A 99 ans, Clémence Hamel ne lâche pas sa maison et refuse la modernité

A 99 ans, Clémence Hamel ne lâche pas sa maison et refuse la modernité
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Par Nathan Blouin
Publié le

14 avril 24 à 19h26

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Pour arriver à Clémence Hamel, il faut approfondir Bocage. Pas très loin cependant de Vire, et encore moins de Lac Dathée. Le cadre est bucolique, ici, Saint-Germain-de-Tallevende. Calme. Et simple.

Car une chose est sûre : le natif de Montchauvet (Souleuvre en Bocage) n’a pas besoin de grand chose au quotidien.

Un style de vie simple

Dans sa petite maison, il y a juste un morceau. Juste assez d’électricité pour le téléphone ou la télévision. Et pas d’eau courante. « C’est seulement dehors », précise-t-elle en désignant l’extérieur, visible à travers la porte secouée par la brise.

L’intérieur n’est pas non plus des plus luxueux. Quelques commodes, un ensemble de chaises, une cuisinière à gaz, une table en bois à côté de la cheminée, sur laquelle est installée une cage où se prélasse un premier chat. Tandis qu’un second est confortablement installé sur le grand lit au milieu de la pièce, sous plusieurs photos en noir et blanc.

L’ensemble est délabréc’est sûr, mais la Tallevendaise ne s’en plaint pas.

Vivre à l’ancienne, votre choix

Parce que ces conditions de vie n’ont pas rien de fatal : les propriétaires de la maison – dont Clémence n’est que locataire – ont proposé à plusieurs reprises de réaliser les travaux nécessaires pour un peu plus de la modernité. Mais elle a toujours refusé.

C’est moi qui veux ça.

Clémence Hamel

Après tout, il est difficile de changer ses habitudes quand on vit avec depuis si longtemps… Et ce n’est pas qu’une façon de parler ; ce n’est pas moins que 80 ans que Clémence habite cette maison.

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Avant, j’habitais à Maisoncelles-la-Jourdan. Je suis arrivée ici avec mon mari en 1944, en pleine Seconde Guerre mondiale, pendant les bombardements. À l’époque, il n’y avait même pas d’entrée dans la maison !

Quand on sait que la Normandie est née le 4 octobre 1924 et qu’elle continue donc son chemin 100 ansle pourcentage de sa vie passée entre ces murs est facile à calculer…

« L’habitude de me débrouiller tout seul »

Pourtant donc, et bien qu’elle y vive seule depuis le décès de son mari, Clémence ne se voit pas en partir. Enfin, seul, pas tout à fait. Son animauxles deux chats et une poule, continuez vers lui accompagner.

“Je reste ici pour mes animaux, ils sont comme mes enfants”, ajoute-t-elle en cherchant ses compagnons à quatre pattes, appuyée sur sa canne.

Mais elle est aussi la première à admettre qu’elle vit une vie solitairetandis que la plupart de ses connaissances, amis et parents – ses deux enfants notamment – ​​sont aujourd’hui décédés.

«Je ne vois presque personne et j’ai l’habitude de se débrouiller seulpour me préparer à manger, pour tout », déclare-t-elle dans son fort caractère.

Une intrusion en son absence ?

Mais un événement malheureux s’est produit récemment bouleversé sa routine quotidienne. Souffrant en outre d’une maladie osseuse, la nonagénaire a dû se retrouver hospitalisé pendant deux semaines, entre décembre 2023 et janvier 2024, après une chute.

Pour ensuite en découvrir… changementsune fois de retour à la maison.

Je ne l’ai pas remarqué le premier jour parce que j’étais malade, mais ensuite j’ai réalisé que certains objets avaient été volés !

Une scie par exemple, ou encore des plantes… Rien de bien précieux, étant donné que Clémence Hamel a multiplié les des dons au fil des années et que son voisin gardait son petit argent en son absence.

Mais sachant qu’un potentiel intrusion ce qui s’est passé chez elle la dérange. D’autant qu’elle soupçonne des membres de sa famille d’en être à l’origine, et qu’en plus des objets emportés, il y en a d’autres… ajoutée.

Draps, serviettes, chaussons, articles de toilette… « Tu penses que je vais porter ça ? Ne vous moquez pas de moi ! » tonne la Normande, sans filtre, en sortant une robe à fleurs d’un des nombreux sacs incriminés.

“C’est une personne très intègre”

Une de ses petites-filles, jointe au téléphone, et avec qui Clémence communique régulièrement, confirme que ces objets n’ont « pas rien à faire à la maison « . « Ce sont des marques que ma grand-mère n’achète pas, ne porte pas, c’est très incohérent. On dirait que quelqu’un l’a utilisé comme dépôt. »

Il précise également que depuis l’incident, le comportement de sa grand-mère a changé.

Elle m’appelle plusieurs fois par jour. C’est une personne très intègre, et maintenant elle ne sait plus à qui faire confiance, cela la dérange. Ce que je crains, c’est que cette histoire soit utilisée pour prétendre qu’elle perd la tête.

Une chose absurde pour ceux qui entrent en contact avec elle. En témoignent les détails clairs et précis que le nonagénaire continue de distiller avec le sourire, dont des histoires remontant à plusieurs décennies. Et cela continuera à se maintenir pendant peut-être encore de nombreuses années.

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