l’américain GlobalFoundries sur le point de lâcher STMicroelectronics ? – .

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Le projet « mégafab » du franco-italien STMicroelectronics et de l’américain GlobalFoundries à Crolles, près de Grenoble, dans l’Isère, est en difficulté. Selon les informations du magazine spécialisé la nouvelle usinele fondeur américain de puces n’a pas encore commencé à contribuer ni à la construction du bâtiment ni à l’équipement de la salle blanche.

« L’information est confirmée par un responsable opérationnel sur le site STMicroelectronics de Crolles. « Depuis fin 2023, on nous dit que GlobalFoundries ne répond plus, confie-t-il. « Nous devions déjà avoir des dizaines d’employés de GlobalFoundries sur le site. À ce jour, il n’y a personne dans cette entreprise. »peut-on lire sur le site de la nouvelle usine. Contacté par le magazine, STMicroelectronics affirme que “le projet continue”tandis que GlobalFoundries indique s’adapter « le taux d’expansion des conditions du marché ».

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Le projet consiste en l’extension de l’usine existante de [puces sur plaquettes de] 300 mm de STMicroelectronics à Crolles, poursuivant l’activité du fabricant de puces franco-italien depuis plus de cinq ans. Cinq modules ont dû être construits. GlobalFoundries et STMicroelectronics devaient partager les coûts de construction et d’équipement. Le projet prévoit que l’entreprise française doit exploiter l’usine. Sur un budget total de 7,5 milliards d’euros sur cinq ans, l’État prévoit d’y contribuer à hauteur de 2,9 milliards d’euros.

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« Le partage de production avec GlobalFoundries a démarré dans la dernière extension, baptisée Gateway 3, de l’usine STMicroelectronics 300 mm de Crolles.affirme La nouvelle usine Nadia Salhi, déléguée CGT. Nous avons vu l’annonce du projet de nouvelle usine avec GlobalFoundries comme une accélération de ce partenariat. » Le projet devait créer un millier d’emplois, mais les syndicats craignent que cet objectif ne soit compromis par le manque d’engagement de l’entreprise américaine.

Le chantier à l’arrêt, selon les syndicats

Selon la nouvelle usine, un premier module de 3 000 mètres carrés est déjà en production, un deuxième de 9 000 mètres carrés est construit mais pas encore équipé et un troisième de 6 000 mètres carrés est préparé au niveau des fondations. Le chantier est désormais à l’arrêt, selon les syndicats. Les raisons ne sont pas uniquement liées au manque d’engagement de GlobalFoundries. « STMicroelectronics est confronté à une détérioration rapide des conditions de marché. Après quatre années consécutives de croissance, le groupe s’attend à un ralentissement en 2023 avec une baisse de son chiffre d’affaires médian de 5,2%. Elle est contrainte d’ajuster à la baisse son plan d’investissement, le ramenant à 2,5 milliards de dollars en 2024, contre 4,1 milliards de dollars en 2023.précise le magazine spécialisé.

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À cela s’ajoute le fait que « ST n’a plus d’agrément ICPE [Installation classée pour la protection de l’environnement]explique Nadia Salhi à la Nouvelle Usine. Elle a été suspendue par le préfet car ST n’a pas respecté la procédure qui nécessite l’organisation préalable d’une consultation publique sous l’égide de la Commission nationale du débat public sur les impacts environnementaux du projet. » La direction réfute la suspension de l’autorisation et affirme que la procédure administrative est en cours.

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Sept associations et groupements de citoyens défendant l’environnement ont mis l’entreprise en demeure, en décembre 2023, au devoir de vigilance. L’absence de consultation publique préalable sur les risques environnementaux du projet d’extension à Crolles a été pointée du doigt. STMicroelectronics a finalement accepté d’ouvrir une consultation publique du 22 mars au 19 avril 2024 dans les locaux de Minatec, complexe scientifique dédié aux nanotechnologies à Grenoble, selon les informations de la nouvelle usine.

Priorité à l’expansion aux États-Unis

« STMicroelectronics a reçu une partie de la subvention correspondant à l’investissement déjà réalisé. Mais son montant n’est révélé, ni par Bercy ni par l’entreprise. GlobalFoundries n’a cependant rien reçu de l’État français. Sa participation au projet serait reportée aux deux derniers modules censés entrer en service en 2025 et 2026 dans le calendrier initial », informe le magazine. Le fondateur américain de semi-conducteurs semble donner la priorité à son expansion aux États-Unis. Les syndicats de STMicroelectronics le soupçonnent d’avoir utilisé le projet de Crolles comme un moyen de faire pression sur les autorités américaines pour obtenir davantage de subventions américaines.

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Les difficultés de GlobalFoundries en 2023 l’ont amené à faire des choix au détriment du projet de Crolles avec STMicroelectronics. Son patron, Thomas Caulfield, a récemment confirmé qu’il ne pouvait pas mener à bien ses projets d’expansion de la production aux Etats-Unis, en France et en Allemagne en même temps, explique la nouvelle usine. Selon la Source du magazine, le gouvernement français est agacé de voir le projet prendre du retard. Lors de la signature du contrat avec STMicroelectronics et GlobalFoundries en juin 2022, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a salué un partenariat exemplaire, qui illustre l’attractivité de la France pour les investissements étrangers. Le désengagement relatif du géant américain fait d’autant plus grincer des dents.

 
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