Menaces de mort, insultes, coups de feu… À Esclanèdes, en Lozère, un homme fait subir un calvaire à ses voisins

Menaces de mort, insultes, coups de feu… À Esclanèdes, en Lozère, un homme fait subir un calvaire à ses voisins
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Le sexagénaire a été jugé ce jeudi 4 avril 2024 par le tribunal correctionnel de Mende (Lozère).

Lorsqu’il se présente à la barre du tribunal correctionnel de Mende, ce jeudi 4 avril 2024, il est seul. Le prévenu, un homme de 60 ans, n’a pas souhaité recourir à un avocat. Et ne s’est pas préparé à son jugement. Il lui est cependant reproché de nombreux faits, dans deux affaires différentes : menaces de mort répétées, violences avec usage ou menace d’arme, détention d’armes sans déclaration, rébellion, outrage et menaces de mort contre personne dépositaire de l’autorité publique, injure publique. à un mineur en raison de son orientation sexuelle et d’une insulte publique en raison de son sexe.

Le natif de Montpellier a emménagé dans une maison à Esclanèdes en 2014. Rapidement, des désaccords éclatent entre lui et ses voisins. Et la situation n’a fait qu’empirer au fil des années. Selon lui, “[sa] le voisin a commencé à [le] mépriser”. Une haine est alors née en lui, une obsession de la vengeance. À plusieurs reprises, l’homme a proféré des insultes envers cette dame. Et tout a basculé lorsque le 17 août 2023, le sexagénaire s’est emparé de son fusil et a tiré deux fois en l’air, depuis son jardin, alors que ses voisins passaient du temps avec d’autres Esclanédiens sur leurs terres. Paniqués, ils se sont réfugiés dans la maison et ont contacté la police.

Deux coups

Ces derniers ont déployé un important dispositif – le lotissement a été bouclé et le peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) est intervenu – pour interpeller l’auteur des coups de feu le lendemain à 6 heures du matin. Après quelques heures de garde à vue (GAV), le sexagénaire a finalement été libéré peu après midi.

Déterminé, l’homme s’est alors rendu chez ses voisins pour insulter celui qu’il considérait comme entièrement responsable. “Je vais t’éclater, je vais te tuer”“, a-t-il insisté avant que les gendarmes n’interviennent à nouveau pour le remettre au GAV, vers 19h30. Le sexagénaire était hors de contrôle. Il a continué à menacer son voisin pendant que celui-ci était maîtrisé par la police. Et son attitude s’est dégradée auprès des gendarmes qui l’ont placé en cellule. Insultes à connotation raciste, menaces de mort… “Je voulais fumer une deuxième cigarette mais ils n’ont pas accepté alors j’ai vu rouge”justifie le prévenu à la barre, qui reconnaît avoir outrepassé les limites.

Hospitalisé de contrainte à sa sortie du GAV, il en est libéré le 21 août, soit trois jours plus tard, et rentre chez lui. Il faudra attendre le 13 décembre pour que l’homme soit placé sous contrôle judiciaire. Le même jour, il a eu une altercation avec le fils de ses voisins, alors âgé de 12 ans. Sous prétexte que le jeune homme lui avait dit du mal, il l’a insulté avec véhémence et l’a menacé de “le sodomiser”. La famille a alors décidé de porter plainte une seconde fois.

Parmi les faits qui lui sont reprochés, le prévenu reconnaît ses fautes uniquement pour son comportement envers les policiers. Il revendique le reste de ses actes et estime que “les problèmes avec [ses] voisins, c’est un jeu équitable.. Concernant les coups de feu, il n’y avait rien de dangereux selon lui.

Un homme « dangereux »

Tout au long de l’audience, son attitude dérange et irrite les magistrats et le procureur qui n’hésitent d’ailleurs pas à le recadrer avec fermeté à plusieurs reprises. Le prévenu se considère « atypique, asocial, déterminé et obsessionnel ». Ce sont justement ces traits de sa personnalité – auxquels s’ajoutent un trouble narcissique, un manque d’empathie et une addiction à l’alcool – qui inquiètent toute la cour. Avec cette question : jusqu’où ira-t-il ?

Me Céline Bessière, avocate des parties civiles, plaide depuis des années l’insécurité de cette famille. « Cette audience nous prouve une fois de plus qu’ils sont en danger. Il peut agir à tout moment. La famille vit dans la peur, elle ne sort plus de chez elle. Même étendre le linge dans le jardin est devenu une épreuve.

Ferme d’un an avec mandat de dépôt

Magali Espaze, la procureure adjointe, poursuit : « Je partage pleinement la dangerosité des accusés avec les parties civiles. Il ne voit pas où est le problème et n’a pas conscience de la gravité des faits. Tout le monde a peur de lui, les gens n’osent pas porter plainte par peur des représailles.» Ses réquisitions sont à la hauteur de ses craintes : deux ans d’emprisonnement dont six mois avec sursis probatoire d’une durée de deux ans, assorti d’un mandat de dépôt et d’une peine ferme et non aménageable. Et ce, malgré un casier judiciaire vierge jusqu’à présent.

Le prévenu parle alors en dernier, essayant toujours de minimiser la situation. “Je ne suis pas dangereux… Si mes voisins vivent dans la peur, je les plains.”

Après s’être retirés plus d’une heure et demie pour délibérer, les trois magistrats du tribunal ont déclaré le sexagénaire coupable de tous les faits qui lui sont reprochés, à l’exception des injures publiques (deuxième affaire). Ils l’ont condamné à une peine de 14 mois d’emprisonnement, dont deux avec sursis avec mise à l’épreuve pour une durée de deux ans, avec mandat de dépôt. Il lui est également interdit d’entrer en contact avec les victimes, de séjourner à Esclanèdes et de détenir une arme. Il devra soigner son addiction à l’alcool et verser 1 500 € de dommages et intérêts à la famille.

A l’issue de l’audience, il est parti menotté, escorté par les forces de l’ordre, vers une maison d’arrêt pour purger sa peine.

 
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