une enquête ouverte après la chute mortelle d’un ouvrier de 59 ans sur un chantier

Barrières cadenassées, panneaux rappelant les règles de sécurité… Sur le chantier en berne pour le week-end, rien ne laisse penser au drame de la veille sur l’immense chantier du quartier de l’Horloge à Romainville (Seine-Saint-Denis). Or, à cet endroit, un ouvrier est décédé suite à une chute de plusieurs mètres.

“On a vu les pompiers et la police mais on ne savait pas qu’il y avait une personne décédée”, soupirent des ouvriers du Syctom, la déchetterie, juste en face. Des bâtiments en briques de six à huit étages se dressent sur le site, avec des escaliers extérieurs en colimaçon ou des échafaudages. Les promoteurs Fiminco et Cogedim n’ont pas pu être joints samedi. Pas plus que Paris Ouest construction, l’entreprise où travaillait la victime.

Le montage de l’échafaudage serait en cause

Selon nos informations, le montage de l’échafaudage est en cause. La victime a chuté de six mètres. Le Samu a été appelé mais les secours apportés ne l’ont pas ramené à la vie. Il s’agit d’un homme de 59 ans, résidant dans le Val-d’Oise. La police, le procureur et l’inspection du travail se sont rendus sur place.

Aucune information sur un éventuel arrêt de chantier n’a filtré. “C’est un drame, nous pensons à ses proches, à sa famille”, réagit le maire (DVG) François Dechy. C’est dramatique en 2024 de mourir sur un chantier, le chemin pour garantir la sécurité au travail n’est vraiment pas encore achevé.»

Drame fréquent

Ce nouvel accident mortel intervient moins de trois semaines après le décès d’un ouvrier à Montreuil. Cet homme d’une quarantaine d’années est décédé sur le chantier de rénovation urbaine du quartier du Clos-Français. Il se trouvait au pied d’un immeuble lorsqu’une partie du panier lui est tombée dessus. Il s’agirait du moteur ou treuil de la nacelle qui se trouvait plusieurs mètres plus haut, vraisemblablement directement au-dessus du neuvième et dernier étage du bâtiment.

L’année dernière, un collectif « Stop à la mort au travail », regroupant des familles endeuillées de plusieurs régions de France, s’est constitué. Il y a un an, en mars 2023, ils s’adressaient au ministère du Travail pour exiger des garanties et plus de sécurité sur le lieu de travail. En France, plus de deux personnes perdent la vie chaque jour sur leur lieu de travail.