Dans le Morbihan, les trafiquants de drogue sont expulsés des HLM

Dans le Morbihan, les trafiquants de drogue sont expulsés des HLM
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« Il y a eu une expulsion en mai 2022 » se souvient Christophe, le gardien des immeubles de La Bourdonnaye, à Vannes (Morbihan). A l’époque, le quartier était une terre conquise par la transaction. « Nous étions en difficulté. » Ce départ d’un locataire participant à la circulation a marqué un tournant dans cette ville. « Le message envoyé était clair : on peut expulser les nounous », ceux qui stockent la drogue. Une décision qui doit beaucoup à une convention signée le 18 mars 2021 à la préfecture. Une première en Bretagne à l’époque.

En 2019, Christophe devient concierge des immeubles La Bourdonnaye, à Vannes (Morbihan). Il a été témoin de l’expulsion d’un locataire qui était infirmier auprès de trafiquants de drogue. | OUEST-FRANCE
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En 2019, Christophe devient concierge des immeubles La Bourdonnaye, à Vannes (Morbihan). Il a été témoin de l’expulsion d’un locataire qui était infirmier auprès de trafiquants de drogue. | OUEST-FRANCE

Le trafic dans la ligne de mire

Les forces de l’ordre, les procureurs de Vannes et de Lorient et les bailleurs sociaux, devenus Morbihan habitat, avaient ainsi acté leur collaboration face à la délinquance au sein du logement social. Dans leur ligne de mire ? Le trafic de drogue et ses conséquences. Trois ans plus tard, cinq procédures ont été achevées et trois sont toujours en cours.

“Cet accord a rationalisé les échanges pour obtenir des documents”, note Antoine Chesnais, chef du service de récupération à Morbihan habitat. Jugement du tribunal correctionnel, dépôt de plainte, procès-verbal… Les dossiers sont constitués plus rapidement par le bailleur social avant d’être transmis au juge contentieux et de protection. C’est à lui de décider s’il y a expulsion. “Quand la police découvre de la drogue dans un appartement, c’est pour nous un élément déterminant et incontestable devant le juge”, ajoute Gérard Liegard, directeur général adjoint du secteur Est.

Trois nounous expulsées

C’est le détournement de l’usage du logement qui justifie l’expulsion. « C’est le cas lorsque les médicaments sont emballés, stockés et vendus à domicile. » Avec des répercussions sur le quartier, en première ligne des conséquences. « Ce sont très souvent eux qui nous en parlent, mais nous ne les exposons jamais dans ces démarches. Il est difficile de les faire témoigner pour leur sécurité », explique Mireille Jagu, responsable du centre social.

Si le dossier est constitué plus rapidement qu’avant, l’heure de la justice ne change pas. ” Mais attendre une condamnation n’est pas obligatoire, assure Gérard Ligard. Le procès-verbal de perquisition fait foi. »

Si cela convainc le juge, l’occupant signataire du bail dispose de deux mois pour faire ses valises. « Il s’agit d’une procédure contre le signataire du bail et toutes les personnes présentes dans le logement. » Ainsi, parmi les expulsions déjà enregistrées, deux concernent des jeunes majeurs impliqués dans un trafic et les trois autres concernent des nounous. “ L’objectif n’est pas de multiplier ces procédures, précisent ces responsables. Mais le faire quand c’est nécessaire. »

Lire aussi : ENQUÊTE. « Un tsunami » de cocaïne : la guerre contre le trafic de drogue est-elle déjà perdue ?

 
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