L’an dernier, M. Pelletier s’inquiétait de la demande d’agrandissement de la gravière-sableuse soumise à la CPTAQ alors qu’il démarrait une nouvelle culture de petits fruits sur le chemin Ayer’s Cliff. Interrogée sur la situation, la mairesse Nathalie Pelletier affirmait en avril 2023 que la Ville allait s’appuyer sur l’expertise de la CPTAQ en la matière, mais elle reconnaissait aussi l’importance de la gravière.
Alors que l’autorisation de la gravière a pris fin en 2024, le Groupe Lapalme responsable de la gravière réclame désormais également la poursuite de l’exploitation pendant 10 ans auprès de la CPTAQ. Un scénario qui n’était pas évoqué dans la demande initiale du promoteur, mais qui n’est pas non plus une surprise. « Il a été obligé de faire un se déplacer», commente François Pelletier.
À pleine capacité, il resterait deux ans de ressources à la gravière-sableuse, mais Vincent Lapalme a néanmoins affirmé lors de l’audience de la CPTAQ que l’exploitation du site existant devrait varier entre deux et cinq ans. Le réaménagement du site serait ensuite réalisé l’année suivante.
Voyant la réponse de M. Lapalme, François Pelletier a fortement contesté le délai demandé. «Ils n’ont pas besoin de 10 ans pour fermer le fosse“, il croit.
«Je savais très bien que [le renouvellement de l’exploitation] avait certainement un lien avec le projet [d’agrandissement] qui venait.
— François Pelletier
Après avoir entendu le promoteur et les craintes des voisins devant les représentants de la Ville de Magog et de l’Union des producteurs agricoles (UPA), la CPTAQ a soumis une orientation modifiée de la demande de poursuite de l’exploitation.
La Commission y reconnaît que l’agriculture, dont le projet de François Pelletier, se développe en périphérie et que la gravière « a des impacts sur les activités agricoles dans le milieu environnant ».
Le chantier étant en fin de vie, la CPTAQ estime que le délai de 10 ans demandé est « beaucoup trop long dans les circonstances ». Un délai de cinq ans à compter de la date de la décision est désormais recommandé.
La Commission rappelle également dans son orientation modifiée que le Groupe Lapalme doit respecter la limite de la superficie de son terrain puisqu’il s’agit « d’un renouvellement de l’exploitation de la gravière de sable, et non d’un agrandissement ». Cette demande fait référence à la limite sud du terrain illustrée par le promoteur qui était « environ 10 m plus loin que ce qui est représenté par la cartographie de la Commission ».
La CPTAQ a donné dix jours aux intervenants pour réagir à la nouvelle orientation présentée avant de prendre une décision. Même si le délai accordé a expiré le 9 avril, la Commission n’a pas encore annoncé de date pour sa décision. La Fédération UPA-Estrie a toutefois officiellement appuyé l’orientation modifiée proposée le 5 avril.
Quant à la demande d’agrandissement du terrain, elle a été fermée par la CPTAQ le 14 février 2024 « en raison de sa non-conformité aux règlements de zonage de la Ville de Magog ». Avant de pouvoir présenter à nouveau les plans d’agrandissement à la Commission, les plans de développement de Magog et de la MRC de Memphrémagog devront être modifiés et le projet devra faire l’objet d’une consultation publique.
Mouvement de protestation à venir
Aux yeux de François Pelletier, la CPTAQ « a annoncé ses couleurs » dans le dossier. Il voit mal comment la Municipalité pourrait travailler à une modification du plan pour un éventuel agrandissement malgré le point de vue de la CPTAQ selon lequel il y aurait des effets sur les activités agricoles. « L’agrandissement aura bien plus d’impact que la poursuite de l’exploitation », rappelle-t-il.
M. Pelletier s’attend toutefois à ce que la Ville et la MRC de Memphrémagog veuillent quand même aller de l’avant avec le projet. Il compte se présenter au conseil municipal lundi soir pour connaître les intentions des élus.
S’ils acceptent l’agrandissement malgré les impacts anticipés, François Pelletier contestera la décision lors d’une rencontre de consultation avec la Ville et la MRC.
Comme il y avait une quinzaine de voisins inquiets lors de l’audience de la CPTAQ, il prévoit que d’autres citoyens se joindront à lui. Sa pétition contre l’expansion l’année dernière a recueilli plus de 250 signatures.
Quant au Groupe Lapalme, il n’a pas répondu à la demande d’entrevue dans les délais de publication de l’article.