Les policiers étrangers peuvent-ils patrouiller en France ? Nous vous répondons – .

Les policiers étrangers peuvent-ils patrouiller en France ? Nous vous répondons – .
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La police française patrouille en France, il n’y a rien de plus normal. Mais les patrouilles de polices étrangères dans un pays qui n’est pas le leur restent plus rares. A l’étranger, l’exemple existe, comme nous l’écrivions le 18 mars 2024, dans nos colonnes. En Hongrie, un accord de sécurité sino-hongrois a été signé et permet effectivement aux policiers chinois d’intervenir sur leur sol. Si la démarche peut poser question, elle n’en est pas moins régulière en France, notamment lors des grands événements. Dans quelle mesure est-ce autorisé ? Ont-ils le pouvoir d’intervenir en cas de problème ? Et en France ? Ouest de la France vous répond.

Le Traité de Prüm, entré en vigueur en 2006, permet de renforcer la coopération transfrontalière, afin de lutter contre le terrorisme, la criminalité et l’immigration clandestine. Il permet l’échange de données génétiques, d’empreintes digitales et de données personnelles, et surtout la création de patrouilles policières communes. « Les policiers ou les gendarmes peuvent porter leur uniforme du service national ainsi que leurs armes, munitions et matériels de service admis par la loi nationale de l’État. Toute Partie contractante peut interdire le port de certaines armes, munitions et équipements de service par les fonctionnaires de l’État d’envoi. précise les textes du traité. Veuillez noter que cet accord sur les armements peut être modifié par un accord séparé.

En clair, un policier présent sur un territoire qui n’est pas le sien ne pourra intervenir en cas de légitime défense de soi ou d’autrui, que si le pays d’accueil l’autorise.

« Le droit européen prévoit notamment ce type de coopération policière. En dehors de l’UE, cela peut également faire l’objet d’accords de coopération intergouvernementale. précise la Direction de la coopération internationale en matière de sécurité (DCIS), interrogée par Ouest de la France.

Ouvert à tous les pays de l’UE

A l’origine, ce traité était signé par sept États : l’Allemagne, la France, la Belgique, l’Espagne, les Pays-Bas, le Luxembourg et l’Autriche. Il est ouvert à tous les pays de l’Union européenne. D’autres l’ont rejoint plus tard comme l’Italie, le Portugal, la Roumanie, etc.

L’été dernier par exemple, à Nice, des policiers italiens étaient postés aux côtés de policiers français, pour faciliter les échanges et les démarches des nombreux touristes, du fait de la proximité de la frontière. L’objectif, en arborant l’uniforme de ces deux pays, était de montrer leur coopération et l’enjeu de la sécurité des nationaux. « L’objectif est d’intensifier les actions coopératives des forces de sécurité intérieure de l’UE et de planifier des opérations policières conjointes entre États pour renforcer la sécurité des ressortissants européens. » confirme le DCIS.

La première fois, c’était en 2008, sur le parvis du château de Versailles. Trois policiers espagnols, un allemand et un néerlandais ont alors pris place aux côtés de leurs homologues français, pour informer les touristes, les assister dans certaines démarches administratives ou faciliter leur dépôt de plainte, en cas d’infraction.

Depuis, les exemples de coopération se succèdent. Notamment lors de grands événements comme le Tour de France, les Journées mondiales de la jeunesse à Lisbonne, la Coupe du monde de rugby en France, l’Oktoberfest en Allemagne ou très prochainement, les Jeux olympiques de Paris 2024. « Le dispositif de coopération va atteindre une ampleur sans précédent, la France faisant appel à 46 pays du monde entier pour assister les policiers et gendarmes français dans la sécurisation de cet événement majeur. Cela représente environ 2 200 collaborateurs et 570 chiens. Les retours des pays sont très enthousiastes et la participation étrangère sera massive », confie le DCIS. La France enverra par exemple des renforts en Allemagne pour sécuriser l’EURO 2024 en juin prochain.

Les chiffres de ce système sont encourageants. En 2009, 87 agents se sont portés volontaires contre 364 en 2022, selon les données communiquées par la DCIS. La demande est donc de plus en plus forte. « Les gendarmes ou policiers sont choisis sur la base du volontariat. Les bénévoles étant nombreux, une sélection se fait sur des critères linguistiques ou opérationnels. »

Soupçons d’espionnage dans certains pays

Si cette coopération entre membres de l’UE résulte de la libre circulation des personnes, souhaitée par l’espace Schengen, dans d’autres pays, ce n’est pas aussi évident. L’ONG Safeguard Defenders, basée à Madrid, a publié un rapport sur ce sujet en septembre 2022. Selon elle, la Chine met en place des services de police à l’étranger pour rendre service, mais surtout pour surveiller et menacer les expatriés. Elle mettait ainsi en lumière l’existence de cinquante-quatre branches de police chinoise, dispersées dans vingt-neuf pays. Ce qui prouve qu’il est difficile d’échapper à l’oeil de Pékin. Et les réactions ne se font pas attendre. Suite à cela, de nombreux pays ont décidé de fermer immédiatement ces succursales clandestines et de condamner la Chine. Pour certains pays, il s’agit donc davantage d’une surveillance que d’une coopération en matière de sécurité.

 
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