Contribution d’Aurélien Pradié au Dictionnaire Pompidou – .

En mémoire duanniversaire de la mort de Georges Pompidou, Aurélien Pradié, député du Lot nous l’a fait un texte qu’il a dédié à l’ancien Président de la République et à Cajarc où il avait ses attaches. Ce texte révélé ci-dessous est publié dans le Dictionnaire Pompidou (Editions Robert Laffont).

CAJARC, d’Aurélien Pradié (extrait)

« Personne ne sait vraiment quel pays ou quel homme épouse l’autre. Est-ce le pays du Lot qui épousa Georges Pompidou ? Ou est-ce le Pompidou qui a trouvé dans ces espaces ruraux et authentiques ce qui leur ressemblait ?

C’est le village de Cajarc qui fut celui des fondations. Le village les accueille et les adopte très vite. Cajarc ressemble aux Pompidou, mari et femme, et le couple ressemble à cette campagne lotoise.

Claude Pompidou a dit du causse de Cajarc, où ils ont acquis une petite ferme modeste et robuste, qu’elle a trouvé « la lumière de la Grèce ».

Quelle est la lumière de la Grèce ? C’est une lumière vive et franche qui ne ment pas. Sur les hauteurs de la commune de Cajarc, la lumière est toujours la même aujourd’hui. En fait, on suppose que depuis le premier jour de la Création, la lumière n’a pas changé. Authentique et pure, au cœur de l’été, elle rayonne des sols arides où la pierre émerge en grandes dalles taillées dans la chair. Les jours d’hiver, c’est cette même lumière qui vient caresser, puis parfois percer la brume qui s’est emparée de la vallée où serpente paisiblement la rivière Lot, que surplombe la ferme Pompidou.

En bas, la vie humaine, les commerces, la messe du dimanche, le café de la place principale, les berges de la rivière où débute le ski nautique. C’est la France rurale, fière de ses valeurs, qui commence à goûter à la modernité de son époque. C’est la France de Pompidou : heureuse, vivante, enracinée et conquérante. A l’étage, c’est calme. Presque un isolement, de par la simplicité du lieu. L’habitué marche au bras de Claude qui supplie son amour de toujours de ne pas trop s’approcher du bord de la falaise, craignant que Georges ne glisse. Cet homme qui préside la nation française est protégé par son épouse des accidents du quotidien. Dans leur propriété de Cajarc, les Pompidou étaient des Français simples et ordinaires. Ils lisaient, ils commentaient la nature, s’occupaient des quelques chevaux et moutons qu’ils avaient en pension. Ils reviennent des bois pour raviver le cantou, la cigarette toujours au coin des lèvres de Georges, l’élégance pour Claude. Parfois, ils ne voient personne pendant des jours.

Ici, les Lotois savent que les Pompidou sont de passage ou y séjournent. Ils les saluent, mais ne les dérangent jamais. Ils sont en fer

que ce couple aime la même terre qu’eux. Cette fermeté est discrète, comme le sont les Pompidou. La discrétion lotoise correspond à celle du couple présidentiel.

Il y a une humble fierté et des valeurs discrètes sur cette terre. »

« Le Dictionnaire Pompidou », édité par Robert Laffont. Dictionnaire regroupant 140 entrées, provenant de plus de 110 auteurs, historiens, hommes politiques et journalistes…

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