Les États-Unis vont taxer les fuites de gaz provenant des installations pétrolières et gazières

Les États-Unis vont taxer les fuites de gaz provenant des installations pétrolières et gazières
Descriptive text here

Le gouvernement américain a annoncé une série de mesures visant à réduire les émissions de méthane du secteur. Il espère récupérer 50 millions de dollars par an. Le méthane est un puissant gaz à effet de serre que l’industrie des combustibles fossiles laisse trop souvent échapper.

En 2016, le ÉTATS-UNIS avait exigé des entreprises du secteur qu’elles captent le méthane qui s’échappait de leurs puits ou de leurs pipelines. Une mesure abandonnée sous Donald Trump avantJoe Biden a mis en place il y a quelques mois une taxe sur les émissions de méthane du secteur. Ce mercredi, son gouvernement a ajouté à cela une taxe spécifique sur les fuites de gaz qui ne seraient pas évitées, sur les terres fédérales ou appartenant aux peuples amérindiens. L’État espère récupérer 50 millions de dollars par an. Des mesures plutôt symboliques, comme le pays continue d’augmenter sa production de gaz et de pétroleet avec cela ses émissions de méthane.

Quand et comment le méthane s’échappe-t-il ?

Après l’agriculture (notamment l’élevage et la riziculture), l’extraction d’énergies fossiles est l’activité humaine la plus émettrice de méthane. Chaque forage libère du gaz et donc du méthane, qui n’est pas toujours récupéré par les entreprises. ” Si l’on exploite uniquement le pétrole, on n’investira pas forcément dans le captage et le transport du gaz qui s’échappe de ses puits., explique Ludovic Leroy, ingénieur spécialisé dans l’industrie pétrolière et gazière et formateur pour IFP Training. Les pipelines peuvent également fuir.

De plus, certains puits qui ne sont plus rentables sont abandonnés. S’ils ne sont pas bouchés, du gaz continuera à s’échapper pendant des années. “ Lorsque d’anciens puits de pétrole restent longtemps abandonnés, à l’air libre, les canalisations sont souvent corrodées et il ne suffit pas de boucher le puits. », explique Ludovic Leroy. Si un puits est bouché sans réparer les canalisations qui vont avec, « il peut y avoir des fuites vers l’aquifère “, il continue.

Enfin, du méthane peut également être rejeté dans l’atmosphère lors de réparations ou lors du transport de GNL (gaz naturel liquéfié) par navire. ” Si [éradiquer les fuites de méthane] n’est pas requis par la loi, en général les entreprises ne le tentent pas “, parce que ” les prix actuels du gaz sont trop bas pour inciter les entreprises à effectuer des réparations » les canalisations présentant des fuites, ou les inciter à récupérer le gaz plutôt que de recourir au torchage (brûlage du gaz inutilisé), estime encore Ludovic Leroy.

Réduire les fuites de méthane, une action rapide contre le réchauffement climatique

Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), à l’échelle mondiale, les investissements nécessaires pour éradiquer les fuites de méthane ne coûterait que l’équivalent de 5 % des bénéfices enregistrés par l’industrie des énergies fossiles l’année dernière. Et cela aurait des effets rapides et concrets pour limiter le réchauffement climatique, car le méthane est un gaz à effet de serre 80 fois plus puissant que le CO2 sur 20 ans, mais il reste beaucoup moins longtemps dans l’atmosphère.

Les États-Unis ont presque doublé leur production de pétrole et de gaz depuis 2010 et continuent d’autoriser de nouveaux forages. Mais l’Agence internationale de l’énergie est claire : aucune nouvelle exploitation pétrolière ou gazière ne doit être mise en service si l’on veut espérer maintenir le réchauffement climatique sous la barre des 1,5°C.

Lire aussiGoogle va cartographier les fuites mondiales de méthane depuis l’espace

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV 22 migrants secourus au large de Calais
NEXT L’éditorial. Sous la Manche, l’occasion manquée