Surprise promus à l’intersaison aux côtés de Périgueux, les Isérois de Vienne semblent avoir connu une montée en puissance rapide… Trop vite ? L’US Carcassonne le saura samedi soir (19 heures) au stade Jean-Etcheberry.
Les destins sont curieux. Certains sont même diamétralement opposés. Tandis que l’US Carcassonne, après treize saisons ininterrompues dans le monde professionnel, traversait une période compliquée en Pro D2, à l’inverse, deux crans plus bas, en Nationale 2, le CS Vienne vivait un moment d’euphorie. Sortis seulement cinquièmes de leur groupe, les Isérois ont déjoué tous les pronostics et renversé des montagnes lors des phases finales : Niort en barrages (10-16), puis Nîmes en quarts de finale aller-retour (10-41 et 31- 11), St-Jean-de-Luz en demi-finale aller-retour (24-11, 17-27), avant de s’incliner en finale contre Périgueux le 4 juin à Vichy (20-39). Mais ils ont gagné le respect et leur accession au National ! Cinq mois plus tard, l’US Carcassonne, relégué de Pro D2, croisait le fer au pied de la Ville avec le CS Vienne Rugby, promu de Nationale 2 (succès Audois 57-5). Le grand écart !
L’abîme… Puis la renaissance
L’USC et le CSVR ont un point commun, celui d’avoir été créés en 1899. Deux clubs centenaires ! Et si 125 ans plus tard, l’USC affiche un titre de champion de France en Honneur (1951), un autre en 3e division (1966), puis en 2e division (1975), Fédérale 2 (en 2008), enfin en Fédérale 1 (en 2010), le CSVR, avec un titre de 1D division obtenue en 1937 contre Montferrand (13-7) au stade Pont-Jumeaux de Toulouse, deux en 2e division en 1927 et 1928, et celle de la Fédérale 2 en 2012, n’a pas grand-chose à lui envier. Après leur âge d’or, les deux groupes ont connu leur descente aux enfers respective : Carcassonne (1990-2007), Vienne (1971-2010)… avant de revenir sur le devant de la scène. Les Audois dans le monde professionnel (2010-2023), Vienne au plus haut niveau amateur (2024).
Un écart compliqué à combler
L’objectif affiché a été rapidement assuré, le CSVR a surpris tout le monde en remportant sportivement son ticket d’entrée au National. Sauf que cette croissance rapide n’était pas forcément souhaitée. Mais elle a été assumée par les joueurs et les dirigeants le 9 juin 2023. Basée sur le budget le plus faible de la catégorie (2 M€), la réalité sportive a rattrapé le CSVR. A quatre matches de la fin de la phase régulière, les Isérois sont déjà condamnés à un barrage contre le malheureux finaliste de Nationale 2. Après 22 journées, le bilan sportif est famélique : trois succès (dont deux contre Blagnac forfait général), dix-neuf défaites ! Le seul vrai succès obtenu sur le terrain fut le 14 octobre à domicile face à Tarbes (13-11).
Dix-neuf défaites dont neuf à domicile !
Il n’en reste pas moins que sur ces neuf revers concédés à domicile, trois seulement ont vu l’adversaire repartir avec le bonus offensif. Et ce n’est sans doute pas un hasard si ces trois heureux vainqueurs, Nice (3-25), Albi (6-34) et Narbonne (15-43), occupent actuellement le podium National. Le numéro 4 du groupe, Carcassonne, pourra-t-il rejoindre le trio samedi soir ? Là est la question. Si la confiance doit primer, la méfiance tout de même en raison des six autres défaites qu’il a concédées à Jean-Etcheberry, le CS Vienne Rugby a glané trois points de bonus défensif. C’était contre Hyères Carqueiranne (12-19), Massy (6-9) et Bourg-en-Bresse (19-23). Le CSBJ (7-21), Suresnes (19-28) et Périgueux (3-20) ont pour leur part assuré… Et c’était déjà la priorité, voire le minimum syndical pour une formation avec un minimum d’ambitions.
