La surprise de la Banque nationale suisse

La Réserve fédérale américaine (Fed) a laissé ses taux inchangés la semaine dernière. L’enjeu de la réunion était de déterminer le niveau d’inquiétude après la légère reprise inflationniste observée en janvier et février. La Fed présente l’inflation comme toujours « élevée » et les projections économiques trimestrielles actualisées montrent que l’indice des prix des dépenses de consommation personnelle (PCE) hors alimentation et énergie augmentera à un rythme de 2,6 % à la fin de l’année, contre 2,4 %. dans les projections publiées en décembre. A noter que la publication de ces prochains chiffres aura lieu le 29 mars prochain alors que de nombreux marchés seront fermés pour Pâques. Une grosse surprise pourrait avoir un impact significatif sur les taux compte tenu de la liquidité réduite ces jours-ci. En tout cas, pour le président de l’institut Jerome Powell, au vu du chemin parcouru depuis les pics de juin 2022, les indicateurs sont sur la bonne tendance, même malgré quelques hauts et bas.

En termes de croissance, les attentes ont été revues à la hausse pour 2024, à 2,1%, contre 1,4% en décembre dernier. Mais l’élément le plus attendu était sans aucun doute le dot plot. Cette dernière est cohérente avec la précédente, qui démontre que les membres de la Fed considèrent leur scénario central comme sous contrôle. Les prévisions de baisse de taux de la Fed et des marchés sont désormais enfin alignées, avec trois baisses de taux en 2024.

Alors qu’aucun mouvement n’était attendu, la Banque nationale suisse (BNS) a créé la surprise en abaissant ses taux directeurs de 25 points de base. C’est la première grande banque centrale à baisser ses taux. La nouvelle prévision conditionnelle d’inflation de la BNS est nettement inférieure à celle de décembre et les effets de second tour ont également été révisés à la baisse.

La BNS semble s’inquiéter de la croissance en Suisse puisqu’elle prévoit une croissance atone du PIB pour 2024 en raison de la faiblesse de la demande extérieure et de l’appréciation du franc en termes réels depuis le début de 2023. En effet, malgré un affaiblissement du franc suisse depuis le début de l’année l’année, il s’apprécie toujours face à l’euro et au dollar si l’on considère son évolution depuis début 2023.

Le dernier élément qui a pu influencer le choix de la BNS est le calendrier. En effet, celle de la BNS étant plus légère, sa prochaine séance interviendra après celles de la Fed et de la Banque centrale européenne (BCE) dont on attend désormais leurs premières baisses. Si elle voulait éviter une nouvelle appréciation du franc, la BNS ne disposait que d’une marge de manœuvre limitée et n’avait d’autre choix que de baisser déjà ses taux.

Dans ce contexte, le S&P 500, qui a signé son 20e record de l’année, termine la semaine en hausse de 1,65%, le Nasdaq en hausse de 1,97% et le Dow Jones qui frôle la barre des 40 000 points à 1,77%. En Europe, le Stoxx Europe 600 progresse de 1,13%.

 
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