Justin Trudeau refuse de reporter l’augmentation annuelle de la tarification du carbone

La plupart des premiers ministres provinciaux préfèrent se plaindre et « tirer un avantage politique » du programme fédéral de tarification du carbone plutôt que de présenter une alternative viable pour réduire les émissions, a déclaré Justin Trudeau lundi, alors que son gouvernement a ignoré les appels à l’abandon de la plus récente augmentation annuelle.

Justin Trudeau a fait ces commentaires lundi, après que le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Andrew Fureya écrit une lettre l’exhortant à convoquer « de toute urgence » une réunion fédérale-provinciale, un effort de dernière minute des provinces pour empêcher l’augmentation annuelle entrée en vigueur lundi.

Andrew Fureylibéral, est l’un des sept premiers ministres provinciaux — les autres sont conservateurs — qui ont demandé à Justin Trudeau de renoncer à l’augmentation annuelle de 15 $ la tonne du taux de tarification du carbone, entrée en vigueur lundi 1er avril.

Le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Andrew Furey, réclame une réunion « d’urgence » entre Ottawa et les provinces.

Photo : Radio-Canada / Patrick Butler

Plusieurs premiers ministres conservateurs se sont longtemps opposés à ce prix du carbone, mais ils estiment désormais que la hausse du coût de la vie qui frappe les Canadiens devrait encourager Ottawa à au moins renoncer à cette augmentation annuelle du taux.

Mais Trudeau affirme que l’augmentation se traduira également par des rabais plus importants, que les familles devraient recevoir à partir du 15 avril, pour aider à compenser le coût plus élevé du carburant. Il affirme également que les premiers ministres des provinces n’ont pas proposé de solution alternative à cette mesure.

Tous ces premiers ministres qui s’affairent à se plaindre du prix de la pollution, mais qui ne proposent pas d’autres solutions concrètes qui seraient meilleures pour leurs communautés, ne font que faire de la politique.a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse lundi à Toronto.

Dans sa lettre à Justin Trudeau, partagée sur les réseaux sociaux, Andrew Furey défend les mesures prises jusqu’à présent par sa province pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

La menace du changement climatique est pressante, admet-il. Il existe un large consensus sur le fait que la décarbonisation est impérative ; il n’y a plus de contre-argument sérieux. La seule question est de savoir comment, à l’heure actuelle, cela peut être réalisé au mieux.

Andrew Furey soutient que le gouvernement fédéral devra faire un un investissement stratégique plus important s’il espère avoir un impact significatif sur les émissions de carbone du Canada.

Moe demande une relève de la garde à Ottawa

Quelques jours avant l’augmentation annuelle de lundi, les quatre premiers ministres des provinces de l’Atlantique ainsi que ceux de la Saskatchewan, de l’Alberta et de l’Ontario ont demandé à Justin Trudeau de réévaluer l’augmentation annuelle de 15 $ du taux fédéral de tarification du carbone, qui est passé lundi à 80 $ la tonne d’émissions.

Le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moéqui a témoigné la semaine dernière devant un comité parlementaire au sujet de son opposition à l’augmentation, a écrit lundi sur le réseau social X que la seule façon d’empêcher de futures augmentations est de changer de gouvernement à Ottawa.

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Le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, le 20 mars 2024

Photo : La Presse Canadienne / Heywood Yu

Le chef conservateur fédéral Pierre Poilievre a mis Justin Trudeau au défi de faire de cette tarification la question des urnes lors des prochaines élections fédérales, qui doivent avoir lieu au plus tard le 20 octobre 2025.

Pierre Poilievre a également passé le mois dernier à organiser des rassemblements partout au pays autour du slogan Supprimer la taxe (Abolir l’impôt) — un slogan qui devient en français Réduire les impôts.

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Pierre Poilievre lors d’un rassemblement à Ottawa le 24 mars

Photo : La Presse Canadienne / Spencer Colby

La tarification fédérale ne s’applique pas au Québec, qui dispose d’un système de plafonnement et d’échange pour les droits d’émission (échange de carbone) considéré par Ottawa comme équivalent. Elle ne s’applique pas non plus en Colombie-Britannique ni dans les Territoires du Nord-Ouest, qui ont leur propre tarification, très similaire à la mesure d’Ottawa.

Manifestation à Ottawa

Lundi vers midi, des dizaines de personnes se sont rassemblées sur la Colline du Parlement, certaines brandissant des pancartes indiquant Supprimer la taxe ou des insultes envers le premier ministre, tandis que d’autres se drapaient dans la feuille d’érable.

La manifestation des opposants à la taxe sur le carbone a également mené au blocage temporaire de la route transcanadienne reliant la Nouvelle-Écosse au Nouveau-Brunswick.

>>Manifestants le long de l’autoroute.>>

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Une cinquantaine de véhicules ont bloqué la sortie 1A de l’autoroute 2 lundi après-midi.

Photo : Radio-Canada / Louis-Philippe Trozzo

Justin Trudeau et d’autres partisans de la tarification du carbone affirment que les opposants négligent le fait que les familles canadiennes reçoivent des chèques de remise trimestriels, plus généreux pour les ménages à faible revenu, pour aider à compenser la hausse initiale.

Ils soulignent également les coûts très réels du changement climatique pour les Canadiens en raison de catastrophes telles que les incendies de forêt ou les inondations.

La semaine dernière, quelque 200 économistes et universitaires de tout le pays ont publié une lettre ouverte défendant la tarification du carbone comme le moyen le moins coûteux de réduire les émissions, par opposition à l’imposition de réglementations plus strictes.

>>Un pistolet à essence dans un réservoir d'automobile.>>

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La hausse des prix du gaz due à la tarification du carbone a incité les citoyens à manifester lundi. (Photo d’archives)

Photo : Kevin Yarr/CBC

Le Parti libéral du Canada a fait circuler lundi une pétition sur les réseaux sociaux accusant Pierre Poilievre de vouloir SUPPRIMER ces chèques, qui varient de 760 $ à près de 1 800 $ par an, selon l’endroit où vous habitez.

Justin Trudeau a accusé la semaine dernière les premiers ministres conservateurs d’avoir menti sur l’impact de cette politique sur l’inflation et a mis ses détracteurs provinciaux au défi de proposer d’autres propositions pour réduire les émissions.

Depuis des mois, lui et ses ministres peinent à trouver des appuis pour cette politique mise en place en 2019, alors que les Canadiens se retrouvent à payer des prix plus élevés pour la nourriture et le logement et que Pierre Poilievre mène une campagne musclée contre le Taxe sur le carbone.

Afin de renforcer le soutien populaire à cette mesure, le gouvernement fédéral a rebaptisé en février le Paiement incitatif à l’action climatique appeler Remise sur le carbone au Canada.

 
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