commerçants et résidents partagés

Le port Lympia s’écarte, un peu, de son cap. La municipalité a dévoilé, juste avant l’été 2022, un vaste plan de réaménagement. Nice-​Presse appris que le calendrier et les priorités ont changé. Qu’en pensent les riverains et les commerçants ?

C’est un projet majeur qui fait débat dans notre ville. Il y a deux ans, le maire révélait sa vision pour l’avenir du port. Nouveaux espaces piétons de détente et de bien-être, verdure, terrasses…

Divers développements étaient prévus pour « reconnecter ce quartier au reste de la ville. » Pour rappel, tout reposait sur les conclusions de la vaste consultation citoyenne menée par le « Port de mission ».

Photo : Nice-Presse

Jeudi 7 mars, Christian Estrosi a fait le point lors d’un entretien avec Nice-​Presse. Il a confirmé que le développement de la zone ne suivrait pas tout à fait le plan annoncé.

« Beaucoup de choses auxquelles on ne s’attendait pas se sont produites entre-temps : l’annonce du Tour de France 2024, la conférence des Nations Unies en 2025, probablement les Jeux olympiques d’hiver en 2030.. Des événements qui apporteront au territoire des dizaines, voire des centaines, de millions d’euros de retombées économiques ». Ainsi, il semble désormais difficile de lancer certains projets dans ce contexte. Parmi eux : l’Île-de-Beauté.

« Pas de travaux et tant mieux »

Il a dû être complètement requalifié pour devenir un « un vrai endroit où vivre » avec plus de 110 arbres plantés. Les travaux étaient initialement prévus pour 2026. Toutefois, selon le président de la Métropole, cet espace “C’était une priorité avant”. Aujourd’hui, “c’est moins le cas”.

“Je suis pour qu’il y ait plus de vert et moins de voitures” explique Domenico, directeur du restaurant Café Dodosous les arcades. « J’attendais l’évolution avec impatience, j’en étais très content. Je pense que le port a encore besoin d’un petit changement.

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Visuel transmis en 2022 par la Ville de Nice

Du côté de Françoise, employée du magasin St James, « C’est très bien s’il n’y a plus de travail ! Personnellement, je pense qu’il y en a trop. Ils veulent nous rendre gentils à la campagne ! Pour moi, supprimer les voitures n’est pas une solution : cela tue le commerce. Nous devons arrêter de bloquer les rues et de planter des arbres partout. »

Pour certains riverains, comme Maryze, le quartier manque presque de charme. « Autour de la place de l’Ile-​de-​Beauté – un quartier où l’on se demande où est la ‘beauté’ – il faudrait au moins changer les couverts végétaux, qui sont pourris« Selon elle, les changements « étaient bel et bien attendus ». Et qu’en est-il du parking Fodéré ? « On nous le promet depuis des années ». Pour le lancement de l’ouvrage, Christian Estrosi confirme un lancement « en 2026 ».

Déjà de nombreux projets livrés

Les différentes plates-formes devaient subir des modifications. Danielle vit ici depuis trente ans et Agnès vient régulièrement : « Il faudrait des aménagements un peu plus modernes, l’ensemble est un peu vieillot. En revanche, pour les plateformes, c’est largement suffisant. Le seul point négatif c’est la piste cyclable ! C’est trop important par rapport aux flux de circulation… »

Pour Jean-​Pierre, également un habitué, « Tout est bien comme ça. Pour ma part, je n’attends pas forcément de nouveautés : c’est calme, et c’est bien !

Il reste toutefois à souligner que certains changements importants ont déjà été apportés. Cassini a été livré en novembre dernier, la rue Ségurane est plus attractive que jamais, l’église a été partiellement rénovée, l’arrivée de la ligne 2 du tramway a accru le dynamisme et attiré de nombreux touristes…

Jean-​Michel Bidart, président du comité de quartier, pointe des problèmes de circulation persistants, notamment liés aux livraisons. Il s’inquiète pour le centre événementiel, construit « avant 2025 » à la place du parking du phare : “Nous ne savons pas ce qu’il faut faire, personne ne le sait.”

« On nous a dit qu’une structure permanente serait construite. Enfin, on va nous donner des bâches, des cabanons, du plastique… Pour accueillir un congrès de l’océan… » La Métropole, quant à elle, évoque un petit palais « utilisable jusqu’en 2050 ».

Son inquiétude concerne précisément le sommet de l’ONU de l’année prochaine. « Nous attendons 20 000 personnes, voire plus, au port. Nous avons déjà des problèmes pour nous déplacer, nous ne sommes pas prêts à cela. Ce sera un désastre. » Événement mondial qui ne durera cependant qu’une dizaine de jours.

 
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