De « God Save the King » à la laïcité

De « God Save the King » à la laïcité
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À Ottawa et à Québec, les députés sont mécontents pour différentes raisons.

Après avoir sauvé l’honneur de la monarchie au Canada en refusant de rendre facultatif le serment au roi à l’initiative d’un député acadien, de nombreux députés conservateurs du Canada anglais n’ont pu s’empêcher de pousser la note avec A. que Dieu sauve le roi. Le plus moqueur possible.

Que veux-tu, comme disait Jean Chrétien, les émotions étaient trop fortes !

Laïcité

Cependant, alors que nous célébrions notre lien monarchique à Ottawa, l’ambiance était différente au Québec.

Gabriel Attal, Premier ministre français, a prononcé un puissant plaidoyer en faveur de la laïcité au Salon Bleu. D’un seul coup – que voulez-vous, des émotions ! –, la plupart des députés québécois se sont levés pour lui faire une standing ovation.

Un moment de communion, qui nous a sorti de notre grande solitude nord-américaine face à notre modèle laïc du vivre ensemble.

Ces deux événements étaient donc naturellement liés. Le contraste entre les deux capitales était puissant. Les deux solitudes s’exprimaient sans le vouloir.

Et cela me vient à l’esprit : pendant que les opposants à la laïcité québécoise au Canada anglais attaquaient le projet de loi 21 en le qualifiant de discriminatoire, de dépassé et de « lâche » pour citer le ministre fédéral Marc Miller, il y avait quelque chose de résolument archaïque à la Chambre des communes en Ottawa et résolument moderne au Salon bleu de Québec. Douce ironie.

Le discours d’Attal

Les Français maîtrisent l’art oratoire et l’exactitude des mots. C’est dans leur culture politique.

Le Premier ministre Gabriel Attal n’a pas dérogé à la règle. Il a livré un vibrant plaidoyer pour ce que nous avons en commun avec la France, à commencer par le choix légitime de la laïcité.

J’ai dit, la justesse des propos : « Face à ceux qui prétendent ne pas comprendre ce qu’est la laïcité, qui voudraient la détourner, faire croire que c’est une forme d’arme antireligieuse, faire croire que c’est une Forme de négation des religions, pour faire croire que c’est une forme de discrimination, on répond que la laïcité est la condition de la liberté, est la condition de l’égalité, est la condition de la fraternité.

Donc.

Il y avait quelque chose de rafraîchissant à ce qu’un jeune homme politique nous rappelle cette vérité fondamentale. Il arrive qu’en débattant d’un sujet, on en oublie les raisons fondamentales. Attal nous a rappelé ces raisons.

Notre laïcité

La loi sur la laïcité de l’État a été adoptée en 2019. En accord ou non avec la loi, elle a apaisé les tensions dans notre demi-pays. Cela a aidé à guérir les chagrins difficiles des 20 dernières années. Nous sommes parvenus à un consensus. Le gouvernement Legault l’a appliqué.

Il est ironique que ceux qui la contestent encore aujourd’hui devant les tribunaux soient les mêmes qui affirmaient qu’elle créait la discorde. Ils prolongent la division.

Notre laïcité n’est certainement pas la même qu’en France. Même s’il a l’esprit français, il n’a ni la même rigidité ni la même envergure.

Par sa clarté, son consensus et sa modernité, cette loi est une réussite.

C’est bien qu’un homme politique en dehors de nos débats nous le rappelle.

 
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