la prise du pouvoir approche pour l’opposant antisystème Diomaye Faye

la prise du pouvoir approche pour l’opposant antisystème Diomaye Faye
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L’opposant sénégalais Bassirou Diomaye Faye pourrait être proclamé vainqueur définitif de l’élection présidentielle d’ici la fin de la semaine, parachevant ainsi une ascension extraordinaire et rapide au sommet de l’Etat.

Après des semaines de crise qui ont fait craindre un report des élections à décembre ou un vide du pouvoir, l’appareil s’emploie à rétablir avec force la norme de transition réglée qui caractérise le pays et à rendre possible une passation de pouvoir conforme à la tradition entre les deux pays. le sortant Macky Sall et son successeur d’ici la semaine prochaine.

L’organisme chargé de proclamer les résultats définitifs provisoires les a rendus publics mercredi alors qu’il avait jusqu’à vendredi pour le faire. L’opposant antisystème, M. Faye, qui était encore en prison il y a quinze jours, l’a emporté dimanche au premier tour avec 54,28% des voix, loin devant le candidat du gouvernement Amadou Ba (35,79%).

C’est désormais au tour du Conseil constitutionnel d’examiner d’éventuels recours des candidats et de déclarer définitivement M. Faye vainqueur, ou d’annuler l’élection, une hypothèse hautement improbable.

Les candidats ont 72 heures pour contacter le Conseil, précise la Constitution. Mais le Conseil a également décidé de réduire les délais, probablement pour garantir qu’une passation de pouvoir ait lieu avant le 2 avril, date officielle de fin du mandat de M. Sall.

Le Conseil a donné aux manifestants jusqu’à jeudi minuit (vendredi 00h00 GMT) pour se manifester.

Il a invoqué « les circonstances exceptionnelles » ayant conduit à « la compression de tous les délais ». Il fait référence au report de l’élection présidentielle, initialement prévue le 25 février et finalement fixée au 24 mars.

Le président sénégalais Macky Sall salue la presse à sa sortie de l’Elysée, à Paris le 23 juin 2023 / Ludovic MARIN / AFP

Le report décrété à la dernière minute par le président Sall a provoqué une crise grave et semé le doute sur la possibilité d’une passation de pouvoir avant l’expiration de son mandat.

Un transfert opportun est important dans un pays qui se targue de ses pratiques démocratiques et qui est considéré comme l’un des plus stables d’Afrique de l’Ouest secouée par des coups d’État.

En l’absence de contestation, “le Conseil proclame immédiatement les résultats définitifs du vote”, précise la Constitution. En cas de recours, le Conseil dispose, en théorie, de cinq jours pour statuer.

Les opposants de M. Faye ont reconnu sa victoire et aucun n’a jusqu’à présent exprimé publiquement l’intention de soulever une objection. Les résultats provisoires semblent rendre irréfutable la victoire de M. Faye tout en confirmant l’ampleur de ce qui constitue un séisme politique.

« Dernier » conseil

Bassirou Diomaye Faye est le premier adversaire à s’imposer dès le premier tour depuis l’Indépendance en 1960.

Bassirou Diomaye Faye, lors de sa première conférence de presse après sa victoire présidentielle, le 25 mars 2024 à Dakar, Sénégal / JOHN WESSELS / AFP

Jamais auparavant élu à l’échelle nationale, il devrait devenir à 44 ans le cinquième et le plus jeune président de ce pays de 18 millions d’habitants.

Son avènement pourrait annoncer un profond défi systémique. Il se présente comme l’homme de la « rupture » avec douze ans de présidence Sall, du rétablissement d’une « souveraineté » bradée selon lui à l’étranger, et d’un « panafricanisme de gauche ». Il s’engage à lutter contre la corruption et l’injustice.

Face à l’éventualité d’une vacance du pouvoir, le président Sall a affirmé à plusieurs reprises qu’il partirait le 2 avril, même si le Conseil constitutionnel laissait la porte ouverte à une prolongation si nécessaire.

Le Conseil des ministres qu’il a présidé mercredi a été le “dernier”, selon le communiqué de ses services. Il a demandé au gouvernement de “prendre toutes les mesures nécessaires” pour préparer les dossiers de passation de pouvoir, en vue de “l’installation dans les meilleures conditions” du nouveau président, précise le communiqué.

Les trois dernières années de la présidence Sall ont été marquées par les retombées des crises mondiales, une confrontation féroce avec l’opposition antisystème et des troubles internes.

Partisans de Bassirou Diomaye Faye, candidat de l’opposition à l’élection présidentielle au Sénégal, lors d’un rassemblement électoral à Mbour, le 22 mars 2024 / MARCO LONGARI / AFP

Le Sénégal a connu un nouvel accès de fièvre en février lorsque M. Sall a décrété le report des élections. Des dizaines de personnes ont été tuées et des centaines arrêtées depuis 2021, et les références démocratiques du Sénégal ont été examinées sous un nouveau jour.

M. Faye a lui-même été détenu pendant des mois avant d’être libéré en pleine campagne électorale à la mi-mars.

Il a désigné comme ses « projets prioritaires » la « réconciliation nationale », la « refondation » des institutions et la « réduction significative du coût de la vie ». Il a pris soin de rassurer à l’étranger, attentif à ses promesses de reconsidérer ou de renégocier les partenariats existants. Le Sénégal “restera le pays ami et l’allié sûr et fiable de tout partenaire qui s’engagera avec nous dans une coopération vertueuse, respectueuse et mutuellement productive”, a-t-il déclaré.

 
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