il ne peut pas vendre d’alcool, le gérant d’un bar entame une grève de la faim

il ne peut pas vendre d’alcool, le gérant d’un bar entame une grève de la faim
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48 heures depuis qu’il a arrêté de manger. Didier Flanet, gérant du Marcheru, bar-restaurant à Porte-de-Savoie, a démarré une grève de la faim Mardi 19 mars. Une manière pour lui de dénoncer la situation qu’il traverse. Depuis septembre 2021, date de l’ouverture de son établissement, il cherche en vain à obtenir un permis III ou IV, nécessaire à la vente d’alcool.

Servir un verre de vin ou une bière à un client au bar, sans accompagner la commande d’un plat, c’est s’exposer à amende de 3 750 euros et fermeture administrative. “Je suis complètement dans l’illégalité”explique Didier Flanet, qui n’a cessé de les vendre. «C’est 60% de mon chiffre d’affaires !»il assure.

Au bar-restaurant Le Marcheru, le gérant continue de servir de l’alcool malgré l’absence de permis. © Radio-France
Philippe Peyre

«On laisse pourrir la situation»

Lors de l’acquisition du bar, le permis de gérant précédent a été annulé. Il a donc suivi la formation et déposé le dossier pour en obtenir un nouveau. Huit mois plus tard, la préfecture l’a refusé au motif que Le Marcheru est situé à moins de 100 mètres d’une école. Pour contrevenir à la règle, une dérogation auprès de la préfecture est requise.

Autre obstacle : une commune dispose d’un nombre limité de licences. Le quota ayant été atteint à Porte-de-Savoie, il faut passer par un « transfert », c’est-à-dire le récupérer auprès d’un autre établissement du département (ou d’un département voisin) qui accepte de le transférer. La situation, qui s’étend dans le temps, devient un véritable calvaire.

« Il ne se passe plus rien ! »déplore le gérant qui dit ne plus croire aux promesses du maire de la commune, Franck Villand. “Nous laissons la situation se dégrader, alors aujourd’hui j’ai décidé de dire ‘Stop'”explique Didier Flanet. “Il est déterminé”assure son épouse, Marjorie, qui partage son inquiétude : « On a un emprunt sur le dos, le loyer à payer, toutes les charges liées à l’URSSAF… Comment allons-nous vivre ?

Les deux dirigeants s’inquiètent d’une perte de chiffre d’affaires de l’ordre de 60%. © Radio-France
Philippe Peyre

Le maire se défend

Le maire se défend de toute inertie et assure avoir pris le sujet à bras-le-corps dès le début. « Le permis que nous allons mettre à sa disposition, c’est la commune qui l’embauchera. Cela fait quand même 20 000 euros de dépenses publiques !argumente Franck Villand.

« J’ai besoin d’avoir ce type de commerce en centre-ville pour continuer à entretenir une certaine dynamique commerciale », ajoute-t-il. Le problème, ce sont les délais. Il fait appel à Didier Flanet pour en montrer un peu plus patience. “Il trouve tout cela un peu long et fastidieux, ce que je peux comprendre, mais malheureusement, le maire ne contrôle pas tout, loin de là.”

Une pétition lancée lundi 18 mars par un ami du dirigeant a récolté plus d’une centaine de signatures. L’élu vient de rendre un avis favorable pour obtenir la dérogation auprès de la préfecture, seule autorité compétente pour délivrer le permis.

 
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