Bordeaux développe son label Bâtiment Frugal et donne les clés pour y parvenir

Pierre Hurmic s’engage dans le label construction frugale bordelaise. « Cela contraste avec ce qu’on peut appeler l’urbanisation traditionnelle qui, ici à Bordeaux comme ailleurs, a trop souvent bétonné le paysage, artificialisé les sols et contribué au changement climatique », explique-t-il. Autant dire qu’après le réveil de la Belle au bois dormant, synonyme de construction à tout prix, le maire écologiste souhaite y apporter sa touche.

« Vous savez probablement que le secteur du bâtiment est responsable de 21 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Et 37 % des émissions de CO2 liées à l’énergie. […] C’est pourquoi j’ai décidé dès le début de ce mandat, en déclarant l’urgence climatique, d’engager une profonde métamorphose de l’urbanisation du territoire bordelais. »

Après une première version du label, lancée en 2021, une révision a été présentée ce lundi à la presse d’abord, puis aux promoteurs et professionnels du bâtiment.

16 prérequis et 6 au choix

Les 42 ambitions du label ont été réorganisées. Au lieu de 22 prérequis initialement requis, 16 sont désormais obligatoires, et 6 autres laissés au choix des opérateurs pour accéder au 1er niveau d’étiquetage, récompensé par une feuille, l’étiquette pouvant aller jusqu’à 4 feuilles (au lieu de 3 auparavant) .
Parmi ces 16 préalables figurent la réduction de la consommation d’eau potable, la protection des vitrages du soleil pour l’été (ce qui n’est pas obligatoire dans la construction « traditionnelle » ou encore l’évitement de l’artificialisation des sols).
Les professionnels devront fournir une analyse du site et un diagnostic de l’existant, et « impliquer les usagers », conformément à la charte Construction et Citoyenneté Rennes 2030. Il s’agit par exemple d’informer et de consulter les riverains avant de déposer un permis de construire, ou de limiter les nuisances liées aux travaux pour le quartier.
Si les projets doivent toujours inclure des espaces extérieurs, cette exigence est toutefois assouplie pour la réhabilitation : 6 m2 minimum d’espace extérieur soit 20 % de la surface habitable. Ils devront également privilégier l’éclairage naturel et choisir des matériaux à faible impact environnemental. Afin de valoriser les filières locales, le périmètre passe de 200 à 250 km, afin d’inclure toute la région Nouvelle Aquitaine.

Vendre mieux

Thierry Leblanc, président de la Fédération française du bâtiment Gironde, qualifie cette simplification des critères d’un « excellent point », estimant toutefois qu’ils « nécessitent un coût de construction plus élevé. Des filières sont encore trop peu développées dans la région, comme la paille ou le chanvre. »
Directeur régional du groupe Cardinal, Sylvain Piel confirme que suivre les critères du label représente un surcoût de l’ordre de 10% sur le budget global. « Mais c’est censé aider à mieux vendre », ajoute le promoteur. Pilote d’un projet de 43 000 m2 de surface à Brazza, il « est en train de tout revoir pour mieux coller au label ».

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