« Un nouveau modèle de médecine locale »

« Un nouveau modèle de médecine locale »
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“Pouvez-vous voir mon petit-fils?” Je pense qu’il a une allergie… » Cette jeune mamie a entendu parler du bus médical et pensait y faire examiner le petit garçon. Pas aujourd’hui. Le camion, repeint à neuf, est en phase de test. Seuls quatre à cinq rendez-vous ont été pris, avec l’infirmière de Puymirol et un médecin du même village, ce dernier par téléconsultation. Elle va donc tenter sa chance ailleurs…

, pas question de laisser les patients devant un écran ; c’est l’un des fondements d’Hocoia, concepteur de ce bus. « Les patients, même en téléconsultation, auront toujours un professionnel de santé à leurs côtés », explique le docteur Benoît Bourre, président et co-fondateur d’Hocoia, une entreprise spécialisée dans la e-santé. Ce prestataire a été choisi par la Communauté Professionnelle Territoriale de Santé (CPTS) de l’Agenais, porteuse du projet. Pour l’occasion, la CPTS s’est associée à d’autres collectivités (Val de Garonne, Communauté de l’Albret) afin d’avoir une dimension départementale, comme demandé dans l’appel à projets de l’ARS.

85 créneaux par semaine

Ce mercredi matin 3 avril, la jeune infirmière qui accueille connaît les patients. Là encore, la connaissance du territoire est un aspect qui a séduit la CPTS. Dans presque 10 m2 camion, c’est elle qui assiéra le patient, tiendra le stéthoscope ou tout autre instrument nécessaire à une consultation. « Elle est les yeux et les oreilles du médecin », note Benoît Bourre. Pour Thierry Valette, maire de Saint-Martin-de-Beauville, 175 habitants, “ça permet au moins d’avoir un contact avec un médecin”. En effet, le village ne dispose pas de médecin praticien. « Il n’y en a jamais eu… » Il a fallu aller jusqu’à Sauvetat-de-Savers, « qui a perdu son médecin à l’automne ». Et aujourd’hui à Puymirol, où se trouve le médecin qui assure actuellement les téléconsultations.


Docteur Benoît Bourre, président de la société de e-santé Hocoia.

Loïc Déquier/SO

« Après les phases de tests, vers septembre, nous envisageons 85 créneaux de consultation et de téléconsultation avancée sur cinq jours par semaine », explique Alexia Labonne, coordonnatrice du CPTS. Elle observe également, avec la MSA, la CAF et la CPAM, le déroulement de cette épreuve cruciale. En effet, le réseau doit être suffisant et les professionnels de santé doivent être disponibles. C’est l’un des concepts d’Hocoia, « seuls les professionnels de santé de proximité interviennent ». «Nous avons des ententes avec des médecins retraités et des remplaçants», annonce Alexia Labonne.

Il y aura une plateforme de réservation, via le personnel de santé. Les municipalités pourront également intervenir auprès de leurs citoyens qui ont besoin d’aide. « Avec cette conception d’aller vers, nous sommes en train d’inventer une nouvelle forme de médecine de proximité », estime Benoît Bourre, lui-même médecin généraliste.


Le bus médical devrait circuler dans le département à partir de septembre.

Loïc Déquier/SO

Reste à concocter un planning pour le medicobus, « un bijou de technologie, qui dispose même d’un échographe ». Une deuxième phase de tests aura lieu en juin, axée cette fois sur la prévention contre le cancer de l’utérus. Hocoia se positionne également pour proposer une ouverture sur les spécialités.

 
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