La région Provence-Alpes-Côte d’Azur pointée du doigt pour sa position « ambivalente » face aux enjeux du changement climatique

La région Provence-Alpes-Côte d’Azur pointée du doigt pour sa position « ambivalente » face aux enjeux du changement climatique
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“Peut faire mieux”mais surtout “il faut faire mieux”. Dans un rapport de plus de 80 pages publié sur son site internet, la Cour régionale des comptes a rendu ses conclusions sur un « Enquête relative à l’aménagement du littoral et aux enjeux environnementaux en Méditerranée ».

Résultat : face au changement climatique et à ses conséquences sur le littoral de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Région n’est pas vraiment à la hauteur. La salle observe un « position ambivalente » de la communauté, entre impératifs écologiques et ambitions économiques, et mesures “encore trop timide”.

« Initiatives locales » trop bas selon le rapport

« Artificialisation continue et mal maîtrisée », « déclin des espaces naturels et de la biodiversité » Ou « exposition accrue des populations et des biens aux risques côtiers », La conclusion est claire. Face à ces « des risques et enjeux côtiers bien identifiés », la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), en charge de l’aménagement du territoire, est située en une position “ambivalent car il manque de lignes directrices claires »selon le rapport.

La collectivité, qui a pourtant mis en œuvre deux « plans climat », se retrouve tiraillée « entre des ambitions économiques et écologiques souvent concurrentes » même « antagonistes » : d’une part le désir de « définir une ‘écologie positive et pragmatique’ qui permet un développement raisonné du territoire » et d’autre part la volonté de promouvoir « le développement de l’économie maritime et touristique ».

En outre, « la multiplication des instances de gouvernance, des plans, des stratégies et des arrangements contractuels, sans priorisation des objectifs, rend l’action régionale difficile à lire, qui souffre d’un manque d’évaluation empêchant d’en mesurer les effets »ajoute le rapport.

« Les moyens alloués à l’anticipation et à la gestion des risques côtiers restent marginaux dans le budget de la collectivité, ils sont également limités par la faiblesse des initiatives locales », le document continue.

Les fronts côtiers très demandés en immobilier

Dans le plan d’aménagement du territoire, de développement durable et d’égalité territoriale (SRADDET) adopté en 2019, « la question de l’adaptation (au changement climatique) est essentiellement abordée à travers des dispositifs incitatifs basés sur la bonne volonté des communautés » mais sans “mesures prescriptives »surélève la pièce.

Sans surprise, dans un chapitre du rapport, les experts notent que «la métropole Nice Côte d’Azur présente des prix de l’immobilier parmi les plus élevés du pays, avec des écarts à la médiane supérieurs à quatre ou cinq, jusqu’à approcher dix ». « Loin d’être freiné par les risques liés à l’implantation en bord de mer au vu des conséquences du changement climatique, le marché immobilier poursuit la hausse des prix de l’immobilier sur le littoral régional.nous pouvons lire.

Et de constater que de nombreux logements sont suroccupés sur la bande littorale (11,8% des habitants concernés en 2018, contre 7,7% pour l’ensemble de la France métropolitaine). Dont les conséquences, avec des prix immobiliers en bord de mer de plus en plus chers, sont les «communes rétro-côtières » OMS « absorbent désormais en partie la croissance démographique et la pression résidentielle investit dans de nouveaux espaces plus éloignés ».

Ils observent que “le phénomène d’expulsion des populations résidentes de leur lieu de vie et leurs difficultés à se loger sur les fronts côtiers, encore plus marqués dans les zones à forte vocation touristique.” Ce que SRADDET appelle « fracture territoriale ». Donc, “la prédominance de l’approche économique des sujets côtiers » conduit à des mesures “encore trop timide” et solutions « de nature essentiellement palliative » où un vrai “changement de paradigme” serait nécessaire.

« Une menace directe pour la santé publique et le tourisme balnéaire »

Parallèlement à cette pression, le rapport indique que l’intensité des « épisodes méditerranéens » a déjà augmenté de 22 % en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, et la fréquence des événements dépassant un seuil de 200 millimètres de pluie par jour a doublé. La tempête Alex en 2020 et les inondations de 2019 dans le Var en témoignent. “Les effets attendus sur le littoral régional sont délétères et viendront accentuer les risques auxquels sont déjà exposés les personnes, les biens et les écosystèmes. Et de citer notamment la réduction des ressources en eau douce, la prolifération de bactéries, d’algues toxiques et de méduses rendant les eaux impropres à la baignade. « Une menace directe pour la santé publique et le tourisme balnéaire », explique le document.

« La Région s’efforce de trouver, sans jamais s’y opposer, un juste équilibre entre préservation de l’environnement et développement des activités économiques et des emplois »» défend le président de la région Paca, Renaud Muselier, dans sa réponse aux observations de la chambre.

« Développement de la production d’hydrogène et du photovoltaïque, investissements dans le projet ITER ou l’éolien off-shore… de nombreux projets structurants contribueront à concilier ce double objectif.», promet-il, tout en rappelant qu’en 2022 sa collectivité a consacré près de 15 millions d’euros à la prévention et à la gestion des risques naturels.

 
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