Après un an et demi de travaux, le nouveau four électrique de l’usine Verallia de Châteaubernard (Charente) a été mis en service le 18 mars. « Depuis, nous sommes dans une phase de montée en puissance», précise Pierre-Henri Desportes, président de Verallia France, qui explique que les travaux ont également permis de refaire le système d’alimentation des trois fours de la verrerie.
Le nouvel outil de production, annoncé comme une première européenne, voire mondiale, sur le marché de l’emballage alimentaire en verre, fonctionne entièrement à l’électricité. Il remplacera l’un des trois anciens fours à gaz traditionnels qui équipent le site.
“La capacité de production reste la même : 180 tonnes de verre fondu par jour, soit environ 300 000 bouteilles», souligne le directeur de l’usine, Philippe Coltat-Gran, avant de poursuivre : «Avec cette nouvelle technologie, la fusion est décarbonée, puisque le four ne produit plus de flammes et n’émet plus de fumée. Il réduit nos émissions de CO2 de 60% par an« .
Les économies d’énergie justifient une telle transition. Les ingénieurs de Verallia soulignent que, sur un four classique, «30% de l’énergie est utilisée pour chauffer l’atmosphère« . Ici, le rendement thermique dépasse les 95 %. Cette capacité est rendue possible grâce à la technologie utilisée : pour passer d’une électrode à l’autre, le courant se propage à travers le tapis de verre pilé placé au fond du four. La chaleur produite amène ainsi le verre à son point de fusion.
Vers un deuxième four et une unité de gaz de synthèse
Technologie coûteuse : le budget prévisionnel a explosé. Pour installer le four conçu par la société Fives Group, Verallia a finalement déboursé 57 millions d’euros – dont 13 millions d’aides de l’État via le dispositif France 2030 – alors que le budget initial était de 35 millions d’euros. “L’inflation est là», explique le président de la filiale française du premier producteur européen et troisième producteur mondial d’emballages alimentaires en verre. Verallia n’abandonne cependant pas son ambition de s’équiper d’un deuxième four de ce type « en fonction du marché et des besoins de production ».
Parallèlement, les responsables du site confirment travailler à la création d’une usine de production de gaz de synthèse, projet qu’il développe en partenariat avec la société Charwood Energy. Si elle voit le jour, cette unité de gazéification (thermique) de 3 MWth permettra de remplacer une partie du gaz fossile utilisé pour la production par du gaz renouvelable. L’ensemble de ces initiatives s’inscrit dans la politique de Verallia France qui table sur une réduction de 46 % de ses émissions de CO2 d’ici 2030.
L’usine de Châteaubernard, à la périphérie de Cognac, emploie 285 personnes et produit quotidiennement plus d’un million de bouteilles de vins et spiritueux.
