A Genève, l’an dernier, l’aide alimentaire distribuée par l’association Partage a représenté l’équivalent de 3,9 millions de repas, soit 400’000 repas de plus qu’en 2022, selon l’organisation. Une situation qui s’explique par la hausse générale du coût de la vie, indique dans Forum Aude Martenot, auteure d’une récente étude sur l’aide alimentaire à Genève.
L’économie genevoise se porte bien. Pourtant, fin 2023, plus de 15 300 personnes par semaine bénéficiaient d’une aide alimentaire. Ce chiffre est proche du pic de fréquentation enregistré au plus fort de la pandémie de Covid-19. En juin 2020, le nombre de personnes aidées était de 15 800 chaque semaine, selon le Fondation de partage.
«Sans surprise, la pauvreté continue de croître», affirme dans Forum Aude Martenot, auteure d’une récente étude sur l’aide alimentaire à Genève. « Il est vrai que la pandémie a été une époque où la crise était rapide et très visible. Mais en réalité, le nombre de personnes bénéficiant de l’aide alimentaire augmentait déjà depuis un moment dans les différentes associations de terrain. Et la tendance se poursuit.
Hausse des prix des denrées alimentaires
C’est la hausse des prix alimentaires qui frappe aujourd’hui durement de nouvelles couches de la population. Au point que pour certains, manger devient une variable d’ajustement de leur budget, quitte à risquer de sombrer dans l’insécurité alimentaire.
Mais pas seulement, comme le souligne Aude Martenot, qui pointe une hausse générale du coût de la vie. “Il y a aussi l’augmentation des loyers, des primes d’assurance maladie, les problèmes liés à l’endettement… Tous ces facteurs font qu’il y a de plus en plus de personnes qui ont besoin d’une aide alimentaire.”
Pour répondre aux besoins, la banque alimentaire a distribué plus de 2 100 tonnes de produits de première nécessité. Les marchandises proviennent des collectes et achats et récoltes du Samedi du Partage d’invendus qui sont rapidement redistribués car périssables, précise l’association.
Lutte contre le gaspillage
L’association Partage se donne pour objectif de fournir des aliments pouvant être consommés plus longtemps, mais aussi d’intensifier la lutte contre le gaspillage alimentaire. Elle a démarré des « ateliers de valorisation ». Avec du pain sec et des fruits et légumes invendus, elle peut par exemple réaliser des gâteaux qui se conservent mieux.
En 2023, Partage a collaboré avec une cinquantaine d’institutions et desservi 66 lieux où des personnes dans le besoin ont pu obtenir une aide alimentaire. Dans certains endroits nous fournissons des repas, dans d’autres nous distribuons des sacs de nourriture. Plus de 1 800 bénévoles soutiennent ces actions.
Un problème fondamental
Mais comme le souligne Aude Martenot, il faut désormais aller plus loin. « Les manières d’agir sont diverses. Entre autres choses, les réponses de l’État existent. Mais aussi au niveau privé. Se pose la question des prix, mais aussi des salaires. Nous savons qu’une grande partie de la population travaille. La question des salaires insuffisants et des contrats trop précaires pour acheter de la nourriture est également un problème fondamental dans cette situation d’insécurité alimentaire.
fgn avec ats
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