INFOS BFMTV. Six personnes, soupçonnées de vendre de fausses publicités dans divers médias, ont été interpellées lundi 19 février. Parmi elles, deux frères, décrits comme les principaux commanditaires de cette vaste escroquerie, ont été mis en examen.
Leurs petites entreprises ne connaissaient pas la crise. Six personnes, soupçonnées de se livrer à des arnaques publicitaires depuis plusieurs années, ont été interpellées lundi 19 février dans le 8e arrondissement de Paris, au Perreux-sur-Marne, à Bry-sur-Marne (Val-de-Marne). Marne) ainsi qu’à Figari (Corse du Sud) par les enquêteurs du groupement interministériel de recherche (GIR) de la police judiciaire de Paris.
Ces trois hommes, – dont les frères A. décrits comme les principaux commanditaires de cette escroquerie –, et trois femmes ont été placés en garde à vue dans le cadre d’une information judiciaire ouverte sur les dirigeants d’« escroqueries », « d’association de malfaiteurs », blanchiment organisé », « faux et usage de faux », « pratiques commerciales trompeuses », « travail dissimulé » et « évasion fiscale frauduleuse ».
Voitures de luxe, tableaux, montres
La perquisition de leurs domiciles et des locaux de leurs entreprises a permis la saisie d’une quantité impressionnante de biens haut de gamme. À commencer par douze voitures de luxe, dont une Bentley, une Ferrari California et une Rolls Royce, modèle Wraith Mansory. Mais aussi treize œuvres d’art, dont une sculpture de Jean-Michel Basquiat, une statue du gorille d’Orlinski et plusieurs tableaux d’artistes de street art.
Sont également saisis : 140 bouteilles de grands vins, 33 montres de luxe dont plusieurs Rolex, Richard Milles, Audemars Piguet et Patek Philippe, de nombreux vêtements de créateurs des principales marques de luxe ainsi que 110 000 euros d’espèces et de comptes bancaires. Ces avoirs criminels doivent faire l’objet d’une évaluation prochaine par un commissaire-priseur.
Lors de leurs auditions, les six suspects ont nié leur participation aux actes reprochés. Les enquêteurs du GIR 75, alertés par la Direction départementale de la protection des populations (DDPP), – anciennement connue sous le nom de Direction de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes –, ont établi que ces escrocs présumés avaient démarché des centaines de propriétaires de petites et moyennes entreprises afin de de leur proposer la publication d’une annonce dans un magazine ou sur un site de référencement Internet à des tarifs très avantageux. Avant d’exiger le paiement de plusieurs mensualités à des tarifs prohibitifs.
Selon les premières investigations, ces pratiques commerciales trompeuses ont été mises en place début 2016 et se sont poursuivies jusqu’à l’arrestation des principaux protagonistes et de leurs complices.
Construction de villas en Corse
Les enquêteurs sont parvenus à estimer les dégâts subis par des centaines de victimes à plus de 24 millions d’euros. Dans le même temps, les escrocs présumés ont détourné près de 4,7 millions d’euros dus aux impôts et 7,7 millions d’euros à l’Urssaf. Soit près de 36,5 millions d’euros.
Les frères A., âgés de 50 et 55 ans, sont soupçonnés d’avoir blanchi une grande partie du produit de leurs arnaques en investissant, via une société immobilière, dans la construction de villas de luxe à Figari, petite ville de Corse -de l’Est. Au sud, ancrée dans les terres entre Porto-Vecchio au nord et Bonifacio au sud et bordée d’eaux cristallines.
Ils ont finalement été mis en examen par un juge d’instruction parisien, avant d’être placés en détention provisoire dans des prisons d’Île-de-France. Les quatre autres suspects, dont leurs compagnons, ont été libérés avec une citation à comparaître devant le tribunal pour mise en examen.
Sollicité à plusieurs reprises par BFMTV, le parquet de Paris n’a pas répondu.