ces réservistes de la Police Nationale qui inquiètent

ces réservistes de la Police Nationale qui inquiètent
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A cinq mois des Jeux olympiques, la réserve de la Police nationale (PN), destinée en partie à combler le manque de personnel lors de la sécurité de l’événement, accueille des personnels aux profils parfois inquiétants. Les conditions de recrutement, trop peu exigeantes pour certains, sont attractives. Selon nos informations, près de 26 000 candidats ont rejoint ou sont en passe de rejoindre la réserve PN. Problème : certains de ces aveux sont connus de la justice pour escroquerie, vol, trafic de drogue, violences en bande organisée, refus d’obtempérer ou encore – pour couronner le tout – injures envers personnes dépositaires de l’autorité publique…

Le JDD a pu consulter plusieurs dossiers extraits du Traitement des casiers judiciaires (TAJ), propre à la police : des dizaines de réservistes ont pu intégrer l’institution sans être inquiétés par leur casier judiciaire plus ou moins grave. Certains exemples sont frappants. Adam*, ancien assistant de sécurité (ADS) au sein de la police, est licencié pour problèmes de comportement. Durant sa convalescence, le trentenaire a connu plusieurs démêlés avec la police : il est allé jusqu’à refuser d’obtempérer et s’est livré à des actes de « violence ». violence contre des collègues policiers », comme l’avoue une Source policière. Quelques mois plus tard, il est recruté et intégré dans la réserve de la Police Nationale.

Honnêtement, la situation est catastrophique ! » Paul* est lieutenant dans une entreprise de sécurité et d’intervention (CSI) en région parisienne. Il a vu certains de ces profils arriver à son commissariat. ” Qui sont ces gars ? Pourquoi sont-ils là ? Des collègues ont regardé leurs dossiers : il y en a un qui a une triple mention au TAJ ! » Si elle est inquiétante, cette situation est particulièrement taboue au sein de la police. Pour ce délégué syndical à la Fédération professionnelle indépendante de la police (FPIP), qui a préféré garder l’anonymat : « La hiérarchie est consciente mais ne tolère aucune prise de parole à ce sujet ! Dans ma région, des gars ont voulu regarder les dossiers de nouveaux réservistes, ils ont été immédiatement convoqués par l’IGPN ! »

« Nous ramenons le loup dans le giron »

Contactée, la Police Nationale reconnaît la possibilité qu’il y ait des problèmes, mais souhaite les minimiser : « Notre procédure est solide. Le Service national des enquêtes administratives de sécurité (Sneas) se charge des enquêtes ; aucune mention au casier judiciaire n’est tolérée. Or, il y a toujours un facteur humain ! » confesse Sonia Fibleuil, porte-parole de la Police nationale. Problème cependant : le Sneas, service aux effectifs réduits, doit gérer près d’un million d’enquêtes à l’approche des Jeux. Auditionné devant le Sénat mardi, Gérald Darmanin a reconnu les tentatives d’intrusion de six individus fichés S, mais aussi de 25 personnes faisant l’objet d’une OQTF. Par ailleurs, 280 » avis d’incompatibilité “ont reçu.

Or, non seulement ces réservistes peuvent détenir une arme à feu, mais ils ont « la possibilité d’accéder à des fichiers confidentiels », souligne un officier de police judiciaire. Le risque de fuite est inquiétant. ” Si j’étais responsable d’un réseau de drogue, j’enverrais un ou deux gars dans la réserve, juste pour fouiller dans les dossiers, pour écouter quand les perquisitions se préparent… » Des policiers corrompus, qui pourraient passer inaperçus grâce à leur statut de réservistes. ” Oui, les réservistes peuvent avoir accès à des dossiers confidentiels, mais cela dépend de leur officier supérieur ! » tient à préciser Sonia Fibleuil.

Le reste après cette annonce

Nous amenons le loup dans le bercail », raconte Marc La Mola, ancien policier à la retraite et auteur à succès. Pour cet ancien agent de la BAC, la mise en place de la réserve au sein de la Police Nationale s’est déroulée dans de mauvaises conditions. ” Rien n’a été fait pour les former correctement ! Deux semaines d’entraînement et on leur met une arme entre les mains. Je crains le pire pour les années à venir ! » Même au-delà des JO. Une situation inquiétante, alimentée par la récente interpellation d’un agent contractuel de la préfecture de police de Paris, embauché comme graphiste pour les Jeux olympiques. Il n’avait pas accès aux données sensibles…

* Les prénoms ont été modifiés.

L’article est en français

Tags : réservistes Police nationale inquiétude

 
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