(Québec) Le député libéral André Fortin a voulu mettre le ministre de la Santé Christian Dubé mardi en commission plénière en tentant d’obtenir un rendez-vous médical, sans succès.
Il a profité de l’étude des crédits budgétaires du ministère de la Santé – un exercice de responsabilisation annuel – pour tenter de piéger Christian Dubé et de démontrer les échecs dans l’accès aux soins primaires.
Le porte-parole du Parti libéral du Québec en matière de santé a suggéré aux députés présents de « tenter ensemble d’avoir un rendez-vous médical comme le ferait un citoyen ». «Je vous encourage à le faire, Monsieur le Ministre», a-t-il déclaré. Christian Dubé n’a pas bronché.
«J’ai devant moi le site Rendez-vous Santé Québec, la porte d’entrée pour plusieurs personnes», a déclaré M. Fortin. Devant tout le monde, il a rempli le formulaire en ligne afin d’avoir une consultation de suivi – donc non urgente – avec son médecin de famille, qui exerce dans le plus grand groupe de médecine familiale de Gatineau.
« Cela me dit : aucun rendez-vous correspondant à vos critères de recherche n’est disponible pour le moment. […] Ce n’est pas anormal, cela arrive régulièrement. »
Le ministre a reconnu que « cela arrive régulièrement ».
Le député a obtenu la même réponse négative lorsqu’il a insisté pour avoir un rendez-vous avec un autre professionnel de la santé du même GMF. Idem pour en avoir un dans une clinique située dans un rayon de 25 kilomètres.
Que doit faire une personne dans cette situation ? Aller aux urgences ? a demandé M. Fortin.
Christian Dubé suggère d’utiliser le Compteur d’accès de première ligne (GAP). Le député libéral a rapporté que son recherchiste et un membre de son personnel de circonscription ont utilisé le « GAP numérique » en même temps pour obtenir un rendez-vous, respectivement à Québec et à Gatineau. Résultat : aucun rendez-vous disponible encore une fois.
On passe par Rendez-vous santé Québec, sans rendez-vous. On passe par le GAP, sans rendez-vous. Qu’est-ce que nous faisons ?
André Fortin
Le ministre a reconnu que le système ne fonctionne pas « parfaitement » dans toutes les régions. Il a rappelé qu’il avait déjà demandé aux médecins de famille de rendre leurs services plus accessibles en offrant davantage de rendez-vous à la population. Il compte faire en sorte que des rendez-vous supplémentaires soient offerts à la population.
« Est-ce que cela a été fait (par les médecins) ? Jusqu’à présent, je ne peux pas vous le dire », a-t-il déclaré. Il s’est donné les moyens avec le projet de loi 11 d’obtenir les données pertinentes auprès des médecins afin de procéder à la vérification. Les réglementations seront mises en œuvre dans un délai de deux semaines, a-t-il ajouté.
Il a fait valoir que le GAP est un « outil temporaire », qui a tout de même traité 1,3 million de demandes au cours de l’année écoulée selon son bureau. Pour mettre en place une « nouvelle version du GAP », le gouvernement doit négocier une autre entente avec la Fédération des médecins généralistes du Québec (FMOQ), a souligné le ministre.
