Allez. Une mère jugée pour avoir frappé ses enfants avec des câbles

Allez. Une mère jugée pour avoir frappé ses enfants avec des câbles
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La mère était jugée ce lundi 25 mars au tribunal de Beauvais. (Photo : Archives/Oise Hebdo)

Le 23 novembre, un jeune étudiant de Collège Henri-Baumont de Beauvais (Oise), vieilli 14 ans, doit se déshabiller pour pouvoir participer à une séance de sport. De la marques bleues sont visibles sur ses bras. Elle avoue à un ami que C’est sa mère qui l’a écrit.. Après l’avoir réveillée à 4 heures du matin, elle a commencé je l’ai frappée avec un câble électrique.

Les filles en parlent à leur professeur, puis à l’assistante sociale et à l’infirmière scolaire qui signalent les faits au procureur de la République. Il a ouvert une enquête au cours de laquelle le jeune étudiant a déclaré que ce n’était pas la première fois que cela se produisait. Il y a trois semaines, ses frères ont également été victimes des châtiments corporels de leur mère.

La jeune fille a tenté de se suicider

Elle explique que ses parents se séparent, qu’elle ne trouve plus sa place dans la famille et qu’elle a déjà tenté de se suicider.

Un médecin légiste examine la jeune victime. Il remarque des bleus sur ses avant-bras et sa jambe droite. Il lui accorde une incapacité totale de travail et la mère est placée en garde à vue pour les coups qu’elle a infligés à ses quatre enfants mineurs depuis 2017.

Fouetté quand ils font des bêtises

Ils ont été entendus. L’un d’eux, né en 2006, se souvient des cris de sa sœur, sans évoquer les abus, mais il finit par dire : «J’ai été fouetté sur les jambes avec des câbles lorsque j’ai fait quelque chose de vraiment stupide. Ça arrive plus souvent à ma sœur, c’est normal quand tu fais des bêtises pour recevoir le fouet« .

Ce que confirme son frère, né en 2005 : «depuis trois ou quatre ans on nous frappe si on fait une bêtise, on reçoit des gifles ou des coups de ceinture

“Nous y avons tous été”

Le troisième, qui a quitté le domicile familial il y a deux mois, dit la même chose : «Nous y avons tous été», ainsi que le quatrième, né en 2002 : «nous y avions tous droit !»

Même le père va dans ce sens en parlant des violences régulières de son épouse à l’égard de sa fille, qu’elle a même tenté d’étrangler. Il ne dénonce pas les faits par honte pour la famille. Le quartier n’a rien vu ni entendu.

L’analyse psychologique de la famille met en évidence la passivité du mari au milieu d’un conflit de loyauté envers sa femme, une atmosphère déplorable et une grande pauvreté familiale et une famille en pleine dérive psychologique.

Une fille frappée pour avoir séché des cours et volé de l’argent

La mère de famille, Coumba Diawara, 40 ans, explique en comparution immédiate au tribunal de Beauvais ce lundi 25 mars avoir appris que sa fille séchait les cours et qu’à deux reprises elle lui avait volé de l’argent dans son portefeuille. Confuse la première fois, elle a promis de ne plus recommencer mais elle a récidivé une semaine plus tard.

La première fois, la mère avoue avoir giflé, mais pas pour l’avoir frappée avec une ceinture. Pour le deuxième vol, comme son fils ne peut pas rentrer manger tous les jours, elle avait gardé 10 € dans son portefeuille. Sous sédatifs, elle s’est assoupie et s’est réveillée vers 3 heures du matin et a voulu vérifier que les 10 € étaient toujours dans son portefeuille. Ils avaient disparu, et pour elle, ce ne pouvait être qu’un coup dur de la part de sa fille. Elle monte dans sa chambre, la fille nie, elle devient grossière, sa mère la frappe trois fois avec un câble de chargeur en se disant : «nous verrons demain« .

“On a été élevés comme ça” dit la mère

Interrogée sur la tentative de suicide dénoncée par sa fille, la mère est catégorique : «elle ment, elle veut se débarrasser de moi pour avoir carte blanche à la maison« . Le tribunal a du mal à croire qu’un enfant de 14 ans soit suffisamment méchant pour agir ainsi. “Elle en est capable», affirme sa mère qui raconte l’éducation qu’elle a reçue : «nous avons été éduqués comme ça.» «Pour toi c’est normal, alors la prochaine fois, pour qu’elle comprenne mieux, tu prendras un marteau ?» demande le président.

Deux fils majeurs victimes de violences ne se constituent pas parties civiles. L’association SOS Jeunesse, administratrice ad hoc pour les enfants mineurs, représentée par Emmanuelle Grevot, s’est constituée partie civile. “Toute la famille trouve cela normal, la fille se retrouve dans une situation délicate. C’est la bête noire de toute la famille : elle vole et elle ment. Les violences durent depuis 2017. Cela ne doit plus se reproduire.» Elle demande 2 000 € pour le préjudice subi par la fille et 800 € pour chacun des deux fils mineurs, pour préjudice moral.

Le procureur partage l’inquiétude de l’avocat des parties civiles à ce sujet »modèle éducatif inadapté« . La mère est susceptible d’un simple sursis mais, compte tenu de la gravité des faits, elle sollicite une peine de dix mois de prison avec sursis sans demander le retrait de l’autorité parentale.

6 mois de prison avec sursis

Le tribunal a déclaré Coumba Diawara coupable et l’a condamnée à six mois de prison avec sursis avec obligation de soins, de travail, de réparation des dégâts, de paiement des sommes dues au trésor public et de suivre un cours de responsabilité parentale. Les parties civiles recevront 1 000 € pour la fille, et 500 € chacune pour les deux fils.

 
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