« Notre ministère a échoué », selon Jean-Luc Dufau, président des chasseurs landais

« Notre ministère a échoué », selon Jean-Luc Dufau, président des chasseurs landais
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Le samedi 6 avril, la Fédération landaise de chasse a organisé son assemblée générale dans les arènes de Pontonx-sur-l’Adour. Une grand-messe annuelle, où le président Jean-Luc Dufau et son équipe ont mis le paquet, notamment en présence du président national, Willy Schraen.

« C’était une assemblée placée sous le signe de l’espérance », glisse le président départemental avant l’ouverture des travaux. Mais c’était sans tenir compte du calendrier du tribunal administratif de Bordeaux, avec une décision attendue sur les chasses traditionnelles. « Le rapport ne nous est pas favorable. Nous devrions avoir la décision d’ici quinze jours. Notre ministère de tutelle a failli à ses engagements en ne défendant pas ce dossier avec force et conviction. Et je ne peux pas accepter ça. »

Cette éventuelle interdiction de la chasse à l’alouette a été inscrite dans les débats, révélant une certaine colère chez les chasseurs landais. « On a renversé la table au tribunal administratif de Pau, ça a mal commencé à Bordeaux. Le ministère a fait preuve de légèreté», regrette encore le président Dufau. Ce dernier affirme : « Nous utiliserons tous les moyens d’action pour manifester notre colère ». Sur le plan juridique, la Fédération landaise devrait se tourner vers la Cour européenne des droits de l’homme. “Il n’y a pas d’autres solutions”, ajoute Jean-Luc Dufau.

Le début d’un combat

Cette probable décision défavorable « mettrait fin à une partie de la culture de la chasse à l’alouette. Mais pire encore, cela met à mal le reste de nos chasses traditionnelles, comme la chasse au filet et à la palombe, poursuit le président départemental. Le filet est une méthode dérogatoire au même titre que nous l’avions pour l’alouette. Le combat ne fait que commencer. « Il y a beaucoup de travail à faire et nous allons être très occupés, notamment sur le plan politique. »


Le président de la Fédération nationale des chasseurs, Willy Schraen, à droite, a participé à l’assemblée générale.

Philippe Salvat/SO

Cette rencontre a également été l’occasion de faire le point sur d’autres sujets d’actualité. Sans ignorer une baisse du nombre de chasseurs « de l’ordre de 3 % » dans le département des Landes. « Nous travaillons pour maintenir les effectifs. Cela s’explique en partie par une évolution sociétale due à la diversité des activités de loisirs. La chasse ne reste pas forcément une priorité. »

Le nombre de candidats à l’examen de chasse a été plus important au cours de l’année 2023 « avec un taux de réussite légèrement supérieur et 12% de candidats qui étaient des femmes ».

123 hectares détruits

Le président a trouvé des raisons de se satisfaire des « orientations ambitieuses et pleines d’espoir » sur le volet environnemental. “C’est essentiel”, a-t-il réagi. Cela se poursuivra au cours de l’année à venir.

L’autre défi pour la Fédération Départementale des Landes sera, au quotidien, celui de gérer les plans de chasse aux grands cerfs, avec un nombre important de prélèvements en matière de sangliers, de biches, de cerfs ou encore de chevreuils.

Le dossier des dégâts agricoles reste l’un des plus volumineux. « Nous sommes tous partenaires dans ce département. Nous travaillons main dans la main avec l’administration landaise et nous résolvons ensemble les problèmes. » 207 plaintes ont été enregistrées et 180 parcelles évaluées. Au total, 123 hectares ont été détruits. Mais la Fédération départementale voit son budget dégâts « à nouveau légèrement rentabilisé grâce aux aides de l’Etat ».

La réglementation des sangliers « c’est open bar »

La réglementation de la faune sauvage, notamment des sangliers, a également été évoquée. Le département a atteint un niveau record en 2021 et 2022 « avec un pic à 20 000 sangliers » collectés. « Là, nous nous stabilisons avec un peu plus de 17 200 sangliers, en comptant sur tous les moyens mis en œuvre », explique le président départemental Jean-Luc Dufau.
La réglementation, dans les Landes, « c’est open bar », réagit-il toute l’année. Il ajoute : « Je me bats sur la question de l’usage de la chevrotine. Il est sur le point d’être étendu au niveau national et nous avons une dizaine d’années d’expérience en matière de réglementation et de bon sens.
Un combat constant pour Jean-Luc Dufau qui craint « celui de démotiver les petites mains de terrain qui permettent de maintenir la régulation à un bon niveau ».

 
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