Le Ministère de la FEMME effacé du nouvel appareil gouvernemental du Sénégal (Par Dr. Aoua Bocar Ly-Tall) – .

Le Ministère de la FEMME effacé du nouvel appareil gouvernemental du Sénégal (Par Dr. Aoua Bocar Ly-Tall) – .
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Clairement et clairement, surtout dès le 1ereuh À son tour et par un vote massif de 54,28%, le peuple sénégalais a procédé à une troisième alternance le 24 mars 2024 qui a porté au pouvoir M. Bassirou Diomaye FAYE. Cette expression sans ambiguïté traduit le grand espoir que les Sénégalais ont placé en lui pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Espoir renforcé par sa déclaration à la veille de la commémoration de l’indépendance, le 3 avril 2024.

Cependant, pour les femmes sénégalaises, ce fut une déception, voire un choc, après la publication de la liste des membres du gouvernement par le Premier ministre, M. Ousmane SONKO.

D’abord en raison du faible nombre de femmes ministres (4 sur 30) dans son gouvernement. De nombreuses organisations de femmes l’ont déploré. Mais pas seulement eux. Ce fut également le cas de certains observateurs et analystes de la scène politique sénégalaise et internationale comme le Professeur Mamadou DIOUF de l’Université Columbia à New York (États-Unis), ainsi que d’hommes engagés pour les droits de l’homme comme M. Alioune TINE, président de Centre AfrikaJom. Si l’on en croit Seneweb/Modou Mamoune TINE (6 avril 2024), il estime que : «l’absence de femmes aux postes clés est une occasion manquée d’afficher l’audace, la nouveauté et la rupture tant attendues.» En effet, M. Tine estime que : «C’est une annonceFaiblesses du gouvernement : la sous-représentation des femmes.» Un point de vue largement partagé.

Cependant, aau delà de ça faible représentation des femmes très critiqué dans le gouvernement Diomaye/SonkoIl y a pire Encore. Cest le fait que le ministère de FEmmeOht purement et simplement effacé duappareil gouvernemental. Comment imaginer un tel déclin au XXIe siècle, notamment de la part des jeunes dirigeants dits patriotes ? Cependant, avec l’initiative du gouvernement du Premier ministre Abdou DIOUF sous la présidence de Léopold Sédar Senghor, la tradition de l’intégration des femmes dans les hautes instances de décision semblait bien ancrée au Sénégal. Elle a eu lieu il y a 46 ans (1978 -2024) avec l’entrée au gouvernement de Mme Caroline Faye Diop comme Ministre de l’Action Sociale et celle de Mme Maïmouna KANE comme Secrétaire d’État à la Condition féminine le 15 mars 1978. , au tournant de l’Année internationale de la femme décrétée par l’Organisation des Nations Unies (ONU) qui a ensuite institué la Décennie de la femme (1976-1985).

Au fil des gouvernements successifs, l’évolution de l’accès des femmes aux postes ministériels a connu des hauts et des bas. Certes, sous Abdou DIOUF, Premier Ministre puis Président, le nombre de femmes ministres n’a jamais atteint cinq (5). Mais, lors des magistères de Maître WADE et Macky SALL, dans la plupart des gouvernements, ce nombre a fluctué entre sept (7) et neuf (9), mais jamais en dessous de cinq (5). Cependant, en mars 2001, une avancée significative a été réalisée grâce au président Abdoulaye WADE qui, pour la première fois dans l’histoire du pays, a nommé en la personne de Mme Mame Madior BOYEune femme, Premier ministre. Maître Wade ira encore plus loin. Il renforcera cette représentation féminine au sein du gouvernement du Sénégal à travers l’adoption en 2010 de la loi sur la parité (n° 2010-11 du 28 mai 2010) confirmée par le décret d’application (N° 2010-11 du 28 mai 2010).0 2011-819 du 16 juin) qui a instauré la parité absolue entre hommes et femmes au niveau de tous les établissements totalement ou partiellement électifs. De 3 à 5 habituellement, le nombre de femmes ministres est passé à 12, puis à 13. Ainsi, comme l’explique le journaliste Babacar DIONE (Xalima, 25 juin 2010) : «Après avoir voté une loi instaurant la parité absolue dans les organes électifs, le Président de la République (M.e WADE, NDLR) poursuit sa politique de promotion de l’accès des femmes aux sphères de décision. Plus de 30% des portefeuilles ministériels sont désormais occupés par des femmes avec la réorganisation du gouvernement en cours, hier (25 juin 2010 NDLR).»

Forts de cette tradition bien ancrée, nous étions en droit d’attendre de nos nouveaux dirigeants qu’ils aillent plus loin que leurs prédécesseurs car progressistes donc sensibles à toutes les formes d’inégalités et soucieux de l’équité entre les sexes. On ne serait pas surpris si la notion de genre, vidée de son sens réel et tant critiquée au Sénégal, était supprimée du nom du ministère chargé de la condition de la femme. Mais, ôtons celle des femmes qui représentent près de 50% de la population sénégalaise, ppersonne n’aurait pu s’y attendre de ce gouvernementc’est drompre Et porté parr les jeunes patriotes.

Sous leur magistère, le ministère aurait dû s’appeler mDépartement de Femmes, famille et Ssolidarités. Ce faisant, il s’inscrirait dans la continuité démocratique du Sénégal et conforme aux engagements de notre pays au niveau continental et international. Parce qu’elle a ratifié les chartes africaines et les conventions internationales visant à lutter contre toutes formes de discrimination à l’égard des femmes et des filles sur des aspects divers et essentiels : manque d’accès à l’éducation, contre le mariage précoce, accès à l’emploi, au financement de leurs projets, aux infrastructures médicales locales. lutter contre la mortalité maternelle et infantile, alléger leur surcharge de travail, notamment en milieu rural, protéger les filles et les femmes contre les violences à différents niveaux et sous diverses formes, etc.

Cela signifie que ce Ministère de la Femme est une nécessité absolue du point de vue de l’éthique démocratique, de la justice, de l’inclusion sociale et du progrès économique. Cela aurait donné aux femmes sénégalaises le sentiment d’être considérées par leurs nouveaux dirigeants et de participer équitablement à l’exercice de leur pouvoir, non seulement en tant que citoyennes à part entière, mais en tant que catégorie sociale en difficulté. spécifiques à prendre en compte si nous voulons créer une société égalitaire, juste, viable et durable. Ce qui constitue une aspiration profonde de toute notre Nation.

Pour ce faire, nous exhortons les autorités politiques, notamment le Président Bassirou Diomaye FAYE et le Premier Ministre Ousmane SONKO, à reconsidérer l’effacement du Ministère de la Femme de leur appareil gouvernemental. Car il devra aborder les questions cruciales de la condition de la femme que nous avons identifiées plus haut de manière non exhaustive. Les Sénégalais sontt des citoyens à part entière qui merfaire preuve de respect, de considération, ainsi que’un traitement juste et équitable.

DD Aoua Bocar LY-Grand

Chercheuse associée à l’Institut d’études sur les femmes, Université d’Ottawa, CANADA

Socio-Historiographe, membre du COPIL d’Histoire Générale (HGS) du SÉNÉGAL

Sociologue, écrivain*, consultant et conférencier international

Contact: [email protected]

 
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