Les événements ont eu lieu le 15 septembre 2023 à Anglars-Saint-Félix.
Les affaires de violences conjugales sont de plus en plus fréquentes, traitées par les juges du tribunal judiciaire de Rodez. Dans leur grande majorité, les femmes sont les premières victimes.
Il a décidé de ne plus supporter cette relation
Cette fois, un homme a souffert pendant plusieurs mois d’une relation que les magistrats ont qualifiée de “toxique” où “on n’a pas communiqué depuis de nombreux mois”. Jusqu’à cette journée du 15 septembre où les choses dégénèrent. Et celle qui était jusque-là plutôt « réservée et renfermée » a décidé de ne plus supporter cette relation.
Un court combat
Ce soir-là, à Anglars-Saint-Félix, le « couple » se retrouve devant la télévision. Depuis plusieurs semaines, « ils ne se parlent quasiment pas », selon l’avocate de l’homme, Me Anne-Sophie Monestier. Mais alors qu’il décide de changer de chaîne pour regarder un match de la Coupe du monde de rugby, son partenaire l’attaque violemment en jetant la table basse à travers la pièce.
Tout le monde a porté plainte
Une courte bagarre a lieu où l’homme la repousse vigoureusement sur le canapé. Son t-shirt est déchiré. Son partenaire souffre d’une grave entorse au doigt qui mettra plusieurs mois à cicatriser. Chacun portera plainte à la gendarmerie après ces événements. Et tous deux ont comparu comme accusés d’actes de violence.
« Relation pathologique »
« A terme, cette dispute aura eu pour effet de mettre un terme à votre relation pathologique », glisse la présidente de l’audience, Christine Piccinin. “Je me suis seulement défendu, je n’ai jamais eu d’explosion de colère jusque-là”, assure le prévenu.
Pour la représentante du procureur de la République, Esther Paillette, ce dossier comporte plusieurs difficultés. Notamment celui de « devoir trancher entre deux versions ». » Même si l’on voit que le prévenu ne supportait pas l’idée d’une séparation. Il y a eu du chantage au suicide. Et en même temps, cette entorse au doigt est suffisamment grave pour avoir duré plusieurs mois », poursuit le magistrat.
Pour Me Anne-Sophie Monestier, « il est difficile de dire comment elle s’est cassé le doigt. Nous ne savons pas vraiment ce qui s’est passé ce soir-là. En revanche, l’avocat de la femme, Me Cédric Galandrin, nie « le recours à la légitime défense comme cela a été plaidé ». Sa blessure est grave et toujours invalidante.
Le président de l’audience a finalement tranché : la femme sera condamnée à suivre un stage de prévention contre les violences conjugales, ainsi qu’à une amende. Il a été libéré.