Son fils ne parle pas, se cogne la tête et la frappe parfois. Cela fait trois ans que Maryvonne, une mère épuisée par tant d’années à gérer l’autisme sévère de son fils François, alertait La Nouvelle République de sa situation. A 28 ans, le jeune homme est toujours accueilli, en journée, dans un institut médico-éducatif (IME), dédié aux enfants et adolescents. Il y est entré à l’âge de 8 ans et, selon l’amendement Creton, il peut y rester jusqu’à ce qu’une place adaptée à son âge et à sa situation se libère. « Je fais chaque année une demande de maisons d’accueil spécialisées (Mas) ou de maisons d’accueil médicales (Fam) spécialisées dans les troubles autistiques, mais il n’y a rien. Nous terminons le quatrième plan autisme au niveau national et rien n’est fait pour les adultes. A part un logement inclusif, qui coûte moins cher, mais qui n’est pas du tout adapté à mon fils non autonome. »
En attendant, François dort deux nuits par semaine à l’internat et deux week-ends par mois en répit au Centre d’accueil spécialisé (Mas) de Joué-lès-Tours, qui permet aux parents de souffler. Mais l’avenir s’annonce compliqué.
Près de 130 jeunes en amendement de Creton
Selon l’Agence régionale de santé (ARS), 127 jeunes « tous handicaps confondus » étaient, en 2023, en situation d’amendement de Creton en Indre-et-Loire. Comme l’année dernière, l’ARS assure « travaillant activement » envers les amendements, « qui sont prioritaires afin de rationaliser l’accueil dans les établissements pour enfants ». Parmi les pistes évoquées : « une approche plus inclusive avec la recherche de solutions multidimensionnelles (logement, travail, accompagnement à la vie sociale) sans se limiter à la recherche d’une place en établissement médico-social mais s’élargissant à un accompagnement et un hébergement plus flexible. »
Une solution qui ne peut malheureusement pas convenir à François. “Nous sommes en train d’élaborer le programme interministériel d’accompagnement du handicap et de la perte d’autonomie (Priac) qui tracera les prévisions de création de places pour les années 2024 à 2028”, poursuit l’ARS. Le Priac intègre les nouveaux moyens alloués à la Région dans le cadre de la politique « 50 000 solutions », soit 46 millions d’euros, dont 17 millions d’euros pour renforcer l’offre du secteur des adultes handicapés. » La répartition de ces nouvelles places devrait être déterminée d’ici quelques mois.
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