« Il y a potentiellement un danger à décoller de l’aéroport de Dole Tavaux » dénonce une association jurassienne de protection de l’environnement

« Il y a potentiellement un danger à décoller de l’aéroport de Dole Tavaux » dénonce une association jurassienne de protection de l’environnement
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La piste de décollage de l’aéroport de Dole-Tavaux dans le Jura n’est pas conforme aux normes de sécurité aéroportuaire selon l’association Serre Vivante. Ce dernier demande au Tribunal administratif de suspendre les vols commerciaux jusqu’à ce que les travaux soient terminés.

C’est un dossier explosif que l’association Serre Vivante, basée dans le Jura, a déposé en mars auprès du tribunal administratif de Besançon : elle lui demande d’annuler le certificat de sécurité aéroportuaire de l’aéroport de Dole Tavaux, et de suspendre les vols commerciaux jusqu’à travaux de réparation à l’atterrissage. le décapage est effectué.

« Notre association porte plainte pour faire savoir qu’il y a potentiellement un danger à décoller de l’aéroport de Dole Tavaux » affirme Pascal Blain, président de l’association. “Tous les techniciens experts affirment qu’il y a danger et mise en danger” dit le militant.

Pour comprendre le dossier, il faut revenir sur la genèse de l’aéroport, et son rachat à l’Etat par le département du Jura en 2008 : “Les premières analyses montrent que la piste est défectueuse, il y a des infiltrations d’eau et des nids-de-poule” dit Pascal Blain, “Mais c’est un peu plus grave sur une piste d’aéroport que sur la route.”

En effet, comme le rapporte l’association dans sa demande, en 2015, le président du département de l’époque, le socialiste Christophe Perny, expliquait dans une réponse à la Cour des comptes pour justifier la gestion financière de l’aéroport que « Compte tenu de son état, les travaux se sont révélés indispensables en raison de la mise en danger de la vie des pilotes d’avions légers. »

Des travaux ont donc été réalisés : “on va mettre des couches de bitume pour essayer d’imperméabiliser la piste” explique Pascal Blain. Mais“En 2018, une dizaine d’années après la grande rénovation de la voie qui a eu lieu, nous avons constaté une dégradation”.

L’association Serre Vivante s’appuie sur le rapport du cabinet “Iris”, commandé par le Conseil Départemental du Jura, réalisé en 2020 et publié en juin 2021, discuté lors de la séance plénière du Conseil Départemental en décembre 2021. Ce rapport mentionne « l’apparition de divers dommages à la chaussée au cours de l’hiver 2018-2019 »et estime la quantité de travail de conformité.

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Le rapport du cabinet « Iris », publié en juin 2021, présente une carte d’un diagnostic visuel détaillé de la piste réalisé en 2019.

© Reportage Capture Cabinet Iris, juin 2021

On découvre que la piste d’atterrissage et de décollage de l’aérodrome a été inspectée en juin 2019, et qu’on a estimé que 1 118 des 2 240 mètres de la piste étaient alors en “mauvais” état et 420 mètres en état “très bon.” Quant à “taxiway”, chemin d’accès à la piste, son état est jugé “très mauvais”. « En gros, il faut refaire toute la piste » estime Pascal Blain, qui n’hésite pas à le qualifier de “hors service”.

Par ailleurs, le rapport explique que la piste et la voie de circulation ne répondent pas aux normes européennes concernant l’inclinaison du sol : cette dernière doit être un peu, pour permettre une bonne évacuation de l’eau, mais pas trop pour ne pas être glissante. . La voie ne serait pas suffisamment inclinée et la voie de circulation serait trop raide.

Selon l’association, aucun travail de rénovation n’a été entrepris depuis.

Cependant, après plusieurs demandes auprès de la Direction de la sûreté de l’aviation civile (DSAC), et des recours administratifs, l’association Serre Vivante a découvert qu’un certificat de sûreté aéroportuaire avait été délivré en décembre 2019 à l’aéroport. Pour Pascal Blain, cela ne fait aucun doute : « ce certificat est faux ». “Nous demandons aux tribunaux de dire qu’il y a eu ignorance et mauvaise interprétation des données.”

Selon sa demande, l’association cherchait à obtenir un éventuel rapport d’inspection sur lequel la DSAC se serait appuyée, mais elle n’en a jamais reçu.

“Le danger n’est pas forcément imminent, il n’est pas forcément permanent” concède le militant. “Ce n’est pas très grave quand il fait beau, mais ça peut l’être beaucoup plus grave en cas de pluie ou de mauvais temps”. “Nous sommes inquiets de constater qu’il n’y a pas de restrictions de vol” ajoute le président de l’association, “Nous aurions dû organiser des atterrissages à Lyon ou à Bâle en cas de mauvais temps.”

Le militant écologiste ne cache pas ses motivations : « Soit on refait la piste, soit on arrête tout. Pour nous, cela mériterait au moins qu’on y réfléchisse. « Nous avons une belle opportunité de réfléchir à notre mobilité ». Le président de Serre Vivante estime que la région Bourgogne-Franche-Comté, située entre les aéroports de Bâle-Mulhouse et de Lyon, n’a pas besoin de sa propre structure commerciale.

Contacté par France 3 Franche-Comté, le Conseil départemental du Jura a annoncé que son planning ne lui permet pas de répondre à nos questions avant plusieurs jours. Sollicitée, la direction de l’aéroport n’a pas souhaité commenter le recours déposé par l’association.

L’aéroport de Dole-Jura dessert régulièrement quatre destinations, avec sept navettes hebdomadaires. En 2023, 125 000 passagers y sont passés.

 
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