L’ancien président de Sutton Québec, qui a été libéré moyennant une caution quasi-record de 400 000 $, restera finalement en prison jusqu’à la fin de son procès. La juge Hélène Di Salvo a décidé lundi d’incarcérer José Christophe Folla, accusé d’avoir incendié les propriétés de ses concurrents.
Le multimillionnaire de 70 ans fait face à de lourdes accusations : il aurait ordonné une série d’incendies criminels visant des courtiers concurrents entre 2017 et 2022 sur la Rive-Nord de Montréal. Il aurait également comploté pour en commettre d’autres.
Accusé le 24 janvier, José Christophe Folla a été libéré sous conditions quelques jours plus tard. Une ordonnance du tribunal nous interdit de détailler les motifs de cette décision ainsi que les preuves présentées. Le juge Gilles Garneau de la Cour du Québec lui a imposé des obligations rarement vues.
Ainsi, le magnat de l’immobilier a dû s’engager à déposer 200 000 $ en garantie. Son épouse Céline Levac et sa compagne Julie Gaucher, devenue présidente de Sutton Québec, se portent caution pour 100 000 $ additionnels.
Il est extrêmement rare qu’un accusé au Canada offre de tels engagements financiers.
La Couronne a toutefois demandé une révision de cette décision devant la Cour supérieure. C’est ainsi que la juge Hélène Di Salvo a déterminé lundi, au terme d’une longue décision, que José Christophe Folla devait être incarcéré pour la durée de la procédure judiciaire.
Une interdiction de publication couvre les motifs de cette décision.
Avocat de la défense Me Claude Rouleau a indiqué à la fin de l’audience qu’il avait le mandat d’en appeler de cette décision devant la Cour suprême du Canada. En attendant, il pourrait demander sa libération à la Cour d’appel.
José Christophe Folla possède un véritable petit empire immobilier, dont le golf Balmoral à Morin-Heights et une part des résidences EVO Montréal, abritées dans l’ancienne tour de l’hôtel Delta au centre-ville, évaluées à 77 millions.
Sa franchise Sutton Québec, qu’il possède avec Julie Gaucher, compte quelque 1 500 courtiers, qui lui envoient des commissions sur 22 000 transactions par année.
Avec Hugo Joncas, La presse
