“A Noël, j’ai laissé mon mari ici et je suis allée dans la forêt, j’ai failli me suicider”, confie cette aide-soignante.

“A Noël, j’ai laissé mon mari ici et je suis allée dans la forêt, j’ai failli me suicider”, confie cette aide-soignante.
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Marie-Marthe Dufaud nous avait déjà confié les extrêmes difficultés de son quotidien d’aide-soignante. Aujourd’hui, dans sa petite maison de Sainte-Feyre (Creuse) où sont accrochés les souvenirs de cette vie antérieure, elle alerte encore sur le sentiment d’abandon dont elle s’estime victime.

En début d’année, Marie-Marthe Dufaud, 73 ans, la passe au CHS de Saint-Vaury, en cure de rupture. “A Noël, j’ai quitté mon mari ici et je suis allée dans la forêt, j’ai failli me suicider, j’aurais dû partir ce jour-là”, se souvient difficilement cette septuagénaire qui a consacré les six dernières années à prendre soin de son mari, victime d’une blessure. accident vasculaire cérébral ischémique en 2017 et est depuis aphasique et hémiplégique. « J’ai crié et crié, j’ai appelé quelqu’un qui m’a dit : “Il faut trouver une solution”. »

Une descente aux enfers depuis l’accident vasculaire cérébral de son mari

Pendant deux mois et demi, elle a été hospitalisée à La Valette et son mari placé dans une maison de retraite. « Il va bien, il va bien, il est en sécurité », confie Marie-Marthe, qui tente de se remettre sur les rails là où son rôle d’aidante l’a jetée. Le placement de son mari aurait pu tout changer bien avant ce dernier appel à l’aide, mais « ce n’était pas facile, nous n’avions pas trouvé de place », explique-t-elle. @Julie HoHoa

En 2022, son mari a bénéficié d’une garde de jour en Ehpad tous les mardis et de l’assistance d’Elisad les mercredis et vendredis, deux heures par jour. Mais ce n’est pas assez. Marie-Marthe ne trouve aucun répit.

«Je ne pouvais plus exister. J’ai consacré toute ma vie quotidienne à mon mari au détriment de mes besoins les plus personnels. Son état m’a poussé complètement au fond de moi-même, je me suis effondré, j’étais épuisé, complètement.

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Jusqu’à avoir des idées suicidaires et être suivi par un psychiatre. Marie-Marthe estime que ces dernières années l’ont plongée dans « un état très grave », moralement, mentalement et physiquement. « Quand mon mari a été emmené à Ahun, j’ai cru avoir trouvé le mot « liberté » car c’était comme si j’avais été en prison pendant six ans. Je n’avais plus de vie”, souffle-t-elle. Mais un diagnostic médical la replonge aussitôt dans une profonde anxiété.

« J’ai développé un problème cardiaque avec tout ça, je vais me faire opérer du cœur. Trois pontages », confie-t-elle avec beaucoup d’appréhension. Pour elle, mais aussi pour son mari. « Qui va s’occuper de lui, venez le voir », s’inquiète-t-elle, sachant qu’elle sera en convalescence.

Solitude morale et administrative

Aujourd’hui, comme elle l’avait déjà fait dans nos colonnes en 2020 puis 2021, elle souhaite avant tout alerter sur la détresse que peuvent ressentir les soignants au quotidien. “Je n’ai pas été suffisamment accompagné dans la démarche, au niveau de l’aide dont j’aurais pu bénéficier”, tant humainement que financièrement. @Julie HoHoa

En octobre 2023, Marie-Marthe écrit une lettre à la présidente du Conseil départemental, Valérie Simonet, pour demander un recours gratuit face au refus de sa demande de versement de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) d’accueil temporaire de sa part. mari, deux semaines, en juillet 2023, qu’elle a dû payer intégralement. « J’ai fait une demande ultérieure auprès de la commission compétente mais j’ai été refusée au motif que le séjour était trop ancien…

», cite Marie-Marthe.

En Creuse, une aide-soignante raconte son quotidien avec un mari aphasique

Elle explique également n’avoir « jamais été informée de cette possibilité par les conseillers médico-sociaux » qu’elle avait rencontrés sur cette possibilité d’accompagnement, mais aussi d’accueil temporaire.

Marie-Marthe Dufaud y voit un « préjudice financier » mais aussi « une marque d’indifférence à ma situation personnelle et à celle des soignants en général qui n’osent pas exprimer leurs difficultés ». «Je ressens une immense solitude, un manque total de reconnaissance de mon métier d’aide-soignante», dit-elle, espérant que les personnes dans sa situation puissent retrouver l’écoute dont elle se sentait privée.


Le Conseil Départemental de la Creuse, dans deux courriers, a expliqué qu’il ne pouvait accéder à cette demande car les démarches entreprises étaient tardives, aucune rétroactivité n’était possible et, de plus, l’établissement dans lequel était hébergé son mari n’était pas agréé pour bénéficier de l’aide sociale. APA.

 
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