Paul Calandra, se dit « déçu » par ce qu’il a vu dans le budget du gouvernement de Justin Trudeau.
« Ce que nous avons vu dans le budget fédéral d’hier, c’est un gouvernement dont les dépenses sont hors de contrôle et qui ne se concentrent pas sur ce qui compte pour les citoyens de la province de l’Ontario, c’est-à-dire l’abordabilité et la possibilité d’acheter une maison », a-t-il déclaré à Queen’s Park le Mercredi matin.
Il a énuméré les initiatives de Chrystia Freeland, annoncées mardi, qui « ne contribuent pas à construire davantage de logements », comme « des dépenses inflationnistes massives » et « l’absence de chemin vers un retour à l’équilibre budgétaire ». « .
Infrastructure
Dans son document financier, la ministre Freeland a annoncé la création du Fonds canadien sur l’infrastructure du logement, une initiative de 6 milliards de dollars qui aiderait à mieux préparer les quartiers à l’arrivée de nouveaux logements.
Pour accéder à ce fonds, les provinces devront remplir certaines conditions comme la légalisation des quadruplex de plein droit, à laquelle le gouvernement Ford s’est jusqu’ici opposé.
Si les provinces refusent l’offre, les fonds iront directement aux municipalités.
Modifications fiscales
La veille du dépôt du budget fédéral, le ministre des Finances de l’Ontario, Peter Bethlenfalvy, a imploré Ottawa de réduire les impôts plutôt que de les augmenter, et de « permettre aux entreprises d’investir plus facilement et aux travailleurs de travailler dans l’économie ontarienne ».
Cependant, le budget fédéral propose une augmentation du taux d’imposition pour les personnes les plus riches du pays.
Ainsi, 0,13 % des Canadiens, soit ceux ayant des gains en capital de plus de 250 000 $, paieront davantage d’impôts sur ces gains à compter de juin.
Actuellement, ce taux d’imposition s’élève à 50 % et il passera à 66,6 %.
Taxe sur le carbone
Depuis plusieurs mois, le gouvernement Ford profite de toutes les occasions qui s’offrent à lui pour dénoncer la taxe fédérale sur le carbone, et demander à Justin Trudeau d’y mettre un terme.
Mercredi matin n’a pas dérogé à cette règle. Entre 9 heures et midi, la taxe sur le carbone a été mentionnée une cinquantaine de fois à l’Assemblée législative de l’Ontario.
L’augmentation annuelle de 15 $ la tonne du taux de cette tarification du carbone est entrée en vigueur le 1er avril, et mardi, Ottawa a réitéré son intention de maintenir ce programme en vie.
La ministre Freeland a annoncé que les petites entreprises canadiennes recevront également un remboursement de cette taxe.
« Le budget d’aujourd’hui est une occasion manquée d’éliminer la coûteuse taxe fédérale sur le carbone qui augmente le prix de tout, de l’essence à l’épicerie », a réagi mardi soir le ministre des Finances de l’Ontario, Peter Bethlenfalvy.