Envoi de troupes, menace nucléaire… Ce qu’il faut retenir de l’interview d’Emmanuel Macron sur la guerre en Ukraine

Envoi de troupes, menace nucléaire… Ce qu’il faut retenir de l’interview d’Emmanuel Macron sur la guerre en Ukraine
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Ses explications étaient attendues. Emmanuel Macron s’est adressé ce jeudi soir aux Français sur le soutien à l’Ukraine, face à une Russie accusée d’être de plus en plus « menaçante » en Europe. À moins de trois mois des élections européennes, son interview au « 20 Heures » sur TF1 et France 2 marquait aussi de facto son entrée dans la course.

Le chef de l’Etat était surtout attendu sur ses déclarations autour d’un possible envoi de troupes en Ukraine, qui ont non seulement été dénoncées par ses opposants en France mais ont également semé le désordre dans une bonne partie de l’Europe, même s’il a souligné qu’aucun consensus n’existait « au niveau national ». cette étape » parmi les alliés. Des propos rapportés ce jeudi par Le Monde, dans le même sens, relatifs à « l’envoi de gars à Odessa avant la fin de l’année », ont encore une fois mis de l’huile sur le feu.

Des troupes occidentales seront-elles envoyées en Russie ?

Ce sujet est le premier abordé par la journaliste Anne-Sophie Lapix. “Nous ne sommes pas dans cette situation aujourd’hui”, répond le chef de l’Etat. « Nous avons tout fait pour rétablir la paix. (…) Si les choses devaient dégénérer, ce serait la faute de la Russie », poursuit-il, insistant comme lors de ses précédentes sorties sur le fait que Moscou « ne doit pas gagner cette guerre ». Emmanuel Macron rappelle que cette guerre « existentielle » se situe désormais « sur le sol européen ».

Le locataire de l’Élysée tempère alors les velléités offensives qui lui ont été prêtées ces derniers jours. « Nous ne mènerons jamais l’offensive, nous ne prendrons jamais l’initiative, la France est une force de paix. Mais pour avoir la paix, il n’est pas nécessaire d’être faible », affirme le président. Il indique qu’il « ne souhaite pas » envoyer des troupes occidentales en Ukraine, et rétorque que la question devrait être posée à Vladimir Poutine, qui « franchit toutes les lignes rouges ». « Il y a deux ans, nous disions nous n’enverrons pas de chars, nous l’avons fait », se souvient-il. “Si la situation se détériore, nous serons prêts.”

Emmanuel Macron évoque ensuite les limites de l’armée ukrainienne, notamment en termes d’armement et plus précisément de quantité d’obus. Il pointe les « attaques informationnelles et cyber » menées par la Russie, ainsi que la mort de l’opposant Alexeï Navalny. « Le contexte évolue sur le terrain, c’est beaucoup plus difficile pour les Ukrainiens. Et la Russie durcit sa politique intérieure», déclare le président. Face à l’évolution de la situation, « ce début d’année doit être un début », estime-t-il.

« La sécurité de l’Europe et des Français est en jeu en Ukraine »

Le chef de l’Etat rappelle que la France disposait d’une armée opérationnelle « bien avant le début de la guerre en Ukraine », rappelant que le budget de l’armée a augmenté sous sa présidence. Il est ensuite interrogé sur la livraison d’armes. « Notre industrie de défense n’est pas adaptée à une guerre de haute intensité », rappelle Emmanuel Macron, indiquant que la France est entrée dans une « économie de guerre » et que les tarifs ont été augmentés. Notamment en termes de production de canons César.

Si la Russie gagne, quels seraient les risques pour la sécurité ? “Si la Russie gagnait, la vie des Français changerait”, prévient Macron, qui met également en garde contre une possible perte de crédibilité de l’Europe. « Nous n’aurions plus de sécurité en Europe. Qui peut penser que le président Poutine s’arrêterait là ? La sécurité de l’Europe et des Français est en jeu en Ukraine », insiste le président, répétant que « la sécurité de l’Europe et des Français est en jeu en Ukraine ». Il maintient une position ferme, face à une éventuelle extension du conflit : « Décider d’être faible, c’est déjà être dans la défaite. »

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Le régime russe « est l’adversaire de la France », a déclaré Macron, précisant que « nous ne faisons pas la guerre à la Russie et aux Russes ». Alors, quels sont les objectifs pour mettre fin au conflit ? « Il n’y aura pas de paix durable sans souveraineté et sans retour de l’Ukraine aux frontières internationalement reconnues », explique le locataire de l’Élysée. Et la Crimée ? « Ce sera aux Ukrainiens d’en décider », répond-il.

Macron n’a pas parlé à Poutine “depuis plusieurs mois”

Emmanuel Macron est alors interrogé par les journalistes sur la menace nucléaire brandie récemment par Vladimir Poutine. « Lorsqu’il s’agit de questions nucléaires, peu de mots suffisent. C’est un instrument de sécurité. Notre capacité nucléaire donne de la sécurité aux Français, mais aussi de la responsabilité », ajoutant qu’il est irresponsable de brandir l’armée nucléaire comme une menace.

Macron affirme ne pas avoir parlé à Poutine « depuis plusieurs mois ». Avant février 2022, il avait parlé avec lui « pendant des centaines d’heures ». Mais “la discussion n’avait plus de sens”, a-t-il estimé, précisant que certaines discussions avaient eu lieu “sur la question nucléaire”. Le chef de l’Etat se dit cependant prêt « à mener des discussions », mais dans une optique de « paix ».

L’Assemblée nationale et le Sénat ont largement approuvé cette semaine l’accord bilatéral de sécurité signé avec Kiev, mais le RN s’est abstenu et LFI a voté contre. Des positions critiquées par la majorité, comme par Emmanuel Macron : « J’ai un désaccord très profond. Choisir de s’abstenir ou de voter contre, ce n’est pas choisir la paix mais la défaite », réagit Macron. Comment répondre aux accusations d’instrumentalisation de la guerre par le camp présidentiel ? «Ce n’est pas grave, car la responsabilité de cette guerre incombe uniquement à la Russie. Le nôtre est d’être fort en paix », répond le président.

Macron pour une réponse « politique » à Gaza

Le président est ensuite interrogé sur le conflit entre Israël et le Hamas. « La France a eu une position cohérente depuis le début. (…) Nous avons implacablement condamné l’attaque terroriste du Hamas. Nous réduisons les financements, notamment en supprimant les associations», dit-il. Il pointe la « responsabilité » de la « démocratie » israélienne, qui doit « respecter les lois de la guerre ». Selon lui, il faut « une réponse politique au droit légitime des Palestiniens à avoir un État ». Concernant les trois otages français, Macron indique simplement que « des discussions sont en cours » et que les familles sont « informées ».

Suite à son discours, Emmanuel Macron a demandé aux utilisateurs du réseau social X (ex-Twitter) de l’interroger sur le soutien de la France à l’Ukraine. Il s’engage à répondre à « quelques-uns » d’entre eux sur le même réseau.

 
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