les secrets des 2 000 pièces d’argent du Moyen Âge retrouvées lors de travaux

les secrets des 2 000 pièces d’argent du Moyen Âge retrouvées lors de travaux
Descriptive text here

Une conférence dévoilera, vendredi 12 avril 2024, à Parthenay, les secrets du trésor monétaire de Xaintray : l’incroyable découverte de près de 2 000 pièces d’argent du Moyen Âge, dans ce village situé entre Niort et Parthenay.

La découverte a été faite par un couple, en mars 2022, lors de travaux à proximité de leur maison. Les pièces étaient contenues dans des poteries et des tissus, indique Albéric Verdon, membre de la Société historique de Parthenay et du Pays de Gâtine, qui organise le colloque. “Ce lot de pièces a été découvert à quelques centimètres de profondeur au sein d’un ensemble de ruines potentiellement médiévales”, ont expliqué les découvreurs à nos confrères de Courrier occidental.

« À l’origine, ce dépôt monétaire était enterré à l’intérieur d’un immeuble », indique Arnaud Clairand, spécialiste des monnaies médiévales. Il est intervenu sur place, peu après la découverte, auprès d’Albéric Verdon. Il est chargé de l’étude des pièces et animera la conférence.

« On peut imaginer que ce sont les économies d’un propriétaire foncier assez aisé »

Le dépôt monétaire avant sa restauration.
© (Photo Arnaud Clairand CGB.fr)

La découverte de Xaintray présente un grand intérêt historique : « Nous avons un bon aperçu des monnaies en circulation à cette époque. » Des monnaies royales françaises bien sûr, mais aussi anglaises (frappées à Bordeaux, puis duché d’Aquitaine, et à Londres), écossaises et même irlandaises, qui témoignent d’échanges commerciaux.

La plus ancienne du trésor est datée de 1266, frappée sous Saint-Louis. La plus récente, à l’effigie de Jean II le Bon, fut frappée après le 22 juillet 1352. C’est ce qui permet de dater l’enfouissement du trésor à la seconde moitié de cette année-là.

La guerre de Cent Ans a commencé quinze ans plus tôt. « Nous sommes alors dans une période d’hyperinflation, car nous devons financer l’effort de guerre, nous avons des émissions de devises tous les trois-quatre mois. En examinant les pièces en détail, nous pouvons identifier les ateliers où elles ont été frappées. »

Cette monnaie a été frappée après le 22 juillet 1352. Elle est la plus récente du trésor, ce qui permet de dater sa sépulture.
© (Photo Arnaud Clairand CGB.fr)

Caché en pleine guerre de Cent Ans

Qui a caché ces pièces et dans quelles circonstances ? ” Tout est possible… sourit Arnaud Clairand. On peut imaginer qu’il s’agit des économies d’un propriétaire foncier assez riche de la région. Il est très rare que l’on puisse relier un enterrement à un événement. Nous n’avons aucune documentation sur le passage de troupes à Xaintray durant cette période. Il peut s’agir des économies d’une famille qui ont été perdues lorsque la personne qui les avait cachées est décédée. »

Arnaud Clairand travaille depuis deux ans sur le trésor de Xaintray et compte y consacrer encore un an : « Il y a encore beaucoup de travail scientifique à faire pour comprendre ce gisement. » Il s’efforce de photographier chaque pièce, afin de permettre aux numismates et aux historiens de les étudier à loisir dans le futur.

Ce penny anglais fut frappé à Londres et témoigne des échanges commerciaux qui existaient alors en Poitou.
© (Photo Arnaud Clairand CGB.fr)

“Pas astronomique”

Déclaré dès sa découverte au Service Régional d’Archéologie de la Drac, le trésor appartient à ses découvreurs. Quelle est sa valeur ? « L’inventaire n’est pas terminé et il est difficile à estimer. Une monnaie en bon état peut intéresser les collectionneurs mais ici nous en avons une série de 400 d’un coup ! Cela a pour effet de dévaloriser. Cela a de la valeur, mais ce n’est pas astronomique dans tous les cas. »

Conférence vendredi 12 avril de 17h30 à 19h à la Maison des cultures de Pays (salle sociale), 1, rue de la Vau-Saint-Jacques à Parthenay. Entrée 4 €.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV visites et périmètres de sécurité – .
NEXT Les fondations du Marais de Bourges proposent une solution pour la gestion et la préservation du site