Agir ensemble contre les inégalités de la petite enfance

Comment réduire les inégalités qui touchent les enfants dès le plus jeune âge ? Comment agir sur les déterminismes qui freinent les perspectives d’avenir de certains enfants ? Ces questions ont été au cœur des échanges lors de la journée de travail organisée par la Fondation de France le 22 mars. Des représentants d’associations, de fondations abritées et des experts en la matière étaient présents pour réfléchir ensemble aux enjeux et leviers d’action.

Réduire les inégalités dès la petite enfance est au cœur des objectifs du Collectif d’Action Nouvelles Générations porté par la Fondation de France. Une démarche initiée pour favoriser une réflexion commune et une coopération entre acteurs de l’intérêt général. Une table ronde et plusieurs ateliers ont ponctué cette journée et ont permis de faire émerger de grands principes d’action et des axes d’intervention prioritaires. « La Fondation de France s’engage depuis des années en faveur de la petite enfance grâce à des programmes de qualité. C’est sur cette base que nous nous appuyons pour penser la transformation et le renouveau »a indiqué Bénédicte Fossard, directrice adjointe des Programmes d’action à la Fondation de France, à l’ouverture de la journée.

La présentation de l’étude de bilan du programme « Accompagner les enfants et leurs familles en difficulté » met en avant l’intérêt de capitaliser sur les actions soutenues par la Fondation de France entre 2010 et 2023. Ce bilan a permis d’identifier plusieurs domaines d’interventions prioritaires, partagés par les experts intervenant lors de la table ronde plénière : Marion Voillot, co-fondatrice de l’association Premiers Cris, Ana Coric, analyste à la Fondation Ardian, Aude Buil, psychomotricienne, chercheuse et formatrice en petite enfance, et Arnaud Gallais, directeur adjoint de l’association Gribouilli.

Accompagner la parentalité

Le déploiement des Maisons des 1000 premiers jours est une illustration de la manière de soutenir la parentalité. Depuis 10 ans, il existe un consensus sur les besoins fondamentaux de la petite enfance, grâce notamment au stratégie de prévention et de protection de l’enfance et d’autres procédures similaires. Malheureusement, les actions mises en œuvre ne sont pas encore à la hauteur des défis identifiés dans de nombreux domaines : égalité dans l’accès à l’accueil des enfants, lutte contre les violences familiales, etc. Des actions concrètes sont nécessaires pour offrir les meilleures conditions de développement. à chaque enfant. “, explique Arnaud Gallais.

Prévenir et combattre la violence domestique

Ce sujet concerne les différentes formes de violences psychologiques ou physiques, notamment celles infligées aux femmes pendant la grossesse. Selon une enquête nationale périnatale réalisée par l’Inserm et publié en 2021, 6% des femmes déclarent avoir été victimes de violences psychologiques pendant leur grossesse et/ou après la naissance. Ces violences sont provoquées par leur conjoint dans 25,3% des cas observés.

Les ateliers collectifs ont également insisté sur l’importance de donner aux professionnels les moyens de mieux repérer les signes de violences sexuelles contre les enfantsmais aussi d’être plus facilement en contact avec d’autres acteurs, notamment dans le secteur de la justice, afin de réduire le délai entre l’identification de la violence et la protection efficace des enfants.

Promouvoir un accès plus équitable à des services de garde de qualité

Selon l’étude d’évaluation de la Fondation de France, 40% des enfants de moins de 3 ans en France bénéficier d’une structure d’accueil non familiale. Pour les familles précaires ou défavorisées, le pourcentage descend à 24 %. Mieux informer sur les conditions d’accès, réduire les inégalités territoriales et socio-économiques pour prendre en compte les besoins de structures d’accueil spécifiques à chaque territoire, œuvrer pour une plus grande flexibilité des horaires d’accueil, ouvrir davantage de crèches, sensibiliser les familles précaires à l’importance des établissements pour les jeunes enfants (EAJE)… constituent autant de pistes d’action à développer.

Développer la formation professionnelle

« Les professionnels de la petite enfance jouent un rôle majeur dans le développement des enfants durant cette période décisive de leurs premières années. Il faut veiller à ce que les sites d’accueil disposent d’un nombre suffisant de professionnels ayant une formation appropriée, ainsi que de tous les équipements nécessaires à l’exercice de leurs missions. Il faut aussi sensibiliser les parents car c’est aussi à la maison, dans un environnement de sécurité affective, que se déroule le développement cognitif et psychosocial des enfants », expliquer Ana Coric.

Dans le domaine de la santé par exemple, prévention des troubles autistiquesce qui concerne 1 naissance sur 100 selon l’Organisation Mondiale de la Santé (étude publiée en mars 2022) peut devenir plus efficace si les professionnels de la petite enfance sont mieux formés pour détecter et alerter sur les signes qui surviennent chez les enfants entre 18 mois et 3 ans.

Sensibiliser les parents et former les professionnels de la petite enfance aux problématiques spécifiques de périnatal

La période périnatale fait référence à la période entre le 22ème semaine d’aménorrhée et le 7ème jour suivant la naissance. Les études et recherches menées depuis plusieurs années confirment l’importance du suivi de la mère et du fœtus/enfant pendant cette période, avec un impact avéré sur le développement futur de l’enfant. Un enjeu majeur, notamment dans le cas des familles en situation précaire, qui s’exposent au risque d’un accompagnement plus difficile et/ou de moindre qualité.

« Il faut encourager la recherche, tant en milieu hospitalier qu’en périnatalité, pour identifier les facteurs de vulnérabilité des enfants et éviter qu’ils n’impactent leur développement. » (Aude Buil)

Promouvoir l’égalité entre filles et garçons

Autre sujet au cœur des ateliers de la journée : égalité entre filles et garçons, qui implique des changements de pratiques et d’actions, menés conjointement par les professionnels et les parents. Les pistes envisagées ne manquent pas : repenser les représentations parentales et déconstruire les stéréotypes, favoriser les mêmes activités pour tous en dégenrant les domaines d’activité, aller plus loin dans l’allongement du congé parental pour mieux valoriser le père dans le projet de naissance et dans les premiers mois de la naissance. la vie de l’enfant, etc.

Cette journée riche d’échanges et d’enseignements sera suivie de nouvelles actions : finalisation de l’étude d’évaluation en mai, mise en place d’événements et de journées de réflexion, notamment un événement en juin dédié au décrochage scolaire et aux compétences de base, organisation de réunions de travail dans le les prochains mois au sein du Collectif Action, etc. Les objectifs : affiner la feuille de route, déterminer les projets prioritaires et fédérer toutes les parties prenantes afin de relever ces nombreux défis.


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