main écrasée par une machine, Gascogne Papier devant les juges

main écrasée par une machine, Gascogne Papier devant les juges
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C’est rare mais cela peut arriver. Le 4 juin 2018, deux câbles se brisent sur la machine 6 de l’usine Gascogne Papier à Mimizan. Comme il le fait depuis seize ans, le conducteur de ligne, Jimmy Drouvot, prend l’échelle qui traîne, grimpe pour être à la hauteur et glisse une corde…

C’est rare mais cela peut arriver. Le 4 juin 2018, deux câbles se brisent sur la machine 6 de l’usine Gascogne Papier à Mimizan. Comme il le fait depuis seize ans, le conducteur de ligne, Jimmy Drouvot, prend l’échelle qui traîne, grimpe pour se mettre en hauteur et glisse une corde de remplacement dans la machine d’exploitation. Mais sa main est alors saisie et écrasée jusqu’au poignet par les deux cylindres de la machine à friction, capable d’avaler 400 mètres par minute.

Ce mardi 27 février, en écoutant le rappel des faits par le président du tribunal de Mont-de-Marsan, l’homme de 43 ans se touche la main gauche. Courbés, son index et son majeur lui ont causé à l’époque quatre mois d’incapacité totale de travail, et aujourd’hui une incapacité fonctionnelle de 30 %. «Je me débrouille avec mon handicap. Je trouve des solutions à tout. »


L’usine de Mimizan dispose de plusieurs machines pour fabriquer du papier.

Archives « Sud Ouest »

“Pas de consignes”

Du mieux qu’il peut, Régis Laffont tente de répondre aux questions du juge. Il n’était pas directeur de l’usine à l’époque et avait du mal à reconnaître les erreurs de son prédécesseur. Lors de l’audience, elle a cependant détaillé : « Il n’y a aucune consigne, aucun mode opératoire pour changer la corde. Chacun a sa propre façon de faire les choses. »

Trois manquements majeurs ont été constatés : absence de procédures opérationnelles écrites et sécurisées ; matériel (échelle) non conforme aux dispositions et machine qui continue de fonctionner même si les grilles de protection sont ouvertes. Depuis l’accident, 700 000 euros ont été investis pour sécuriser la machine.

Me Louise Fontaine, du cabinet Chambolle et associés, regrette : « Les mesures ont été prises a posteriori. L’entreprise a appris de ses erreurs aux dépens de ses salariés. »

Plaidoyer pour la libération

Le procureur de la République réclame 20 000 euros d’amende et soutient : « Gascogne Papier ne peut pas attendre que chaque accident devienne conforme et sûr. »

Plaidant pour la libération, Me Sébastien Millet insiste : « L’accident était évitable si la procédure avait été respectée. Il prend des initiatives de bonne volonté pour faire son travail mais se met en danger lorsqu’il y a des solutions. » La décision sera connue le 30 avril.

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