« Pas de rentrée le 22 avril. » C’est ce que proclament les intersyndicales FSU, CGT, SUD et CNT dans un communiqué. Depuis plusieurs semaines, les syndicats enseignants de Seine-Saint-Denis réclament un plan d’urgence pour l’éducation dans le département.
Aussi, ces mêmes syndicats ont appelé à une nouvelle grève lundi 22 avril, jour de la rentrée scolaire après les vacances de printemps, à l’issue d’une rencontre jugée décevante lundi avec la ministre de l’Éducation nationale Nicole Belloubet.
“On nous avait promis de vraies annonces, nous n’en sommes pas du tout”
Cet appel à la grève a été lancé au premier et au deuxième niveau en réponse à « des non-annonces du ministère », selon deux représentants syndicaux. Elle pourrait « s’avérer fortement suivie », selon eux.
“On nous avait promis de vraies annonces, nous n’y sommes pas du tout”, a regretté auprès de l’AFP Zoé Butzbach, co-secrétaire de la CGT Education du 93. “Le ministère connaît nos revendications, mais il nous a donné rendez-vous dans trois semaines ( …). C’est jouer avec le feu. »
Le ministère de l’Éducation tente de rassurer
Dans un communiqué, le ministère de l’Éducation nationale a rappelé à l’issue de la réunion les investissements réalisés par le gouvernement depuis 2017 et s’est engagé, sans fournir de chiffres ni de calendrier précis, à “poursuivre les efforts engagés en Seine-St Denis”.
Parmi les objectifs affichés, il précise notamment qu’une « équipe renforcée de personnels pour assurer les remplacements » est à l’étude ou qu’il est prévu de « poursuivre le travail de sécurisation des établissements, avec un renforcement des ressources humaines à l’école ».
La ministre veillera également à ce que « la mise en place de groupes au collège à la rentrée 2024 », mesure contestée par les syndicats, « fasse l’objet d’un suivi précis », selon ses services.
Plus de ressources pour l’école
“C’est plus que décevant, c’est même inquiétant, surtout après six semaines de mobilisation”, a ajouté Marie-Hélène Plard, co-secrétaire FSU-SNUipp 93, après une rencontre d’environ une heure et demie avec Nicole Belloubet.
“Le ministère ne comprend pas l’enseignement public de Seine-Saint-Denis et l’ampleur de la mobilisation”, a-t-elle ajouté.
Depuis le 26 février, un mouvement de contestation s’est formé pour réclamer plus de moyens pour les écoles de Seine-Saint-Denis, territoire le plus pauvre de France métropolitaine, sous diverses formes à travers des opérations « école déserte ». , des grèves et des rassemblements, ou encore une manifestation sous les fenêtres de Matignon.
Les syndicats réclament le déblocage de « 358 millions d’euros » pour permettre la création de 5 000 postes d’enseignants et d’un peu plus de 3 000 emplois de la vie scolaire. Parmi leurs revendications figurent également des seuils de 20 élèves par classe et la rénovation des établissements vieillissants.