Roberge « insulté » par les propos de la Ligue des droits et libertés sur la loi 21

Roberge « insulté » par les propos de la Ligue des droits et libertés sur la loi 21
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Affirmer, comme l’a fait mardi la Ligue des droits et libertés, que la « loi 21 » sur la neutralité religieuse est « raciste », « sexiste » et « discriminatoire », constitue une « insulte » envers l’État québécois, selon le ministre en chef de Laïcité, Jean-François Roberge.

L’élu de la Coalition Avenir Québec a fait une sortie formelle contre l’organisation de défense des droits et libertés, mardi après-midi, lors des consultations particulières entourant son projet de loi 52. Celui-ci prévoit le renouvellement pour cinq ans du recours à la disposition dérogatoire. dans la loi sur la laïcité de l’État.

Dans un mémoire déposé au comité, la Ligue affirme qu’en renouvelant l’exemption, le gouvernement « prolonge l’existence d’une loi raciste, sexiste et discriminatoire ayant de graves conséquences pour l’ensemble de la société québécoise ». Elle réclame le retrait complet du projet de loi 52.

«C’est choquant», a répondu le ministre Roberge mardi. « Ce sont des accusations qui sont graves, c’est inacceptable, c’est insultant. »

Le ministre, qui disposait de 16 minutes pour poser des questions, n’a utilisé que six minutes de son temps, sans laisser ses homologues répondre. Il a déploré une attaque contre « les personnes qui ont travaillé sur cette loi, [sur] les experts qui sont passés avant […]qui le défendent et qui reconnaissent sa valeur, qui sont capables de débattre, de critiquer, de s’opposer, mais sans lui attribuer de telles intentions.

« Ce n’est pas quelque chose que je pourrais laisser passer. Vous vous êtes exprimé dans votre déclaration préliminaire. Vous aurez la chance de le faire avec le [partis d’]opposition. Je n’ai pas de questions», a tonné M. Roberge, avant de céder la parole au député du Parti libéral du Québec, André A. Morin.

Refus de débattre

Contactée après sa comparution en commission mardi soir, la coordonnatrice et porte-parole de la LDL, Laurence Guénette, a déploré la réaction de M. Roberge. « D’une part, ces consultations sont l’occasion de débattre. Évidemment, M. Roberge a pris la décision de ne pas nous entendre développer davantage», a-t-elle souligné en entrevue avec Le devoir. « Cela nous a surpris. »

Le projet de loi 21, a-t-elle rappelé, avait été « décrié » par divers groupes au moment de son adoption pour « son caractère discriminatoire ». « En fait, même si elle se veut une loi qui impose les mêmes obligations à tous les Québécois quant au port de symboles religieux, elle crée de la discrimination, particulièrement envers les personnes racisées et particulièrement envers les femmes qui portent le hijab. ou d’autres types de foulards », a-t-elle plaidé.

Mmoi Guénette réitère que l’opinion de la Ligue n’a pas changé. “Même la citation qu’il a lue date d’il y a cinq ans”, a-t-elle déclaré.

En février, la Cour d’appel du Québec a confirmé la Loi sur la laïcité de l’État dans son intégralité, donnant raison au gouvernement Legault dans ses intentions d’imposer la suppression des signes religieux même dans les commissions scolaires anglophones. Appelé à se prononcer sur la disposition d’exonération, le tribunal de deuxième instance a affirmé que le Québec avait tous les droits pour l’utiliser.

« Le débat sur l’opportunité d’inclure une disposition dérogatoire dans une charte des droits et libertés a déjà eu lieu, sur la base des mêmes arguments, et il est clos depuis 1982 dans le cas de la Charte canadienne et depuis 1975 (alors 1982) dans le cas de la Charte québécoise. […] Il n’appartient pas aux tribunaux de colmater les failles éventuelles d’un choix constitutionnel (ou législatif) que certains jugent peu judicieux », peut-on lire dans l’arrêt.

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