Sur un territoire où TotalEnergies, RWE et Reden ont déjà entrepris d’importantes manœuvres pour des projets agrivoltaïques totalisant 258 ha, l’association « Quels Paysages pour La Piège » pointe le discours de RWE et ses incohérences.
172 hectares pour TotalEnergies, sur les communes de Saint-Sernin, Belpech, Pécharic-et-le-Py et Plaigne ; 58 hectares pour RWE, à Plaigne ; et enfin 28 hectares, avec Reden, cette fois à Lafage. Haut lieu de prospection pour les promoteurs agrivoltaïques, La Piège concentre une superficie pharaonique de projets. Le 3 avril, Mohamed Zouhir, chef de projet RWE, vantait le bien-fondé du dossier, soulignant un “consultation” copie et un « contexte agricole favorable ». Deux arguments parmi d’autres qui ne convainquent visiblement pas l’association « Quels paysages pour La Piège ? », qui a décidé de répondre.
« La politique du fait accompli »
La série de rencontres de RWE avec les élus, les contacts avec le Sdis et la DDTM ou encore la réunion publique du 18 janvier ne suffisent clairement pas à l’association : « Une consultation n’est pas la présentation de quelques panels couvrant quelques parties d’un dossier déjà bouclé, avec l’accompagnement de commerciaux dédiés. Contrairement à la procédure ZAER (zone d’accélération des énergies renouvelables, NDLR) qui concerne le photovoltaïque du domaine public, pour ce projet privé comme pour tous les autres, il n’y a pas de consultation préalable des populations concernées. Une fois le dossier constitué, il est transmis à la Préfecture pour examen ; la procédure s’étend sur plusieurs mois jusqu’à l’ouverture de l’enquête publique, seul moment où le dossier est accessible. RWE communique dans un sens et nous y voyons la politique du fait accompli et le droit du plus fort.»
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Un constat qui, insiste l’association, pourrait avoir des effets à long terme : « Les habitants les plus proches du site se retrouvent avec le naufrage d’un projet de vie et la perte de valeur de la maison. Cependant, la Charte de l’Environnement (intégré au préambule de la Constitution, NDLR) vise à protéger l’environnement et les paysages, ainsi qu’à préserver et reconquérir la biodiversité.souligne Quels paysages pour La Piège ?
Une forme de ZAC de 58 hectares
« Aucun site dégradé ou artificialisé ne couvre 58 hectares »rappelle l’association : « Si le site de Plaigne a été choisi, c’est parce que la superficie est suffisante pour justifier les investissements et générer des bénéfices. Quant à l’engagement de démanteler le site, il suppose une réalisation effective, à condition que l’entreprise perdure au bout de 40 ans et que les héritiers des propriétaires fonciers actuels puissent exercer leurs droits. Reste à expliquer l’étendue des dégâts à réparer : nivellement des sols, aménagements (base vie, locaux techniques), routes empierrées de 5 mètres de large pour la circulation du Sdis, clôtures périmétriques de 2 mètres, entre autres.
« Au-delà, nous mentionnons un post Source sur Mirepoix dont nous ne savons rien. Le parcours de 14 km se déroule en tranchées : le long de quelles routes, à travers quels champs, quels bois ? Mansès ? La Bélène ? Il s’agit de la création, ici comme ailleurs, d’une forme de ZAC (Zone d’aménagement concerté, NDLR) de 58 hectares.
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Et de remettre en question l’assurance de RWE de réaliser un projet en dehors de toute zone environnementale, paysagère et patrimoniale protégée : “Vraiment? Précisons qu’un nouveau projet se dessine à Tresmèzes, sur la même ligne de crête, près de Belpech et pour lequel aucune information ne filtre, comme d’habitude. De part et d’autre de la Vixiège, sur les 15 km entre Saint-Julien-de-Briola et Belpech, les projets cumulés représentent un minimum de 280 hectares pour 12 sites de production répartis sur 6 communes. Depuis Saint-Sernin, un axe semble se dessiner vers Salles-sur-l’Hers, siège d’autres initiatives. Pour mémoire et comparaison, la loi SRU interdisait « l’étalement urbain » des habitations. Alors oui, le Piège est encerclé.