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Le paradoxe est que des problématiques identiques conduisent de plus en plus à des réflexes identitaires, des deux côtés. La majorité de la classe politique mais aussi les médias ayant tendance à s’opposer les uns aux autres pour mieux s’exonérer de leurs propres responsabilités. S’il n’y a pas assez de service public dans les campagnes, c’est parce qu’on donne trop pour rénover les quartiers. Si la délinquance – et notamment les stupéfiants – inonde les petites villes et villages, c’est à cause des trafiquants urbains qui ont besoin de nouveaux territoires à conquérir mais pas à cause du désœuvrement, de la précarité, du déclassement territorial.
De l’autre côté du périphérique, les difficultés de la jeunesse des banlieues tiennent aussi à une partie de la France « plus profonde » qui a cédé aux pulsions racistes. Et chacun doit composer avec ses propres constructions sur ce jumeau social très différent. En tout cas, ils ne se reverront jamais, symbole de leurs difficultés respectives à sortir de leurs territoires trop abandonnés. En fait, oui, ils se rencontreront mais par écrans interposés, déformants et éruptifs, qu’ils soient numériques ou télévisuels.
Quartiers et ruralité, mêmes constats… voire mêmes combats ?
Ce qui manque aujourd’hui dans ce qu’il faut malheureusement appeler chaque camp, c’est l’essentiel, le lien entre soi pour permettre ensuite de faire du lien avec les autres. Cependant, nombre d’entre eux se battent pour créer des ponts plutôt que pour vendre l’efficacité des murs. Mais il manque aujourd’hui un vrai projet qui rassemble, des organisations qui se mélangent. On peut penser d’eux comme on veut mais le Parti communiste et les curés d’après-guerre ont joué ce rôle, celui de résistants au déterminisme social et aujourd’hui communautaire. Cela leur a d’ailleurs valu des voix. Qui gagne aujourd’hui des voix et des soutiens dans ces banlieues de villes et de champs ?
#Français
