Stéphane Séjourné se penche sur le lien culturel et humain avec la Chine face aux divergences diplomatiques

Stéphane Séjourné se penche sur le lien culturel et humain avec la Chine face aux divergences diplomatiques
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Le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, accueilli par le Premier ministre chinois, Li Qiang, au Grand Palais du Peuple, à Pékin, le 1er avril 2024. PEDRO PARDO / AP

Devant les toits jaunes et les murs rouges du Pavillon de la Gloire littéraire, le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a coupé le ruban lundi 1euh avril, inaugurant la grande exposition « La Cité interdite et le château de Versailles », après un court concert donné dans la capitale chinoise par l’Opéra Royal du château. Cet événement est l’un des plus visibles d’une programmation culturelle dense à l’occasion du soixantième anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la France et la République populaire de Chine.

Les visiteurs chinois découvriront la curiosité mutuelle qui animait les cours de Louis XIV et de l’empereur Kangxi. Les instruments astronomiques et les montres raffinées envoyées en Chine comme cadeaux diplomatiques suscitent un vif intérêt, tandis que le souverain français et son entourage développent une nouvelle passion pour ces porcelaines dont la composition reste mystérieuse et font la découverte de ces éventails et de ces papiers peints si soigneusement conçus. L’art français va vite tomber amoureux de l’Empire du Milieu, à l’image de certaines élites intellectuelles, dont Voltaire, grand sinophile, qui dévore les récits des jésuites qui y ont vécu. « La culture rassemble les gens »résume Christophe Leribault, président du château de Versailles.

La programmation déployée pour cette Année franco-chinoise du tourisme culturel est ambitieuse : peintures de Claude Viallat à Kunming, photos de Marc Riboud à Changsha, chefs-d’œuvre du Musée de Reims à Shenzhen, œuvres de la plasticienne Annette Messager à Shanghai, Orchestre de l’Orchestre Royal. L’Opéra de Versailles et l’Orchestre de Chambre de Paris en tournée… Que d’efforts déployés pour renouer avec la Chine ; non seulement ses dirigeants, mais aussi sa population, après trois ans de fermeture pendant la pandémie, et alors que les zones de divergence s’accumulent.

Envoyer des « messages très clairs » à la Russie

A quelques semaines de la visite du président Xi Jinping en France début mai, elles constituent l’aspect le plus encourageant d’une relation difficile. Paris note que la Chine reste un acteur déterminé sur certains enjeux mondiaux comme le changement climatique, en tant que premier émetteur de CO2, mais aussi leader mondial des énergies renouvelables. L’Agence internationale de l’énergie estime qu’elle assurera 56 % de l’installation de capacités d’énergies renouvelables sur la période 2023-2028.

Pour le reste, les différences sont nombreuses. En haut de la liste se trouvent deux dossiers. L’une est diplomatique et touche aux intérêts fondamentaux de sécurité de l’Europe : après plus de deux ans de guerre en Ukraine, le soutien diplomatique et économique de Pékin à Moscou ne faiblit pas, malgré la prétendue neutralité de la Chine. Paris considère que la pression européenne a pu dissuader Pékin d’aller plus loin dans son soutien en se livrant à des ventes d’armes, mais constate également que la position chinoise n’évolue pas dans le bon sens, la proximité entre Xi Jinping et Vladimir Poutine n’ayant cessé de se renforcer. « Nous attendons de la Chine qu’elle envoie des messages très clairs à la Russie »a déclaré Stéphane Séjourné devant le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, à la résidence des invités étrangers, Diaoyutai.

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