Fonderie Horne : Québec licencie des fonctionnaires pour « conflit d’intérêts »

C’est leur plus gros problème et ils sont mis à l’écart. Les fonctionnaires du ministère de l’Environnement qui habitent à Rouyn-Noranda n’ont plus le droit de travailler sur le sujet de la Fonderie Horne, a appris Radio-Canada. Le gouvernement Legault les considère en conflit d’intérêts, en raison d’une procédure d’action collective impliquant tous les résidents de la ville qui vise le ministère.

Québec a également exclu du dossier tous ses responsables de l’Environnement qui ont résidé à Rouyn-Noranda à un moment donné depuis 1991, car ils sont aussi automatiquement inclus dans la demande de recours collectif, déposée en Cour supérieure, au mois d’octobre.

Si les poursuites judiciaires sont acceptées et prennent fin, les requérants pourraient réclamer jusqu’à 528 000 $ de dommages, en raison de la crainte de maladie, du stress et des troubles de voisinage occasionnés par les activités de la Fonderie Horne. .

Le quartier Notre-Dame, près de la Fonderie Horne, à Rouyn-Noranda. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir

Bref, quiconque pourrait poursuivre ne doit plus travailler sur le dossier, c’est la consigne qui a été donnéeconfirme le président du Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), Guillaume Bouvrette.

Il ne comprend pas cette décision qu’il qualifie de superflu. Selon lui, les fonctionnaires sont tout à fait capables de travailler de manière autonome, sans que le recours collectif n’influence leur jugement.

Ce n’est pas parce que nous sommes concernés par une problématique, parfois de manière très lointaine, que, d’un coup, notre impartialité est achetée.

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Guillaume Bouvrette, président du Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec.

Photo : Facebook/SPGQ

Nous défendons le droit de nos membres à un environnement de travail où la loyauté envers l’intérêt public est valorisée, protégée et non remise en question au nom d’intérêts politiques.ajoute le président du syndicat.

Il cite l’affaire Louis Robert ainsi que la récente polémique dans l’affaire Northvolt comme exemples où il y a eu conflit entre le devoir de loyauté des fonctionnaires envers leur employeur et leur devoir envers la population, ce qui est essentiel pour nous.

La santé publique régionale n’est pas concernée

Même si le ministère de la Santé et des Services sociaux est également visé par la demande de recours collectif, les employés du CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue, à laquelle appartient la santé publique régionale, ne sont pas concernés par l’instruction, car ils sont indépendants du ministère.

Quelles sont les conséquences pour la surveillance de la Fonderie ?

Dans une lettre obtenue par Radio-Canada, le comité de surveillance indépendant, formé par le gouvernement pour contrôler le respect des ententes avec la Fonderie Horne, a exprimé son préoccupations importantes au ministre de l’Environnement Benoit Charette, parlant d’une idée injustifié.

Le 1er février, la présidente Martine Rioux écrivait : Il semble y avoir une remise en question du suivi environnemental des Glencore par la direction régionale de l’Abitibi-Témiscamingue parce que ses employés sont des candidats possibles, ce qui pourrait tous nous placer dans une éventuelle situation de conflit d’intérêts.

Les employés de la direction régionale du ministère jouent un rôle essentiel dans le suivi des activités de la Fonderie, notamment en ce qui concerne l’évaluation urgente des incidents et des plaintes des citoyens. Vous savez à quel point le temps joue un rôle important pour bien évaluer une urgence environnementale.

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En mars 2023, des poussières de concentré de cuivre se sont répandues dans le quartier Notre-Dame, noircissant la neige. (Photo d’archives)

Photo : Avec la permission de Guy Trudel

Les élus locaux étant mis à l’écart, qui interviendra en cas de pollution, qui effectuera des visites improvisées sur le site de la Fonderie pour vérifier la conformité des opérations ? Impossible de le savoir, le ministère de l’Environnement a refusé de répondre en détail à nos questions.

Le Ministère veille à ce que ni son rôle ni ses responsabilités ne soient impactés par la situation.

Soyez assurés que le Ministère a toute sa capacité pour agir rapidement dans tous les aspects et mandats avec toute l’expertise requise.

La judiciarisation du dossier a eu d’autres conséquences pour le comité de surveillance indépendant, au sein duquel on retrouve notamment des représentants de la Ville de Rouyn-Noranda et des chercheurs. Les membres sont informés que les observateurs de la direction régionale de l’environnement du ministère ne devraient plus participer aux réunions et seraient désormais remplacés par une ou plusieurs personnes du Québec.

Aussi, le ministère a informé la commission qu’il doit passer par la loi sur l’accès aux documents pour obtenir les informations nécessaires à son travail, ce qui risque d’augmenter considérablement les délais.

Nous sommes conscients que de nouveaux problèmes soulèvent des questions importantes, mais nous sommes extrêmement préoccupés par le fait que les solutions choisies pourraient avoir des conséquences désastreuses.écrit Martine Rioux, dans sa lettre au ministre Charette.

 
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