Le glyphosate, interdit dans les villes, autorisé dans les forêts de la Colombie-Britannique

Le glyphosate, interdit dans les villes, autorisé dans les forêts de la Colombie-Britannique
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Des militants écologistes se sont réunis jeudi à Vancouver pour demander au gouvernement provincial d’éliminer les pesticides dans les forêts de la Colombie-Britannique.

Dans la région métropolitaine de Vancouver, les pesticides ne sont plus utilisés dans les espaces publics à des fins esthétiques depuis une dizaine d’années.

Glyphosate éliminé. Le message en lettres rouges, qui se traduit par « Glyphosate out ! », sur un dessin d’une forêt que l’on imagine dévastée par l’utilisation d’herbicides, accueille les visiteurs.

La centaine de personnes rassemblées à Salle du patrimoine de Vancouver, à l’initiative du groupe environnemental Comité de la nature, était du même avis. Ils ont contesté l’utilisation d’herbicides, dont le glyphosate, par les sociétés forestières et les agences gouvernementales de la Colombie-Britannique.

Le glyphosate aide à tuer les feuillus, comme le tremble, et les plantes herbacées. Les forêts sont donc beaucoup plus homogènes, et les conifères n’ont quasiment aucune concurrence.

James Steidle, fondateur de Arrêtez le Spray BCassure que l’utilisation de ce pesticide favorise les incendies de forêt.

Dépenses publiques et incendies

N’oublions pas le montant d’argent que nous dépensons chaque année pour lutter contre les incendies de forêt. Cela représente des centaines de millions de dollars. Et nous dépensons encore plus d’argent pour aggraver ces incendies en créant des plantations de conifères hautement inflammables. Y a-t-il une rationalité au sein du ministère des Forêts ?s’indigne le militant.

Le ministère des Forêts de la Colombie-Britannique a répondu à ces commentaires par courriel : L’utilisation d’herbicides comme le glyphosate dans les opérations forestières a diminué de 96 % en Colombie-Britannique depuis les années 1990.

Le gouvernement ajoute également que les normes de peuplement forestier ont évolué à mesure que l’on en apprenait davantage sur les différents facteurs en jeu, notamment en permettant à davantage d’espèces à feuilles larges d’être incluses dans les normes de reboisement.

Forêts publiques

James Steidle affirme que ce n’est pas parce que l’épandage de pesticides a lieu loin des villes qu’il ne concerne pas la population. C’est un peu hypocrite de dire que les parcs publics ne peuvent pas être traités avec des herbicides ou Résumémais qu’on peut arroser les forêts publiques avec ce produit.

James Steidle, fondateur de Stop the Spray BC, affirme que les trembles prospèrent naturellement après un incendie, mais qu’ils sont également moins vulnérables aux flammes que les conifères.

Photo : Radio-Canada / Édouard Merlo

Le militant se dit attentif aux peuples autochtones et à leur usage de ces espaces forestiers publics.

N’oublions pas que les gens utilisent les forêts publiques, ils cueillent des baies dans les forêts publiques. La culture et l’histoire des Premières Nations reposent sur la diversité des forêts et sur le fait qu’il n’y a pas que des plantations de pinsil ajoute.

Le glyphosate a été autorisé pour la première fois au Canada en 1976 et est présent dans plus de 100 désherbants. Ce phénomène fait l’objet d’une surveillance accrue depuis que le Centre international de recherche sur le cancer, une agence de l’Organisation mondiale de la santé, a déclaré en 2015 qu’il provoquait probablement le cancer.

UN utilisation acceptableselon Santé Canada

De son côté, Santé Canada a répondu par courriel que l’herbicide avait été soumis à un processus d’évaluation scientifique rigoureux et l’utilisation du glyphosate en foresterie et en agriculture est acceptable lorsque les instructions sur l’étiquette sont suivies.

Le ministère fédéral a également précisé que l’herbicide n’est pas utilisé sans discernement.

Le glyphosate n’est utilisé que dans les cinq premières années suivant la récolte, soit avant la plantation de nouveaux arbres (préparation du terrain), soit après la plantation des jeunes plants (défrichement des conifères, éclaircissage du peuplement). Un site de culture forestière recevrait donc un ou, au maximum, deux traitements au tout début d’un cycle de culture de 50 à 80 ans.» a écrit Santé Canada.

À Richmond, comme dans une douzaine d’autres municipalités de la région métropolitaine de Vancouver, l’usage de pesticides est interdit pour un usage esthétique, mais reste autorisé pour des cas particuliers comme la gestion d’organismes nuisibles transmettant des maladies humaines ou animales. .

Concours de plantes

Egan Davis, directeur des opérations des parcs de Richmond, a développé une stratégie basée sur la compétition des plantes pour éliminer les mauvaises herbes.

Philosophiquement, la meilleure façon de lutter contre les mauvaises herbes est de les surpasser, car dans la nature, l’écologie végétale repose sur la compétition. Les mauvaises herbes existent là où il n’y a pas de concurrenceil explique.

L’utilisation d’herbicides et d’insecticides n’est qu’un pansement pour remédier à un problème bien plus grave.

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Le pin mugo est un arbre ou arbuste dont la hauteur n’excède pas 2 à 3 mètres.

Photo : Radio-Canada / Édouard Merlo

Egan Davis utilise l’exemple du pin mugo qui surpasse toutes les possibilités de croissance des mauvaises herbes.

Les plantes ligneuses produisent un couvert arbustif. L’idée concernant les mauvaises herbes est que, d’un point de vue écologique, elles existeront dans la nature après une perturbation du sol nu. Si nous le couvrons, nous n’aurons pas de mauvaises herbes, il explique.

Il ajoute que c’est moins cher que le glyphosate. L’utilisation de ces produits chimiques et la main-d’œuvre associée au mélange, à l’utilisation et à l’élimination augmentent nos coûts. Il nous revient donc moins cher de ne pas utiliser d’herbicidesconclut-il.

 
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