Le Sénat vote la création des « homicides routiers » et rouvre le débat sur les peines minimales

Le Sénat vote la création des « homicides routiers » et rouvre le débat sur les peines minimales
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Le Sénat a approuvé, mercredi 27 mars au soir, la création d’un nouveau diplôme de« homicide sur la route » pour les accidents de la route, élargissant néanmoins nettement le champ de ce délit à l’initiative de la droite, qui a également tenté de rétablir des peines minimales, sans succès.

Initialement très consensuelle, la proposition de loi adoptée par l’Assemblée nationale a rouvert quelques débats partisans lors de son examen à la chambre haute du Parlement.

Le texte visait à répondre à une demande des associations de victimes qui ne soutiennent plus la qualification juridique “homicide involontaire” dans le cas des tués sur la route, en la remplaçant par la notion essentiellement symbolique de« homicide sur la route » lorsqu’il existe une ou plusieurs circonstances aggravantes, comme un excès de vitesse ou une consommation de drogue.

“Il est de notre devoir que notre loi n’aggrave pas les souffrances des victimes par ses paroles”a soutenu le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti.

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La droite sénatoriale, principale force de l’Hémicycle, a cependant largement retravaillé le texte en intégrant dans cette nouvelle appellation « toutes les atteintes aux personnes commises par un conducteur », y compris par exemple en cas de fatigue au volant. Sans revenir toutefois sur la différenciation des sanctions encourues.

« On ne peut pas dire qu’il y a des victimes de première classe et des victimes de seconde classe »a insisté le rapporteur (Les Républicains) Francis Szpiner.

Les peines minimales, un sujet sensible

Ce dispositif voté par le Sénat a offensé le ministre de la Justice et la gauche. « Tous les chagrins sont égaux, mais tous les actes répréhensibles ne sont pas égaux »a insisté la sénatrice (socialiste) de Paris Marie-Pierre de La Gontrie.

Les discussions sont ensuite devenues houleuses, notamment entre Francis Szpiner et Eric Dupond-Moretti, tous deux avocats de profession, sur le sujet sensible des peines minimales. La droite a en effet proposé une peine minimale de deux ans d’emprisonnement pour certains cas « homicide sur la route »réintroduisant une mesure Sarkozy abandonnée depuis 2014.

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« Quand ces gens sont moralement des meurtriers, je considère que changer la loi sans rien changer aux peines ne suffit pas »» s’est défendu Francis Szpiner. “Nous sommes en train de faire d’un texte consensuel un texte d’exception”le ministre s’est énervé. “Je préfère l’efficacité à la démagogie”il ajouta.

Adopté la semaine dernière en commission, ce dispositif a finalement été rejeté en séance publique, le groupe centriste allié aux Républicains s’en désolidarisant. « un marqueur politique qui pourrait mettre en danger la navette parlementaire »selon la sénatrice des Français établis hors de France Olivia Richard.

Le Monde avec l’AFP

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