une demande sociale – .

Le nombre exorbitant de formations politiques (près de 300) au Sénégal, dont la grande majorité ne se présente jamais à une élection, quelle qu’en soit la forme, continue de s’imposer comme un défaut congénital du modèle démocratique de notre pays. D’où la nécessité d’y remédier structurellement, comme l’a annoncé le nouveau Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, à travers des réformes et de grandes concertations politiques nationales. Une initiative validée par de nombreux experts électoraux qui voient dans la nécessité de redimensionner le nombre de partis politiques une sorte de « demande sociale ».

VALDIODIO NDIAYE DU GRADEC, EXPERT ÉLECTORAL

« Nous avions réalisé un projet de code des partis politiques avec une projection sur la modernité, la rationalisation, une actualisation des partis politiques »

« Je pense que c’est un débat qui se pose depuis plus de 10 ans au Sénégal. Et je vous rappelle qu’en 2016, il y avait eu des initiatives extrêmement fortes prises par la société civile sénégalaise qui avait même invité près d’une trentaine d’universitaires dans ce cadre. Nous avons travaillé pendant au moins trente jours sur la question de la rationalisation des partis politiques. Sur ce point, nous avons produit un projet de code des partis politiques avec une projection sur la modernité, la rationalisation et une actualisation des partis politiques. Car au Sénégal, il y a des partis qui ont été créés depuis longtemps et dont le fondateur est décédé. Et il n’y a que le reçu qui est inutilisable, etc. Dans cette rationalisation, un certain nombre de critères ont été mis en avant, notamment la nécessité d’avoir un siège politique, une vision et une orientation politique très claires, une actualisation des sources de financement, entre autres. . Il y a le document qui est rangé dans les tiroirs depuis qu’il a été soumis aux autorités. Donc, je pense qu’il faut sortir ce document, le mettre à jour car tout évolue très vite. Vraiment, nous disposons d’une bonne base de travail sur la question qui a été réalisée par tous les acteurs impliqués dans le domaine politique mais aussi par les universitaires et la société civile.

DJIBRIL GNINGUE DE COSCE, EXPERT ÉLECTORAL

« Il est essentiel que le nombre de partis soit réduit à un niveau compatible avec la modernisation, le renforcement de la gouvernance et de la démocratie. »

« Après avoir relevé les défis importants de la construction d’un système électoral conforme aux normes ainsi que de la gestion et de la planification du processus électoral, le Sénégal est confronté depuis plusieurs années au défi de la transparence et de la rationalisation des opérations électorales. . Toutefois, les partis politiques auxquels la Constitution assigne la mission importante de concourir au suffrage universel étant impliqués dans la plupart de ces opérations, il est indispensable que les conditions de leur constitution, de leur existence et de leurs activités soient revues afin que leur nombre soit ramené à un niveau compatible avec la modernisation et le renforcement de la gouvernance des partis politiques et de la démocratie.

FREDERIC KWADY K NDECKI, EXPERT ÉLECTORAL

« Il n’est pas tenable qu’il y ait plus de 300 partis politiques légalement constitués, dans un pays comme le Sénégal qui compte quelque 7 millions d’électeurs. « .

« Concernant la rationalisation des partis politiques et leur financement, cette réforme est non seulement pertinente et nécessaire, mais elle répond à ce que l’on pourrait appeler une demande sociale », en tout cas une demande portée par de nombreux citoyens et organisations de la société civile et qui a été fait l’objet de rencontres et de forums de toutes sortes depuis au moins 2014. Je pense que le président Bassirou Diomaye Faye a bien fait d’inscrire cette question dans ses priorités. Il me semble intenable qu’il existe plus de 300 partis politiques légalement constitués, dans un pays comme le Sénégal, qui compte quelque 7 millions d’électeurs. Même s’il y a débat sur les approches et les méthodes à adopter pour réduire cette pléthore de partis, la majorité des Sénégalais est d’avis qu’une telle anarchie ne peut pas perdurer. Il est grand temps de rétablir l’ordre dans ce domaine.»

BARTHÉLÉMY COLY (STAGIAIRE)

 
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