la ministre des Transports Geneviève Guilbault ne porte pas toujours sa ceinture de sécurité dans la voiture

La ministre des Transports Geneviève Guilbault, qui incitait encore la semaine dernière les Québécois à être plus responsables sur les routes, ne montre pas l’exemple. Plusieurs photos publiées sur ses réseaux sociaux montrent qu’à de nombreuses reprises, elle ne boucle pas sa ceinture de sécurité dans la voiture.

• Lire aussi : Stratégie de sécurité routière : davantage de radars et des amendes plus sévères

Cinq photos la montrant sans ceinture ont été publiées au cours des trois dernières années où elle était ministre de la Sécurité publique et, plus récemment, des Transports.

À une occasion, elle conduisait et quatre autres fois, elle était passagère. Dans tous ces cas, le Code de la sécurité routière, dont le ministre est responsable, rend obligatoire le port de la ceinture de sécurité (voir encadré).

«Nous attendons toujours de nos élus qu’ils donnent l’exemple, qu’ils soient dans leur entreprise et qu’ils donnent l’exemple, qu’ils soient des modèles», a déclaré Mireille Lalancette, professeure de communication politique à l’Université du Québec à Trois-Rivières.

L’expert souligne qu’il ne s’agit pas seulement de donner le bon exemple.

« Ne pas porter de tuque en hiver est un choix personnel. Alors que le port de la ceinture de sécurité dans la voiture est obligatoire […]ce n’est pas négociable », a-t-elle déclaré.

Photo publiée par Mme Guilbault il y a 65 semaines

photo instagram

Contacté par Le journalLe ministre Guilbault s’est immédiatement excusé.

« Mmoi Guilbault est désolée et souhaite vous rappeler l’importance de porter votre ceinture de sécurité lorsque vous voyagez», a déclaré son attachée Léonie Bernard-Abel.

Mmoi Lalancette nuance la portée des quelques photos de la ministre sur l’ensemble de ses très nombreuses publications. « Elle est très active sur les réseaux sociaux. […] donc ce sont des images parmi d’autres, c’est dilué.

Contexte spécifique

Ces violations apparentes du Code de la sécurité routière surviennent dans un contexte où de plus en plus de personnes meurent sur les routes et où une plus grande proportion d’entre elles, environ le tiers, ne portent pas la ceinture de sécurité.

En effet, depuis la pandémie, les péages routiers n’ont cessé de s’aggraver. L’année 2022 marque même le pire bilan de la décennie avec 392 décès.

La semaine dernière, la ministre a présenté son plan d’action en matière de sécurité routière pour rendre nos routes plus sécuritaires.

Photo publiée sur le compte Facebook de Geneviève Guilbault, le 13 octobre 2022

Photo Facebook

Un projet de loi est également prévu pour l’automne, ainsi qu’une campagne de sensibilisation à la sécurité routière.

Les personnes âgées de 25 à 54 ans sont plus susceptibles de ne pas porter la ceinture de sécurité (36 %) selon les données de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ). Mmoi Guilbault fait également partie de ce groupe d’âge.

En 2021, suite au décès d’un jeune passager qui ne portait pas de ceinture de sécurité, le coroner Alain Manseau recommandait à la SAAQ de « poursuivre et intensifier ses efforts par des activités de sensibilisation afin d’inciter tous les occupants d’un véhicule automobile à porter la ceinture de sécurité ». . »

Toutefois, le nouveau plan d’action du ministre ne comprend pas d’objectif concernant la ceinture de sécurité et la dernière campagne de la SAAQ sur ce sujet remonte à 2019.

«Le port de la ceinture de sécurité est toutefois abordé dans nos actions de prévention sur le terrain réalisées par l’équipe de conseillers en lien avec l’environnement lors de conférences auprès des jeunes, des aînés et des nouveaux arrivants», précise la SAAQ. En 2018, l’amende pour non-port de la ceinture a également été augmentée.

Elle ajoute que le port de la ceinture de sécurité « réduit de moitié le risque d’être tué ou gravement blessé dans un accident ».

-Avec la collaboration de Philippe Langlois et Jean-Louis Fortin


Photo publiée pour la première fois sur le compte Instagram du ministre Mathieu Lacombe. Le site La clique du Plateau avait pris la photo le 27 janvier 2023 et soulignait que le ministre n’était pas attaché. M. Lacombe a depuis supprimé ce message.

photo instagram

En moyenne (de 2018 à 2022), 28 % des personnes décédées, conducteurs ou passagers, ne portaient pas leur ceinture de sécurité.

2022 : 31,3%

2021 : 28,3%

2020 : 33,1%

2019 : 21,3%

2018 : 26,6%

Cela représente environ chaque année :

• 50 décès

• 125 blessés graves

Le nombre d’infractions liées au non-port de la ceinture de sécurité s’est élevé en moyenne à 25 444 chaque année de 2016 à 2020.

Source : SAAQ

“LE Code de la sécurité routière est clair : il est obligatoire de porter correctement sa ceinture de sécurité, sous peine de recevoir une amende et de voir 3 points d’inaptitude ajoutés à son dossier de conduite», peut-on lire sur le site de la SAAQ.

Le conducteur et les passagers doivent porter la ceinture de sécurité, qu’ils soient à l’avant ou à l’arrière du véhicule, même dans un taxi.

Sanctions pour ceux qui ne s’attachent pas

  • Amende de 200 $ à 300 $
  • 3 points d’inaptitude

Source : SAAQ

« Je sens qu’aujourd’hui nous sommes à un moment crucial où l’ensemble de la société veut s’engager dans cette dynamique. […] Chaque personne titulaire d’un permis, piéton, vélo ou autre, doit être consciente de sa propre responsabilité. – Geneviève Guilbault, ministre des Transports, le 22 août lors de la présentation de son plan d’action en sécurité routière.


Geneviève Guilbault

Photo publiée par Geneviève Guilbault il y a 155 semaines lorsqu’elle était ministre de la Sécurité publique

photo instagram

• En septembre 2001, la voiture du ministre péquiste Guy Chevrette a été suivie par des journalistes du Journal de Montréal qui avait constaté plusieurs contraventions pour excès de vitesse. La voiture du ministre avait roulé jusqu’à 132 km/h soit 120 km/h dans une zone de 70 km/h. Au cours des mois précédents, M. Chevrette dénonçait les conducteurs qui voyaient les limites de vitesse comme une suggestion plutôt que comme une obligation à respecter.

• En novembre 2007, la limousine de la ministre libérale Julie Boulet a été suivie par nos journalistes après une conférence de presse. Ces derniers ont été témoins de nombreuses violations du Code, notamment des excès de vitesse allant jusqu’à 130 km/h ainsi que des dépassements illégaux. La ministre s’était retrouvée en difficulté puisqu’elle venait, quelques jours plus tôt, de déposer un projet de loi pour serrer la vis contre les excès de vitesse, notamment. Elle s’était défendue en affirmant qu’elle avait dormi pendant ce trajet et qu’elle ne s’était pas rendu compte du comportement de son chauffeur. Ces derniers avaient été affectés à d’autres tâches après la publication de notre article.

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