les candidats s’accordent sur une augmentation des impôts

C’est à tout le moins le scénario fiscal évoqué par le Plan financier décennal 2024-2033 présenté au conseil municipal l’automne dernier. Les élus municipaux ont eu cette semaine une première discussion à huis clos sur les orientations budgétaires à donner au ministère des Finances en vue de la préparation du budget 2025. Aucune décision n’a encore été prise. Le seul qui comptera sera novembre prochain lors de l’étude du budget. Gatineau aura alors un nouveau maire.

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Le quartier du Plateau à Gatineau. (Simon Séguin-Bertrand/Archives Le Droit)

Très peu d’informations sont ressorties de ce huis clos hormis un constat partagé par l’édile et candidate à la mairie, Olive Kamanyana, souhaitant que les dépenses de la Ville augmentent fortement en 2025. « Les chiffres que nous avons vus le démontrent clairement, dit-elle. dit. La réalité est encore plus dure qu’on l’imagine et les revenus n’augmentent évidemment pas au même rythme.»

La droite voulait savoir comment les candidats à la mairie allaient se positionner face à un enjeu qu’ils ne pourront pas contourner s’ils sont élus à la fin de l’élection partielle de juin. Même s’ils n’ont pas en main toutes les informations financières et les paramètres fiscaux de la Ville, ils ont tous accepté de jouer le jeu. Seul Yves Ducharme, qui y réfléchit toujours, n’a pas donné suite à notre demande. demande. Voici leurs réponses.

Stéphane Bisson

L’ancien président de la Chambre de commerce de Gatineau (CCG) s’est toujours montré très volubile lors des études budgétaires à Gatineau. Il a souvent critiqué les augmentations décrétées par le conseil, notamment en raison des pressions qu’elles ont exercées sur les gens d’affaires. Sans préconiser un gel des impôts, M. Bisson a souvent milité pour des augmentations inférieures à celles votées par le conseil. Désormais candidat à la mairie, il se dit à l’aise avec le plan à long terme élaboré par l’équipe des finances de la ville. Sans se concentrer sur une augmentation de 3,8%, comme le prévoit le plan à long terme, il reconnaît que l’augmentation des dépenses exerce une forte pression sur les finances publiques.

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Stéphane Bisson candidat à la mairie de Gatineau (Patrick Woodbury/Archives Le Droit)

“Cependant, je crois que nous pouvons faire mieux si nous faisons un effort”, a-t-il déclaré. Si l’on accélère la construction, cela donne de nouveaux revenus à la Ville et permet de mieux répartir le fardeau entre les contribuables. Pour ce faire, nous devons pouvoir délivrer plus rapidement les permis de construire. Il faut également poursuivre le travail avec l’Union des municipalités du Québec (UMQ) pour que le gouvernement provincial paie 100 % de ses [compensations tenant lieu de taxes]. Là-bas, ce sont les citoyens et les gens d’affaires qui subventionnent le gouvernement du Québec. Il y a peut-être aussi certaines priorités à revoir. Avons-nous vraiment besoin d’un nouveau commissariat de police ? Existe-t-il des moyens d’économiser de l’argent dans ce domaine ? »

Olive Kamanyana

Le conseiller municipal du Carrefour-de-l’Hôpital est le seul à être candidat à la mairie et à avoir eu accès aux informations financières partagées par le service des finances de la Ville. Elle dit considérer le Plan financier à long terme dont résulte la projection des hausses d’impôts sur dix ans comme un document clé sur lequel les élus doivent se baser pour prendre des décisions.

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Olive Kamanyana, conseillère municipale (Simon Séguin-Bertrand/Archives Le Droit)

Consciente de l’augmentation des dépenses auxquelles la Ville devra faire face en 2025, Mme Kamanyana est d’avis qu’une telle augmentation des taxes est plausible. « Si cela ne tenait qu’à moi, nous ne nous écarterions pas du plan en 2025 », affirme-t-elle. En tout cas, je commencerais la discussion par les chiffres [3,8 % en 2025] du plan à long terme. Ce n’est pas moi qui décréterai seul un tarif, mais ce serait la base de la discussion avec mes collègues du conseil.

Daniel Feeny

L’ancienne directrice des communications du maire démissionnaire, France Bélisle, affirme avoir déjà commencé à faire du porte-à-porte. La hausse du coût de la vie est toujours un enjeu bien réel à Gatineau et les gens, dit-il, craignent déjà une augmentation importante de leur facture de taxes municipales. Il souligne cependant que les dépenses de la Ville augmentent et que ces mêmes citoyens ont des attentes importantes en matière d’infrastructures et de prestation de services. Gatineau devra également renégocier les contrats de travail avec ses policiers et pompiers. La facture s’annonce salée.

>>>Daniel Feeny, directeur des communications au cabinet de l'ancien maire de Gatineau, France Bélisle.>>>

Daniel Feeny, directeur des communications au cabinet de l’ancien maire de Gatineau, France Bélisle. (Tiré de Facebook)

« Il faudra être responsable et trouver un équilibre », a-t-il déclaré, faisant écho à l’approche mise en avant par l’ancienne maire dans son discours public. «C’est difficile à dire maintenant, sans avoir toutes les informations, mais une augmentation de 3,8 % me semble élevée», affirme M. Feeny. En fait, il s’agirait probablement de la plus forte augmentation d’impôts depuis de très nombreuses années. Nous n’avons pas beaucoup de marge de manœuvre. Le plan décennal n’a pas été créé sur un coin de table, mais si je suis élu, je travaillerai pour retrouver l’efficacité. Une vingtaine de chantiers sont en cours dans l’administration pour trouver des gains d’efficacité. Nous pouvons réaliser des économies en devenant plus efficaces dans notre prestation de services.

Maude Marquis Bissonnette

L’ancien chef d’Action Gatineau s’est présenté à la campagne électorale de 2021 avec un cadre financier qui prévoyait une augmentation de 2,9 % en 2025, soit une augmentation moindre que ce qui est mentionné dans le Plan financier décennal de la Ville présenté en 2023. Ne pas avoir Toutes les données financières de la Ville en main, Mme Marquis-Bissonnette souhaite demeurer prudente pour le moment, mais confirme qu’elle prendra un engagement financier clair durant la campagne.

Le plan à long terme de la Ville prévoit une augmentation de 3,8 % en 2025, mais il propose également de viser une augmentation annuelle moyenne de 3,18 % sur une période de dix ans, note-t-elle. Il y a peut-être une autre base de discussion dans ces données, suggère Mme Marquis-Bissonnette.

>>>La responsable d'Action Gatineau Maude Marquis-Bissonnette>>>

La responsable d’Action Gatineau Maude Marquis-Bissonnette (Simon Séguin-Bertrand/Archives Le Droit)

« Il faut aussi rappeler que le gouvernement du Québec a donné de nouveaux pouvoirs aux villes pour diversifier leurs revenus », a-t-elle déclaré. Si je deviens maire, j’aimerais certainement voir où en sont les fonctionnaires dans leurs analyses des mesures écofiscales avant de vouloir décréter une hausse d’impôts de 3,8 %. Une chose est sûre, c’est que nous ne nous inscrireons pas dans une logique de coupures et de réductions de services. Notre objectif est d’améliorer la qualité de vie des gens. Cependant, nous rechercherons de nouveaux revenus pour continuer à le faire.

Mathieu Saint-Jean

L’ancien candidat du Parti populaire du Canada de Maxime Bernier dans Gatineau dit ne pas encore s’être penché sur les enjeux financiers de la ville. Il envisageait de le faire dans les prochains jours, lorsqu’il fut interpellé par La droite, Vendredi. Il précise toutefois qu’avant de décréter une hausse d’impôts, il chercherait d’abord à trouver des sources d’économies dans l’administration qui pourraient l’amener à supprimer certains services ou à couper « le gras ». Il n’a cependant aucun exemple à proposer pour le moment.

Il croit également qu’une accélération de la construction de logements dans la région de Gatineau serait susceptible d’apporter de nouveaux revenus, tout en permettant de lutter contre la crise du logement. Il proposerait également de générer de nouveaux revenus ou d’économiser de l’argent en s’inspirant de la ville de Portland, aux États-Unis, qui utilise la pression de l’eau du réseau d’aqueducs de la ville pour produire de l’eau. l’électricité grâce à de petites turbines. « L’équipement s’est amorti en huit ans et la ville entière est désormais éclairée grâce à lui », dit-il.

Jacques Bélanger

L’homme d’affaires se dit pour sa part « à l’aise » avec un scénario d’augmentation des impôts de 3,8% en 2025. Il affirme que les projets touristiques et de développement économique à financement privé dans lesquels il investit auparavant dans sa campagne ne pourront pas apporter de nouveaux revenus à la Ville avant un an après son entrée en mairie. «En attendant, vous avez besoin de stabilité financière et de revenus suffisants pour faire face à vos dépenses», dit-il. Je crois que pour le moment, nous n’avons pas d’autre choix que de suivre le plan proposé par la Ville.

 
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